Paris 18e arrondissement

Paris-18e

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190 900 hab., 601 ha, arrondissement du nord de Paris, entre la ligne des boulevards de Clichy, Rochechouart et de La Chapelle au sud, du périphérique au nord, qu’il déborde toutefois, surtout au nord-est. Il a été constitué entièrement à l’extérieur de l’ancienne commune de Paris par la réunion de la plus grande partie des communes de Montmartre et La Chapelle-Saint-Denis, plus une fraction de Batignolles-Monceau à l’ouest et de Saint-Ouen au nord-ouest; les parties les plus septentrionales de Montmartre et La Chapelle ont toutefois été attribuées à Saint-Ouen et Saint-Denis.

L’arrondissement est limité à l’ouest par l’avenue de Saint-Ouen et le début de l’avenue de Clichy, à l’est par la rue d’Aubervilliers. Il contient ainsi d’ouest en est les portes de Saint-Ouen, Montmartre, de Clignancourt, des Poissonniers, de La Chapelle et d’Aubervilliers. Il est traversé du sud au nord par de grands axes comme les rues Damrémont, de Clignancourt, Poissonnière, et la suite des rues Marx-Dormoy et de La Chapelle, et traversé d’ouest en est par les longues rues Championnet, Ordener, Marcadet ou l’enfilade Lamarck-Custine-Doudeauville.

À l’est, il est encombré par les emprises ferroviaires de la gare du Nord et de la gare de l’Est, entre lesquelles se glissent le quartier de La Chapelle et des espaces d’entrepôts et usines. Au sud-ouest, la butte Montmartre forme un monde un peu à part, aux petites rues tortueuses et aux nombreux escaliers, très fréquenté par les touristes. L’arrondissement propose dix collèges et six lycées publics, 33 théâtres et salles de spectacle.

Il est divisé en huit quartiers: Montmartre au sud-ouest, Goutte-d’Or-Château-Rouge au centre-sud, La Chapelle-Marx-Dormoy au sud-est; Grandes-Carrières-Clichy à l’ouest, Clignancourt-Jules-Joffrin au centre-ouest, Amiraux-Simplon-Poissonniers au centre-est; Moskowa-Porte Montmartre-porte de Clignancourt au nord-ouest, Charles Hermite-Évangile au nord-est. Il a eu 288 800 hab. à son maximum, en 1931; puis sa population a baissé jusqu’à un creux à 184 600 hab. en 1990, et remonte depuis. C’est que le solde naturel (+1,1% par an, 3e de Paris après le 19e et le 10e arrondissements) est plus élevé que le déficit migratoire, pourtant non négligeable (-0,8% par an, 3e aussi mais après les 4e et 16e arrondissements).

En dépit de sensibles différences internes, le 18e arrondissement est l’un des trois arrondissements les plus populaires et les moins riches de Paris: faibles proportions de cadres et professions supérieures (21%) et de diplômés d’enseignement supérieur (29%), faibles revenus des ménages: 23 200 euros par an (34 600 pour ceux qui paient l’impôt) et forte proportion de ménages dispensés d’impôt (41%). Il est l’un des deux seuls arrondissements de la capitale, avec le 20e, à avoir moins d’emplois (87 900) que de résidants pourvus d’un emploi (93 500), et ces emplois sont parmi les moins qualifiés de Paris: 24% de cadres et professions supérieures (moyenne de Paris 31%), avec une proportion record d’ouvriers (15%). L’équipement hôtelier, concentré à Montmartre, est assez limité: 57 hôtels (3 700 chambres) dont un seul de luxe (100 chambres). Trois zones urbaines sensibles y ont été délimitées: la Goutte-d’Or (37 ha, 23 200 hab.) et deux zones de la périphérie, Porte Montmartre-Porte de Clignancourt (35 ha, 7 300 hab.) et HBM d’Aubervilliers (5 ha, 2 600 hab.). Une grande zone de rénovation urbaine couvre ces derniers et s’étend aussi au quartier Amiraux-Simplon et à tout le quartier Charles-Hermite-Évangile, où vivent au total 77 400 personnes. La majorité municipale est de gauche et le maire est Daniel Vaillant, socialiste, député et ancien ministre.

