Paris 6e arrondissement

Paris-6e

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45 300 hab., 220 ha, arrondissement du centre de Paris sur la rive gauche de la Seine. Limité par le boulevard Saint-Michel à l’est, il est bordé par la rive gauche de la Seine au nord, le long des quais des Augustins, de Conti et Malaquais; au sud, sa limite suit le boulevard du Montparnasse; à l’ouest, elle longe la rue de Sèvres et la rue des Saints-Pères et atteint le pont du Carrousel. Sur la Seine, le quartier est accessible par le pont Saint-Michel, le Pont-Neuf, la passerelle des Arts et le pont du Carrousel.

Il est traversé par le boulevard Saint-Germain dans sa moitié nord, et à la fois par la rue de Vaugirard, la rue d’Assas et le boulevard Raspail dans sa moitié méridionale. Il contient au sud-est le palais et le jardin du Luxembourg. À l’est se voit encore la trace de l’ancienne muraille de Philippe-Auguste, par les rues Monsieur-le-Prince et Mazarine. Le boulevard Raspail leur est sensiblement parallèle, mais 800 m à l’ouest. L’arrondissement est divisé en six quartiers: Saint-Germain-des-Prés et Monnaie au nord, Odéon et Rennes au centre, Saint-Placide et Notre-Dame des Champs au sud.

Il avait 90 300 hab. en 1872 et atteint son maximum de population en 1911 avec 102 900 hab. Le nombre d’habitants a décliné ensuite: 80 300 hab. en 1962, 48 900 en 1982, 44 900 en 1999. Il augmenterait un peu depuis. Il est l’un des quartiers les plus recherchés et l’un des trois plus chers de Paris, mais son solde migratoire est très légèrement négatif (-0,1%/an) tandis que son solde naturel est le plus limité de la capitale: à peine +0,2% par an, ce qui tient en partie à l’âge relativement élevé et à la richesse des habitants.

Il est en effet le deuxième de la ville par le revenu moyen des ménages (84 900 euros, 111 900 pour les ménages imposés). Il est le plus «intellectuel» de Paris si l’on se réfère à la proportion de diplômés de l’enseignement supérieur (56%), mais toutefois il n’est que le 8e pour la proportion de cadres et professions supérieures; il est vrai qu’il est le deuxième pour la part des retraités (20%).

Il offre 45 800 emplois, et loge 20 300 personnes effectivement employées, soit un taux de 226%; ces emplois sont parmi les moins ouvriers (6%), mais non les plus qualifiés (9e pour les professions supérieures avec 32%), les employés étant nombreux (4e en proportion). Il est l’un des trois arrondissements de Paris dont les habitants travaillent le moins à l’extérieur du département. La part des résidences secondaires et des logements vacants est élevée (25% ensemble, 3e de la ville). Recherché également par les touristes, il n’a pas moins de 102 hôtels classés offrant 3 700 chambres, dont 17 hôtels de luxe (900 chambres, 4e de Paris).

Conservant une certaine célébrité issue de sa fréquentation par les écrivains et les artistes de renom, notamment dans les années d’après-guerre qui firent la renommée de Saint-Germain-des-Prés, il reste le plus fréquenté par les milieux de l’édition, d’autant qu’il participe à l’est au Quartier Latin, tout en abritant au nord l’Académie française et l’École des Beaux-Arts. Hors de nombreuses petites maisons d’édition, il accueille encore au moins en partie les éditions Fayard, Flammarion, celles du Seuil (100 à 200 sal.) et Volumen (100 à 200 sal. du groupe Seuil-La Martinière), Belin (100 à 200 sal.), Larousse (200 à 500 sal.), Hatier (200 à 500 sal.), Electre (100 à 200 sal.) et L’École des Loisirs (250 à 500 sal.) ainsi que les librairies Gibert Jeune (100 à 200 sal.) et Gibert Joseph (100 à 200 sal.), la Fnac (200 à 500 sal. et 100 à 200 sal.) et Fnac Service (100 à 200 sal.).