Les entreprises du secteur financier et des services de bureau sont en faible nombre: ne se signalent au-dessus de 100 salariés que BNP Arbitrage (placements, 500 à 1 000 sal.) et la Société Générale (100 à 200 sal.). Les autres activités se dispersent: nettoyages Élysées Nettoyage (200 à 500 sal.), ISS Abilis (500 à 1 000 sal.), L’Impeccable (500 à 1 000 sal.), Onet (200 à 500 sal.), SGPP (100 à 200 sal.); gardiennages Samsic (1 000 à 2 000 sal.), Loomis (100 à 200 sal.), Head Body (100 à 200 sal.) et Legeps (100 à 200 sal.); production et distribution de chaleur Elyo (GDF-Suez, 500 à 1 000 sal.) et SEC (100 à 200 sal.); négoces de boissons Tafanel (100 à 200 sal.), de vêtements Weill (100 à 200 sal.), Tati (100 à 200 sal.) et Village d’Orsel (100 à 200 sal.), magasin Castorama (100 à 200 sal.); restauration Hauky (100 à 200 sal.) et Société de Gestion d’hôtels et restaurants (Sogeres, 200 à 500 sal., cuisines centrales rue Riquet); photographie Cewe Color (100 à 200 sal.), éditions musicales EMI (200 à 500 sal.), Argus de la Presse (200 à 500 sal.) et production de films LCCD (100 à 200 sal.), enseignement supérieur privé La Femis (100 à 200 sal.); laboratoire de biologie Parexel (200 à 500 sal.), gaz industriels Air Products (100 à 200 sal.), instruments scientifiques Chauvin-Arnoux (200 à 500 sal.), constructions Lefaure et Rigaud (100 à 200 sal.), transports André Chenue (100 à 200 sal.) et Calberson (200 à 500 sal.); EDF-ERDF déclare 500 à 1 000 sal. et la RATP 1 000 à 2 000.


Amiraux-Simplon-Poissonniers

quartier du 18e arrondissement de Paris, au centre-est. Limité à l’est par le faisceau de voies ferrées issu de la gare du Nord, il se cale au sud sur la rue Ordener, à l’ouest sur le boulevard Ornano, au nord sur la rue Belliard, de la Porte de Clignancourt à la Porte des Poissonniers. Il est traversé du sud au nord par la rue des Poissonniers et atteint au nord-est le boulevard périphérique à l’est de la Porte des Poissonniers. Il accueille les collèges publics Gérard-Philipe (310 élèves) et Marie-Curie (370 élèves), ainsi que le collège privé Saint-Vincent (590 élèves), la clinique Ordener (44 lits), l’Alambic-Comédie (70 places) et le théâtre Pixel (40 places). La partie septentrionale du quartier est occupée par de grands ateliers et un dépôt de bus de la RATP.

Le quartier est desservi par les métros Simplon et Porte-de-Clignancourt, à l’ouest. Il tire son nom de la rue des Amiraux (290 m), ancienne rue des Vosges rebaptisée en 1926 en souvenir des chefs d’une bataille des troupes de marine en 1870 au Bourget; de la rue du Simplon (520 m), ancienne rue de la Chardonnière rebaptisée en 1877 en souvenir de la route du Simplon ouverte sur instruction de Napoléon — comme la rue du Mont-Cenis voisine; de la rue des Poissonniers (1 400 m), ancien chemin des Poissonniers par lequel Paris recevait jadis la marée de la Manche et de la mer du Nord, et qui se poursuit au sud par la rue du Faubourg-Poissonnière, au nord par l’avenue de la Porte-des-Poissonniers. La station de métro Simplon est à l’angle de la rue Simplon et du boulevard Ornano, sur la ligne 4 (1908).


Chapelle-Marx-Dormoy (La)

quartier du 18e arrondissement de Paris, au sud-est. Il est limité à l’est par la rue d’Aubervilliers, à l’ouest par les voies ferrées de la gare du Nord. Au sud, il atteint le boulevard de La Chapelle, au nord le rond-point de La Chapelle, les rues de Boucry et de l’Évangile de part et d’autre de la place Hébert. Il est en grande partie occupé par les faisceaux de voies ferrées de la gare de l’Est et de la Gare du Nord, élargis par de nombreux entrepôts et services annexes. Il est traversé du sud au nord par la rue Marx-Dormoy, suivie par la rue de La Chapelle, et d’ouest en est par la rue Ordener prolongée par la rue Riquet.

Entre la voie ferrée et la rue d’Aubervilliers, sur le flanc oriental, ont été aménagés les jardins d’Éole, ouverts en 2007 sur 4 ha; de l’autre côté des voies, un ancien grand entrepôt ferroviaire, la halle Pajol, est en voie de réaménagement pour des bureaux et services à la population. Au centre du quartier sont le marché de La Chapelle, la très ancienne et très simple petite église Saint-Denys-de-la-Chapelle qui date de 1204, et sa voisine dédiée à Jeanne-d’Arc, aux formes très lourdes et massives, construite entre 1930 et 1964.

Aux environs sont la clinique Alpha et, plus au nord, le collège public Daniel-Mayer (440 élèves), le lycée professionnel public Edmond-Rostand (200 élèves, maintenance, hygiène et nettoyage), le lycée catholique Charles-de-Foucauld (250 élèves et une centaine en classes professionnelles). Au sud-est est apparu en 2005 le théâtre du Grand Parquet. Au sud-ouest, le théâtre de la Reine-Blanche (200 places) est plus ancien; non loin sont le collège public Marx-Dormoy (600 élèves) et le centre d’enseignement juif Sinaï (école, collège et lycée). Le quarter est desservi par les stations de métro La Chapelle et Marx-Dormoy.

Le village de La Chapelle était sur la route de Paris à Saint-Denis; il tire son nom d’une ancienne chapelle qui était dédiée à sainte Geneviève, au 13e s. Il s’est organisé en village sous le nom de La Chapelle-Saint-Denys et fut nommé La Chapelle-Franciade en 1793. La population de la commune de La Chapelle-Saint-Denis fut de 1 500 hab. en 1821; elle est passée à 4 200 hab. en 1836, 14 400 en 1846, 33 400 en 1856. Puis la commune a été incorporée à Paris lors de l’extension de 1859.

La rue de La Chapelle est une portion de l’ancienne route de Saint-Denis dite route Royale n°1, située entre la rue Ordener et le boulevard Ney, sur 890 m. L’avenue de la Porte de la Chapelle la prolonge au nord sur 350 m. Boulevard Ney, entre les deux précédentes, la station de métro Porte-de-la-Chapelle est le terminus de la ligne 12 depuis 1912, mais des travaux de prolongement de la ligne vers le nord sont en cours. Le boulevard de La Chapelle est une portion des boulevards de l’enceinte d’octroi des Fermiers généraux, à la limite sud du quartier; il court sur 1 100 m et a 42 m de large; il est continué à l’ouest par le boulevard de Rochechouart, à l’est par le boulevard de La Villette.

Il existe aussi une cité de La Chapelle, impasse donnant sur la rue Marx-Dormoy dans le quartier. Une impasse de La Chapelle est dans le quartier Goutte-d’Or-Château-Rouge, avec l’église Saint-Bernard-de-La-Chapelle, ce quartier ayant fait partie de la commune de La Chapelle-Saint-Denis. Le stade de La Chapelle est dans le quartier voisin Charles-Hermite-Évangile. La station de métro La Chapelle, aérienne, est sur la ligne 2, au croisement de la rue Saint-Denis et du boulevard de La Chapelle, depuis 1903; un couloir la relie à la gare du Nord depuis 1993. Une courte avenue de la Chapelle, en impasse dans le 17e arrondissement, n’a en revanche rien à voir avec l’ancienne commune: elle tire son nom d’une chapelle du quartier des Ternes.

La rue Marx-Dormoy est une ancienne section de la rue de La Chapelle qui porte depuis 1945 le nom d’un homme politique socialiste, né en 1888, qui fut maire de Montluçon, président du Conseil général de l’Allier, député et ministre de l’Intérieur du Front Populaire et qui s’est distingué dans la lutte contre le fascisme; il a été assassiné en 1941 par d’anciens membres de la Cagoule. Marx était son prénom, donné par un père qui était lui-même un militant socialiste. La station de métro Marx-Dormoy est sur la ligne 12, sur la place Paul-Éluard, au carrefour des rues Marx-Dormoy, de La Chapelle, Torcy, Ordener et Riquet; elle s’est appelée Torcy en 1916 et a changé de nom en 1946.