Parmi les principaux autres employeurs sont la Banque de France (200 à 500 sal) et la BNP (100 à 200 sal.), le fonds de placement Casam (100 à 200 sal.); négoces de lingerie et vêtements Barbara (100 à 200 sal.) et Sonia Rykiel (100 à 200 sal.); deux magasins Monoprix (100 à 200 sal. et 200 à 500 sal.); hôtel et restaurant de luxe L’Hôtel (ex-Bélier rue des Beaux-Arts, 200 à 500 sal., rénové en 2002 et repris en 2006 par le britannique CGH), La Closerie des Lilas (100 à 200 sal.); théâtre de l’Odéon (100 à 200 sal.), foires et salons Thema Services (100 à 200 sal.), gardiennage Goron (100 à 200 sal.); collège Stanislas (200 à 500 sal). L’arrondissement conserve une majorité de droite et son maire est Jean-Pierre Lecoq, UMP, conseiller financier.


Monnaie

quartier du 6e arrondissement de Paris compris entre les rues de Seine et de Buci à l’ouest, de l’Ancienne-Comédie et de l’École-de-Médecine au sud, le boulevard Saint-Michel à l’est. Il donne au nord sur la Seine par les quais des Augustins et de Conti et accède donc au Pont-Neuf et au pont Saint-Michel, ainsi qu’à la passerelle des Arts. Il est traversé par les rues Dauphine, des Grands-Augustins, Danton et Saint-André-des-Arts.

Au nord, devant la Seine, trônent les bâtiments de l’Institut de France, où siègent l’Académie française et d’autres académies, et qui accueillent la bibliothèque Mazarine; ils viennent du collège des Quatre Nations, fondé par Mazarin. Juste à l’est, l’hôtel des Monnaies propose un musée et donne son nom au quartier. Celui-ci contient le lycée Fénelon, qui reçoit 1 100 élèves dont 650 en classes préparatoires et, au sud du boulevard Saint-Germain, l’un des bâtiments de la faculté de médecine relevant de l’université René-Descartes, qui y a son siège.

Dans la petite rue Suger (130 m) a été ouverte par la Fondation Maison des Sciences de l’homme de Paris la Maison Suger, centre d’accueil en sciences humaines recevant notamment l’Institut d’Études avancées de Paris, et des chercheurs pour des séjours d’un mois à un an (33 bureaux-logements). Les cours de Rohan et du Commerce-Saint-André forment un ensemble intéressant par ses restes du 18e s. et du Moye Âge; Marat y imprima L’Ami du Peuple. Un Espace Albert-Dubout, consacré aux dessins de l’humoriste (1905-1976), est rue Jacques-Callot. La rue Mazarine suit le tracé de l’enceinte de Philippe-Auguste sur 410 m et fut tour à tour rue des Fossés et, en partie, rue de Nesle; son nom vient de Mazarin.

Le quartier abrite des adresses prestigieuses comme le vieux café Procope, près de la place de l’Odéon, le plus ancien de Paris (1686) qui fait partie du groupe de restauration des frères Blanc, le relais Louis XIII (deux étoiles Michelin), les restaurants Jacques Cagna ou Lapérouse, tous trois du côté des Grands Augustins; l’ancien Alcazar de la rue Mazarine est devenu un restaurant. Le quartier est accessible par les métros Odéon et Saint-Michel, et donc la gare des RER B et C Saint-Michel. La rue de l’Ancienne-Comédie, sur le tracé de l’enceinte Philippe-Auguste dans le prolongement de la rue Mazarine sur 120 m, fut aussi une rue des Fossés, puis de la Comédie; elle abritait l’hôtel des Comédiens-Français; le café Procope s’y trouve.

La rue Danton va sur 180 m de la place Saint-André-des-Arts au boulevard Saint-Germain; le conventionnel (1759-1794) y habitait mais la dénomination n’est que de 1860. La rue Saint-André-des-Arts (320 m) va de la place du même nom au carrefour de Buci, où se rejoignent les rues Mazarine et Dauphine, de l’Ancienne-Comédie et de Buci; le nom fut celui d’une église, disparue durant la Révolution. Le quai des Grands-Augustins longe la Seine sur 350 m de la place Saint-Michel au Pont-Neuf; la rue des Grands-Augustins lui est perpendiculaire et finit rue Saint-André-des-Arts après 210 m; toutes deux tirent leur nom d’un ancien couvent.