Charles Hermite-Évangile

quartier du 18e arrondissement de Paris, au nord-est. Son territoire dépasse un peu au nord le boulevard périphérique, qui y présente le vaste et complexe échangeur au départ de l’autoroute du Nord (A 1). Il a pour limite occidentale les voies ferrées issues de la gare Paris-Nord, pour limite orientale la rue et la Porte d’Aubervilliers. Les secteurs habités s’organisent en deux sous-ensembles. Le premier est formé par une série de blocs d’appartements quasi identiques entre le boulevard Ney et le périphérique au nord-est, desservis par la rue Charles-Hermite; il est classé en zone urbaine sensible sous le nom des HBM Aubervilliers et abrite 2 600 personnes sur 5 ha.

Le second est un espace plus étendu et plus complexe qui va de la rue de La Chapelle, au nord-ouest, à la rue de l’Évangile au sud-est. Il est dominé par la haute tour Boucry, achevée en 1974 et qui monte à 99 m, ses 30 étages contenant 500 logements (58 000 m2), et par les deux autres tours de logements Super-Chapelle (82 m, 28 étages) et de la Sablière (28 étages) qui flanquent la rue de La Chapelle aux abords de la Porte de La Chapelle. Il comprend en outre divers blocs d’appartements d’âges et de formes divers, et même quelques maisons de ville autour de la rue Boucry. Il est aéré par le square Rachmaninov et abrite le lycée privé laïque Marcel-Lamy, spécialisé en coiffure et esthétique (320 élèves). Entre le boulevard Ney et le périphérique, un espace vert est laissé aux stades de La Chapelle et des Fillettes. Le lycée professionnel public Camille-Jenatzy (350 élèves), à l’extrême nord-est vers la Porte d’Aubervilliers, est spécialisé dans les réparations et pièces d’automobiles.

Le reste, à l’ouest le long des voies de la gare du Nord, au centre et à l’est autour d’un triage ferroviaire, est occupé par de vastes secteurs d’entrepôts et quelques ateliers. La partie orientale, sur des terrains de l’ancienne gare des Mines, forme un «pôle d’entreprises», espace d’entrepôts et magasins de 66 000 m2 utiles dénommé Cap 18 du nom de l’arrondissement, et appartenant au groupe Foncière des Régions.

Une seule station de métro, Porte-de-La Chapelle, dessert le quartier. Celui-ci associe en son nom la rue Charles-Hermite (450 m) qui rend hommage depuis 1932 au mathématicien français (1822-1901), et la rue de l’Évangile, nommée en 1863 mais qui succédait à un vieux chemin de la Croix de l’Évangile.


Clignancourt-Jules-Joffrin

quartier du 18e arrondissement de Paris, au centre-ouest. Limité par la rue Belliard au nord, le boulevard Ornano et la rue de Clignancourt à l’est, les rues Custine et Caulaincourt au sud, il lance une pointe vers le sud-ouest entre cette dernière et la rue de Damrémont, qui fixe sa limite occidentale. Il est traversé par la rue Marcadet, la rue Ordener et la rue Championnet dans le sens est-ouest. et par la rue du Mont-Cenis du SSO au NNE.

Il contient la mairie de l’arrondissement à l’angle Mont-Cenis-Ordener, devant l’église Notre-Dame-de-Clignancourt (de 1863, assez grande et sans style bien défini) et près du square de Clignancourt et du lycée public professionnel Suzanne-Valadon (260 élèves, formation au secrétariat); une synagogue et le Sudden Théâtre (180 places) sont tout près, rue Clémence-Isaure. Un peu au sud est installée, dans les anciens studios Pathé, la Femis ou École nationale supérieure des Métiers de l’Image et du Son, créée en 1985 et héritière de l’Idhec (Institut des Hautes Études Cinématographiques), relevant du ministère de la Culture; elle est équipée de quatre plateaux de tournage.

À proximité se tiennent le théâtre du Funambule (100 places) et un musée d’art juif. Le lycée professionnel catholique Saint-Jean-de-Montmartre (commerce et secrétariat) est au sud-ouest, le collège catholique Saint-Louis (320 élèves) au nord-ouest. Le quartier bénéficie du grand square en terrasse Léon-Serpollet de 14 000 m2 et, au nord, du square Sainte-Hélène, près d’une église de 1934. Il est desservi par les métros Lamarck-Caulaincourt au sud, Simplon et Marcadet-Poissonniers à l’est.