Notre-Dame-des-Champs

quartier du 6e arrondissement de Paris, au sud-est. Il s’étire du boulevard Saint-Michel à l’est jusqu’à la rue de Rennes à l’ouest; il est bordé au sud par le boulevard du Montparnasse; la limite nord suit les rues Notre-Dame des Champs et Vavin. Il est traversé par les lignes droites du boulevard Raspail et de la rue d’Assas, tandis que la rue Notre-Dame-des-Champs sinue entre ces deux voies. À l’est, la large avenue de l’Observatoire prolonge la perspective du palais du Luxembourg vers le sud, par les jardins Cavelier de la Salle et Marco-Polo, et la grande fontaine des Quatre-Parties-du-Monde (1874).

Proche du Quartier Latin, ce quartier du 6e comprend d’assez nombreux établissements d’enseignement. Vers l’est sont la faculté de droit de la rue d’Assas (Université Paris 2 Panthéon-Sorbonne) et l’un des centres de l’Université Paris-5 René-Descartes donnant sur l’avenue de l’Observatoire, le grand lycée Montaigne (1 200 élèves dont 170 en classes préparatoires, plus 640 élèves au collège associé) devant le Luxembourg, et l’Institut d’art et d’archéologie. Le musée Zadkine (fondé en 1982) est dans ce secteur, rue d’Assas. À la pointe sud, l’École alsacienne, créée en 1874 par des bourgeois alsaciens réfugiés à Paris, est un établissement privé laïque très recherché, dont le Petit collège reçoit 600 élèves de l’enseignement élémentaire, le Grand collège 1 100 élèves de l’enseignement secondaire. Tout près, la Faco (Faculté autonome cogérée) est un établissement privé non confessionnel à but non lucratif d’enseignement du droit, économie et gestion, issu en 1967 de l’abandon de ces disciplines par l’Institut Catholique; elle a 120 professeurs et 400 étudiants.

La clinique Tarnier, rattachée à l’hôpital Cochin, est à la pointe Assas-Observatoire. Au centre du quartier est le lycée catholique Notre-Dame de Sion (500 élèves, plus un collège), à l’ouest le grand centre catholique dit Collège Stanislas, fondé en 1804; Stanislas groupe plus de 3 000 élèves dont 480 dans le primaire, 1 200 au collège, 880 au lycée et 600 en classes préparatoires, dont au total 470 internes. L’église Notre-Dame des Champs, construite en 1876 sur le boulevard du Montparnasse, est proche, ainsi que le théâtre de Poche (60 et 100 places).

Le quartier bénéficie des métros Saint-Placide et Montparnasse, Notre-Dame-des-Champs et Vavin, Port-Royal, ainsi que des stations du RER B Port-Royal et Luxembourg. La rue Notre-Dame-des-Champs, qui donne son nom au quartier et mesure 1 000 m, conserve les sinuosités de l’ancien chemin rural dont elle a perpétué le tracé et qui menait à une chapelle ainsi nommée; elle fut aussi jadis chemin Herbu et même chemin de Coupe-Gorge au 17e s. La station de métro Notre-Dame-des-Champs est sur la ligne 12 au croisement de la rue, du boulevard Raspail et de la rue Montparnasse; elle a été ouverte en 1910. La rue Vavin (380 m) va de la rue d’Assas (angle sud-ouest du jardin du Luxembourg) au boulevard du Montparnasse et traverse la rue Notre-Dame-des-Champs; elle porte, depuis son aménagement au début des années 1830, le nom d’un maire et député, aussi notaire, qui en possédait les terrains (Alexis Vavin, 1792-1863). La station de métro Vavin de la ligne 4 est au croisement du boulevard Raspail et du boulevard du Montparnasse et dispose de quatre bouches sur celui-ci.


Odéon

quartier du 6e arrondissement de Paris, bordé à l’est par boulevard Saint-Michel, au sud par la rue Auguste-Comte et contenant donc la totalité du jardin du Luxembourg. Il se limite aux rues Guynemer et Bonaparte à l’ouest. Au nord, il atteint la rue du Four et déborde le boulevard Saint-Germain, allant jusqu’aux rues de Buci et de l’Ancienne- Comédie. Il est traversé par la rue de Vaugirard d’ouest en est.

Toute sa partie méridionale est formée par le jardin du Luxembourg, qui s’étend sur 23 ha et comporte des espaces distincts, tous fort fréquentés, dont un verger de pommiers, un grand bassin et des aires de jeux, et de nombreuses statues, dont un modèle original de la statue de la Liberté de Bartholdi. Au sud-est se tient l’École des Mines, dans l’ancien hôtel Vendôme, qui offre à la visite un musée de Minéralogie. Au nord trône le palais du Luxembourg, qui date de 1631, Marie de Médicis l’ayant fait construire sur un terrain acheté au duc de Luxembourg. Il fut dès 1795 affecté au Directoire puis à la Chambre des Pairs et a conservé ce rôle en recevant ensuite le Sénat. Il est prolongé par le Petit-Luxembourg, résidence de son président, et le musée du Luxembourg.

La moitié septentrionale du quartier est traversée par les rues de Tournon et Monsieur-le-Prince; celle-ci, de 450 m de long, est établie sur le tracé de l’enceinte de Philippe-Auguste; son nom fait référence au prince de Condé, dont l’hôtel allait jusqu’aux fossés. Le lycée Saint-Louis borde le boulevard Saint-Michel; il accueille 1 400 élèves, tous en classes préparatoires. La rue Racine le sépare du vaste ensemble universitaire des Cordeliers, dont la façade est rue de l’École-de-Médecine et qui contient la bibliothèque de médecine; il est partagé entre les universités René-Descartes, dont la faculté de Médecine est en face, et l’université Pierre-et-Marie-Curie, ce qui est une source de friction; à terme, la première pourrait disposer pleinement des deux côtés de la rue de l’École-de-Médecine, l’autre université s’étendant à Jussieu, délaissée par l’université Denis-Diderot. Le réfectoire des Cordeliers est le lieu d’un musée-exposition. Un cloître subsiste dans cette enceinte, qui fut le siège du fameux club des Cordeliers fondé par Danton au début de la Révolution.

La rue de l’Odéon (170 m) monte vers le théâtre de l’Odéon qui est proche du Sénat et donne d’un côté sur la place de l’Odéon, de l’autre sur la rue de Vaugirard. Le théâtre, construit en 1782 pour accueillir les Comédiens-Français, dont le nom vient de la Grèce antique et a été repris pour la rue et la place, a été refait à plusieurs reprises à cause d’incendies et son statut a plusieurs fois changé. Après avoir été confié à Jean-Louis Barrault, puis avoir été l’un des foyers des mouvements de 1968, il est un théâtre national autonome, disposant de 800 places. Il s’est nommé jadis Théâtre-Français, et la rue de l’Odéon a aussi porté ce nom.

Ce lieu est nettement distinct du carrefour de l’Odéon, qui est plus bas au nord sur le boulevard Saint-Germain, au bout des rues de l’Odéon et Monsieur-le-Prince, à une ancienne porte de l’enceinte de Philippe-Auguste. Le carrefour comprend la place Henri-Mondor, nommée en 1968 du nom d’un professeur de médecine et écrivain (1885-1962). C’est là qu’est la station de métro Odéon, qui connecte les lignes 4 (de 1910) et 10 (de 1926) et a trois accès.

Vers le nord-ouest, au bout de la rue Saint-Sulpice (290 m), s’ouvre la place Saint-Sulpice devant l’église de même nom, du 17e s. néo-classique et de style assez froid, longtemps inachevée en dépit de reprises au 18e et au 19e s., sur le site d’une église de 1211; son orgue contient une centaine de jeux. Le terme sulpicien, qui désigne un style d’objets de commerce, vient de cette église, qui était entourée de nombreuses boutiques d’images pieuses. La station de métro Saint-Sulpice de la ligne 4 est en fait sur la rue de Rennes, où elle a trois issues; la mairie du 6e arrondissement est sur la place, face à l’église. Un peu au nord, le bâtiment modernisé du marché Saint-Germain est au sein d’un ensemble de petites rues fréquentées, comme la rue des Canettes, qui bénéficient de l’aura de Saint-Germain-des-Prés. Le musée des Pratiques artistiques, rue Félibien, voisine avec le marché.

La petite rue Mabillon (150 m) va de la rue du Four à la rue Saint-Sulpice en longeant le marché; nommée d’après Jean Mabillon (1632-1707), érudit bénédictin, elle a transmis le nom à la station de métro Mabillon de la ligne 10 (1925), qui est à l’angle de la rue du Four et du boulevard Saint-Germain. La librairie du Centre national de documentation pédagogique (CNDP) est rue du Four, dans un bâtiment qui abrite aussi des laboratoires de sciences humaines. Des éditeurs comme Flammarion et Belin sont (ou étaient naguère) dans le quartier. Celui-ci est desservi par les stations de métro Odéon et Mabillon, mais la station Saint-Sulpice est proche à l’ouest, comme la station du RER du Luxembourg à l’est.