Le nom de Clignancourt est celui d’une ancienne seigneurie du nord de Paris, acquise au 18e s. par les abbesses de Montmartre, dont le vignoble eut quelque réputation au Moyen Âge; son hameau a été ensuite incorporé à la commune de Montmartre. De direction presque sud-nord, la rue de Clignancourt a 1 325 m de long, entre le boulevard de Rochechouart et la rue Championnet. Une voie de 400 m de long entoure le square de Clignancourt et porte ce nom. La Porte de Clignancourt est à l’extrémité du boulevard Ornano, prolongé vers le nord par une avenue de la Porte-de-Clignancourt de 350 m puis, à Saint-Ouen, par l’avenue Michelet. Certains de ces lieux sont dans le quartier Moskowa-Porte Montmartre-Porte de Clignancourt du même arrondissement, ainsi que le stade de Clignancourt, le centre universitaire et la caserne de Clignancourt. La station de métro Porte-de-Clignancourt est le terminus de la ligne 4, ouverte en 1908 et disposant de quatre accès.

La place Jules-Joffrin est la place de la mairie de l’arrondissement; elle porte depuis 1895 le nom d’un ancien vice-président du conseil municipal de Paris et député de l’arrondissement (1846-1890), socialiste et ancien communard, qui avait affronté le général Boulanger. La station de métro Jules-Joffrin est sur la place, au coin de la rue Ordener; elle fait partie de la ligne 12 et date de 1912. Au sud, la station de métro Lamarck-Caulaincourt est au coin des deux rues, également sur la ligne 12. La rue Caulaincourt s’allonge sur 1 200 m du boulevard de Clichy à la rue du Mont-Cenis, contournant la butte Montmartre par l’ouest et le nord; elle a reçu en 1869 le nom d’un ci-devant marquis (1772-1827), fait général, diplomate, ministre et même duc de Vicence par Napoléon.

La rue Championnet, qui traverse au nord le quartier, va de la rue des Poissonniers à l’avenue de Saint-Ouen, sur 1 900 m; elle a été tracée à partir de 1856 et a reçu en 1877 le nom d’un général des armées républicaines (1762-1800). La rue Ordener, qui traverse le quartier, va de la rue de La Chapelle au croisement des rues Championnet et Vauvenargues; elle réunit depuis 1867 plusieurs tronçons anciens sur plus de 2 000 m et a reçu alors le nom des généraux Michel Ordener (1755-1811) et Michel Ordener, son fils (1787-1862). La rue Marcadet va de la rue Ordener à l’est à l’avenue de Saint-Ouen à l’ouest, sur plus de 2 000 m; son nom est celui d’un ancien lieu-dit (la Marcade).

La rue Lamarck fait 1 560 m du parvis du Sacré-Cœur à l’avenue de Saint-Ouen en contournant la butte par l’est et le nord et a reçu en 1875 (1890 pour la dernière partie) le nom du naturaliste français (1744-1829); assez ironiquement, près du métro Lamarck-Caulaincourt, elle voisine avec une très courte rue Darwin de 86 m, donnant sur la rue des Saules et celle de la Fontaine-du-But, et créée en 1884 pour soutenir le talus de la rue Lamarck… Tout près, un bout de rue de 23 m pris sur la rue de la Fontaine-du-But est devenu en 1998 rue Pierre-Dac, du nom de l’humoriste (1893-1975), animateur de L’Os à Moelle et aussi des Français parlent aux Français à la BBC durant la dernière guerre: 23 ans pour décider de lui attribuer 23 m, il eut apprécié…


Goutte-d’Or-Château-Rouge

quartier du 18e arrondissement de Paris, au centre-sud; il est situé entre la rue de Clignancourt à l’ouest et les voies ferrées de la gare du Nord à l’est, les boulevards de Rochechouart et de La Chapelle au sud. Il est traversé du sud au nord par le boulevard Barbès et la rue des Poissonniers. Au sud-est, l’église Saint-Bernard-de-La-Chapelle, à haute flèche et de style néogothique flamboyant, est de 1861; elle voisine avec le square Léon.

Le quartier comprend le collège public Georges-Clemenceau (370 élèves), le centre culturel moderne Fleury-Goutte-d’Or-Barbara des Musiques actuelles, et rue Léon un Institut des cultures d’Islam (ouverture en 2012) et les salles de spectacle du café-bar Olympic et du théâtre du Lavoir Moderne Parisien (100 places), à l’emplacement d’un ancien lavoir décrit par Zola dans L’Assommoir — le quartier s’orne d’ailleurs d’une place de l’Assommoir au sud-ouest.

Il est desservi par les stations de métro Barbès-Rochechouart, Château-Rouge et Marcadet-Poissonniers. En partie dégradé, mais rénové sur près de la moitié de son étendue depuis 1981, le quartier est presque entièrement inclus dans une zone urbaine sensible de la Goutte-d’Or, de 37 ha et 23 200 hab., qui se remarque par son taux record d’habitants nés à l’étranger (35%) de personnes sans aucun diplôme (26%) et de retards scolaires (26%) et dont la population est d’origines particulièrement diversifiées.

Le secteur populaire de la Goutte d’Or s’est formé comme hameau après 1814 juste au-delà de l’ancienne enceinte des Fermiers généraux, au sein de la commune de La Chapelle-Saint-Denis. Le rue de la Goutte-d’Or (400 m) en rappelle le nom, qui aurait un rapport avec les anciennes vignes produisant un vin blanc que l’on servait dans les estaminets. Le Château-Rouge est le nom d’un autre habitat populaire; il vient d’une ancienne grosse maison de brique rouge de 1780 située rue de Clignancourt, qui abrita entre autres une salle de bal; elle fut le siège du comité de quartier de la Commune et fut démolie en 1881; le nom est resté. Il est porté par une petite place sur le boulevard Barbès, et la station de métro Château-Rouge, de la ligne 4 (1908), qui y débouche; mais la rue du Château-Rouge a été rebaptisée rue Poulet, du nom de l’un des lotisseurs de terrains. Ce Château-Rouge ne doit pas être confondu avec un homonyme qui était situé rue Galande (5e arrondissement) et dont l’histoire fut liée à Gabrielle d’Estrées; la confusion est cependant entretenue par le relevé des rues de la capitale dans le site officiel de la mairie de Paris.


Grandes-Carrières-Clichy

quartier du 18e arrondissement de Paris, à l’ouest de la butte Montmartre. La place de Clichy est à son angle sud-ouest et son territoire s’étire vers le nord-est. Il est limité à l’ouest par les avenues de Clichy et de Saint-Ouen, au nord par la rue Belliard, à l’est par la rue de Damrémont et le début de la rue Caulaincourt. Il est traversé d’est en ouest par les rues Championnet, Marcadet et Lamarck, et du SE au NO par les rues de Vauvenargues et Joseph-de-Maistre.

Le quartier contient au sud le grand cimetière de Montmartre, installé en 1825 sur le site des anciennes carrières de gypse de Montmartre, sur 11 ha; il renferme environ 20 000 concessions, dont de nombreuses tombes d’écrivains et artiste, de Berlioz à Dalida. Le cimetière est flanqué au sud par le lycée technique public Auguste-Renoir (350 élèves), spécialisé dans les arts graphiques, et au nord par l’hôpital public Bretonneau, doté de 235 lits dont 70 en médecine, le reste essentiellement en gériatrie, et où se tient un théâtre Bretonneau (100 places), servant d’atelier pour les patients de jour.

Le quartier accueille aussi en son centre le collège public Antoine-Coysevox (520 élèves), la clinique chirurgicale Montmartre (ex-Marcadet, 70 lits, au groupe Kapa) et le square Carpeaux. Au nord, autour de terrains de sports, sont un lycée public hôtelier (270 élèves), le collège public Hector-Berlioz (480 élèves), le Dix-Huit Théâtre (ex-Paris-Nord ou Étoile du Nord, 200 places), un service de rééducation pour enfants handicapés et l’église Sainte-Geneviève-des-Grandes-Carrières, de 1911, assez austère.