Rennes

quartier du 6e arrondissement de Paris, au centre-ouest. Il est bordé à l’est par l’alignement des rues Guynemer et Bonaparte, au nord par les rues de Sèvres et du Four, à l’ouest par le boulevard Raspail, au sud par les rues Notre-Dame-des-Champs et Vavin. Il est traversé par les rues de Rennes, d’Assas et de Vaugirard. Au nord, il contient la mairie de l’arrondissement, le théâtre du Vieux-Colombier (Comédie-Française) et le lycée du livre et des arts graphiques Maximilien-Vox (360 élèves), ainsi que le grand hôtel Lutetia à l’angle du boulevard Raspail et de la rue de Sèvres, ancienne propriété du groupe Concorde de la famille Taittinger, vendu en 2005 à Starwood qui l’a cédé en 2010 à Intercontinental.

Tout un ensemble d’institutions d’enseignement se tient dans sa moitié méridionale du quartier: l’Institut Catholique de Paris (23 000 étudiants) avec l’église Saint-Joseph-des-Carmes (1620) et une série d’écoles spécialisées du même groupe; des écoles catholiques telles que l’école Saint-Sulpice (800 collégiens et lycéens), l’Institut Sainte-Geneviève (1 000 élèves, de la maternelle au post-bac), l’Institut Bossuet (foyer pour lycéens créé en 1866), le lycée privé professionnel catholique Carcado Saisseval (400 élèves), l’Institut Universitaire Saint-Pie-X (fondation intégriste de 1980, une centaine d’étudiants). Plusieurs autres institutions catholiques les accompagnent, notamment la grande librairie de la Procure.

S’y trouvent également l’Alliance Française, et le théâtre du Lucernaire (trois salles de 120, 120 et 50 places) à l’extrême sud, l’église réformée Pentemont-Luxembourg; les éditions Hazan (groupe Hachette) sont rue de Fleurus. Le restaurant de La Salle à Manger-Darroze, rue d’Assas, est un deux étoiles Michelin. La rue Cassette et la rue Madame, nord-sud, sont d’étroites artères très recherchées, proches du jardin du Luxembourg. La rue Guynemer qui longe le jardin du Luxembourg sur 390 m a été nommée en 1918 en mémoire de l’aviateur (1894-1917) tué en combat aérien; elle était auparavant un tronçon de la rue Bonaparte, puis rue du Luxembourg et ses appartements sont également très demandés. La rue de Rennes, qui a 1 200 m de long, a été ouverte en 1866 et nommée en liaison avec la gare Montparnasse, qui était alors la gare des Bretons de Paris; l’actuelle place du 18 Juin-1940 était à l’origine la place de Rennes. La station de métro Rennes est sur la ligne 12 au croisement de la rue de Rennes et du boulevard Raspail, depuis 1910.


Saint-Germain-des-Prés

quartier du 6e arrondissement de Paris, au nord-ouest. Il est bordé au nord par la Seine le long du quai Malaquais jusqu’au pont du Carrousel, par la rue de Seine et la rue de Buci à l’est, la rue du Four au sud, la rue des Saints-Pères à l’ouest. Il est structuré par le boulevard Saint-Germain et la rue Jacob dans le sens ouest-est, la rue Bonaparte prolongée par la rue de Rennes dans le sens méridien.

Au nord-est, l’École nationale des Beaux-Arts est dotée d’une galerie d’exposition et côtoyée par l’Académie de Médecine. Un vaste et haut bâtiment de l’université Paris-5, construit de 1936 à 1953, occupe la partie occidentale, associant biomédecine, mathématiques et sciences humaines. Il est flanqué au sud par l’église ukrainienne Vladimir-le-Grand, que longe le petit square Tarass-Chevtchenko.