Le quartier bénéficie directement des stations de métro Place-de-Clichy, La Fourche, Guy-Môquet. Le nom des Grandes-Carrières vient précisément des exploitations de gypse sur le site du cimetière de Montmartre. Celui de Clichy est apporté par la place, l’avenue et le boulevard de ce nom qui bordent le quartier au sud-ouest. La rue Joseph-de-Maistre va de la rue Lepic à la rue Championnet, sur 940 m, en longeant le cimetière de Montmartre et l’hôpital Bretonneau; le nom est celui de l’écrivain (1753-1821). La rue Vauvenargues (750 m), un peu plus au nord de la rue Marcadet au boulevard Ney, honore un autre écrivain (1715-1747), et date de 1863.


Montmartre

quartier du 18e arrondissement de Paris, au sud-ouest. Il est séparé du 9e arrondissement au sud par les boulevards de Clichy et de Rochechouart; la rue de Clignancourt fixe sa limite orientale, la rue de Custine et la rue Caulaincourt ses limites nord et ouest. Il a pour centre une butte-témoin du plateau de Brie, détachée des hauteurs de Belleville et qui monte à 130 m. La voirie est faite d’un lacis de rues très serré dont aucune ne traverse la totalité du quartier, et de multiples escaliers dont le principal additionne 222 marches, ce qui a justifié la construction en 1900 d’un funiculaire, deux fois révisé depuis, pour gagner 36 m de dénivellation en 118 m de long; deux millions de visiteurs l’empruntent chaque année.

Au centre se dresse l’église romane Saint-Pierre, vestige d’une abbaye royale datant de 1147, à l’emplacement d’un ancien temple de Mars; elle a été restaurée au début du 20e siècle et ornée de vitraux de 1953. À côté, a été érigée, en repentance de la Commune de Paris et selon une décision de l’Assemblée nationale de 1873, l’énorme basilique blanche romano-byzantine du Sacré-Cœur, haute de 83 m; conçue par Paul Abadie en croix grecque à quatre coupoles, avec une tour carrée qui abrite la plus grosse cloche de France (19 tonnes), elle a été achevée en 1914 et reçoit 10 millions de visiteurs par an.

La partie laïque de la butte s’étend vers l’ouest. Elle a depuis longtemps attiré les peintres et son principal haut lieu est la place du Tertre, où était l’ancienne mairie de Montmartre et qui reste un marché de peintures animé et un lieu de cabarets et restaurants. Tout près est l’Espace Montmartre, musée consacré aux sculptures de Salvador Dali. Un peu plus à l’ouest, le long de la rue Lepic qui monte en courbes depuis le boulevard de Clichy, se dressent les deux anciens moulins restaurés, dont le plus célèbre est le moulin de la Galette, l’autre étant le moulin Radet; un peu plus loin est le théâtre Montmartre-Galabru (90 places).

Sur le flanc nord de la butte, mais rue Saint-Vincent comme il se doit, a été restituée une vigne, objet de culte et de célébrations; elle jouxte le musée de Montmartre et domine le petit cimetière de Montmartre. Juste à l’est est un petit musée Erik-Satie, dit le Placard, dans l’ancienne maison du compositeur. Le célèbre cabaret du Lapin Agile se survit difficilement vers le haut, rue des Saules. On voit aussi le château des Brouillards dans l’allée du même nom, une folie du 18e s. bien conservée.

Sur le flanc sud de la butte, la place des Abbesses est un autre site majeur associant une station de métro, l’église Saint-Jean-de-Montmartre (1904), en béton recouvert de briques rouges, le petit square Jehan-Rictus et le théâtre de la Ville-les Abbesses (400 places); le collège public Yvonne-Le Tac (470 élèves) est tout près, ainsi que le Bateau-Lavoir sur la place Émile-Goudeau, repaire d’artistes très actif de 1892 à 1914, reconstruit en 1978 après un incendie et qui abrite des ateliers d’artistes.

Au sud-est, le Sacré-Cœur domine la série d’escaliers et les arbres exotiques du grand square Louise-Michel, aménagé en 1927 sur 2,4 ha et longé à l’ouest par le funiculaire. À l’angle sud-est se dresse la halle Saint-Pierre, qui abrite le musée d’art naïf Marcel-Fourny. Plusieurs salles de spectacle bordent les boulevards: au sud-ouest les théâtres des Trois-Baudets (250 places), des Deux-Ânes (300 places), de Dix-Heures (140 places) et le théâtre Ouvert (100 places), le musée de l’Érotisme et le bal du Moulin-Rouge sur le boulevard de Clichy; au sud-est, Le Divan du Monde (500 places), le théâtre de l’Atelier (560 places), l’Atalante (60 places) et l’Élysée-Montmartre (1 200 places), la Boulevarde Noire (100 places) et la Cigale (1 000 à 1 400 places), le Trianon-théâtre (1 000 places). Le collège public Raymond-Dorgelès est à l’angle nord-est du quartier. Celui-ci est desservi par les stations de métro Blanche, Pigalle, Anvers et Lamarck-Caulaincourt aux limites du quartier, Abbesses à l’intérieur.