Au centre-sud, le carrefour très animé des rues Bonaparte et de Rennes et du boulevard Saint-Germain ouvre tout à la fois les places Saint-Germain, de Québec et Jean-Paul-Sartre-Simone-de-Beauvoir, celle-ci rappelant l’époque de création artistique autour du surréalisme et des écrivains de café qui rendirent un temps célèbres les cafés de Flore et des Deux-Magots et l’adjectif «germanopratin». La brasserie Lipp à l’ouest, ou la Rhumerie à l’est, font aussi partie des lieux symboliques du quartier. L’église Saint-Germain-des-Prés date des 11e et 12e s.; elle est issue de la puissante abbaye qui régnait en ces lieux hors des portes du Paris médiéval depuis le 6e siècle, et qui fut l’une des nécropoles royales. Non loin au nord se cache la jolie petite place de Furstenberg, sur laquelle donne le musée Delacroix.

Le quartier est l’un des centres de l’édition, où sont notamment le Seuil rue Jacob et Fayard rue des Saints-Pères. Le Centre régional de documentation pédagogique (CRDP) est rue Jacob, l’École supérieure d’arts graphiques et d’architecture intérieure (ESAG-Penninghen) est rue du Dragon. Le collège Jacques-Prévert (380 élèves) est rue Saint-Benoît. Le quartier est desservi par la station de métro Saint-Germain-des-Prés de la ligne 4 (1910), décorée d’images et projections d’œuvres littéraires et, en limite, par les stations Mabillon et Saint-Sulpice. Le boulevard Saint-Germain tire son nom de l’abbaye; l’un des plus longs du centre de Paris, il va du pont de Sully au pont de la Concorde, sur 3 150 m (30 m de large) en passant par la place Maubert, Cluny, le carrefour de l’Odéon, Saint-Germain-des-Prés et l’extrémité du boulevard Raspail au croisement de la rue du Bac, puis l’Assemblée Nationale. Il a été tracé en plusieurs étapes, de 1855 à 1887.


Saint-Placide

quartier du 6e arrondissement de Paris; il forme un quadrilatère délimité par les rues de Sèvres à l’ouest et de Rennes à l’est, les boulevards du Montparnasse au sud et Raspail au nord-est. Il est traversé par les rues du Cherche-Midi et de Vaugirard. Il est de peuplement bourgeois et moins universitaire que le reste de l’arrondissement, plus proche du style du 7e arrondissement. Toutefois, il a reçu la Maison des Sciences de l’homme (MSH), aménagée en 1964 avec l’aide de la fondation Ford, sur l’emplacement de l’ancienne prison du Cherche-Midi; présidée de 1964 à 1985 par Fernand Braudel, elle héberge l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), une bibliothèque et divers laboratoires de recherche en sciences humaines, mais le site doit être abandonné pour le futur campus Condorcet de la Plaine Saint-Denis.

Le quartier contient également dans l’ancien hôtel de Montmorency, rue du Cherche-Midi, le musée Ernest-Hébert (peintre, 1817-1908) rattaché au musée d’Orsay, l’école Grégoire-Ferrandi de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris (restauration, alimentation et décoration d’intérieur), la Caisse nationale d’Épargne au sud-ouest, la Fondation Jean-Dubuffet qui expose des œuvres de l’artiste (1901-1985), le lycée technique catholique Saint-Nicolas, issu d’un internat de 1827 et recevant 1 200 élèves, l’École supérieure d’ingénieurs du groupe Sudria (ESME-Sudria). Prolongeant le quartier Rennes, il contient de nombreuses institutions religieuses, accueillant notamment le séminaire catholique Saint-Sulpice, la Faculté jésuite de Paris (Centre Sèvres) et de petites églises dont l’église mariste Notre-Dame des Anges, l’église jésuite Saint-Ignace et la chapelle lazariste Saint-Vincent-de-Paul. Les lazaristes disposent d’un vaste ensemble entre la rue de Sèvres et la rue du Cherche-Midi (Congrégation de la Mission), les visitandines d’un couvent étendu entre Cherche-Midi et rue de Vaugirard.

Le quartier est desservi par les stations de métro Sèvres-Babylone, Vaneau et Duroc, Montparnasse, Saint-Placide et Rennes. La rue Saint-Placide, dont le quartier tire son nom, est une voie de 380 m, bordée de boutiques; elle a été ouverte en 1644 sur des terrains vendus par l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, et nommée alors du nom de l’un des saints bénédictins; il n’a toutefois pas d’église de ce nom. La station de métro Saint-Placide de la ligne 4 est à l’angle de la rue de ce nom et de la rue de Rennes.