Montmartre est une ancienne commune, qui a été supprimée en 1859 au moment de l’extension de Paris, une petite partie de son territoire au nord étant toutefois attribuée à la commune de Saint-Ouen. La découverte de restes de temples de Mars et de Mercure semble attester que le nom vint d’un antique mont de Mars, que la christianisation a transformé en mont des Martyrs, auquel on accédait par la rue des Martyrs qui subsiste sous ce nom dans le 9e et le 18e arrondissements. Montmartre avait 1 100 hab. en 1793, 2 200 en 1821, 6 800 en 1836, 14 700 en 1846 et 36 500 en 1856. Elle occupait donc une grande moitié occidentale de l’actuel 18e arrondissement, qu’elle dépassait au nord-ouest. Son territoire était en grande partie une propriété de l’abbaye de femmes de Montmartre; il eut un vignoble et de nombreux cabaretiers au pied de la butte côté sud, à partir du 17e s.: on y relevait 134 guinguettes en 1729.

La butte a conservé un côté festif bien connu, célèbre les vendanges chaque année à partir de sa petite vigne reconstituée en 1933 sous le nom de Clos-Montmartre et riche de 2 000 ceps, curieusement sur le versant nord de la butte rue Saint-Vincent. Montmartre attire depuis longtemps artistes, amateurs de spectacles et visiteurs dans ses rues étroites et escarpées, dont la plus connue et la plus chantée est sans doute la sinueuse rue Lepic. La place du Tertre est le haut lieu de ce Montmartre traditionnel, où la chanteuse Dalida a sa place et une maison. Une association dite République de Montmartre, créée en 1921, organise des fêtes. Pourtant demeurent encore sur la butte trois congrégations féminines, du Cénacle, carmélites et bénédictines.

La rue Montmartre n’est pas dans le quartier Montmartre, ni même dans son arrondissement, mais dans les 1er et 2e arrondissements; longue de 940 m, elle commence à la rue Rambuteau et s’achève boulevard Montmartre après avoir croisé les rues Étienne-Marcel et de Réaumur. Son tracé, SSE-NNO, remonte au 12e siècle mais a été rectifié après 1845; la Révolution en fit une rue Montmarat. Au-delà des Grands Boulevards, cette voie est relayée dans la même direction par la rue du Faubourg-Montmartre, jusqu’à la rue Lamartine (490 m). Ensuite, le chemin diverge entre la rue des Martyrs, qui monte directement vers la butte Montmartre dont elle porte le nom déformé ou transposé, franchissant l’ancienne barrière des Martyrs, et la rue Notre-Dame-de-Lorette plus occidentale, qui monte vers la place Blanche (ancienne barrière Blanche) en direction du cimetière de Montmartre.

Le boulevard Montmartre est un court (215 m) élément des Grands Boulevards de 1676, allant de la rue Montmartre à la rue de la République entre les boulevards Poissonnière à l’est et des Italiens à l’ouest. Une cité Montmartre et une galerie Montmartre donnent sur la rue, dans le 2e arrondissement. La porte Montmartre est au nord du 18e arrondissement entre les portes de Clignancourt et de Saint-Ouen sur le boulevard des Maréchaux, et l’avenue de la Porte-Montmartre en sort sur 390 m entre le boulevard Ney et la rue Jean-Henri-Fabre qui marque la limite avec la commune de Saint-Ouen, juste au-delà du périphérique.


Moskowa-Porte Montmartre-Porte de Clignancourt

quartier du 18e arrondissement de Paris, au nord-ouest. Il s’étire d’ouest en est, de la Porte de Saint-Ouen à la Porte des Poissonniers, entre la rue Belliard au sud et la rue Jean-Henri Fabre au nord, à la limite de Saint-Ouen juste au-delà du boulevard périphérique, qui est ici de direction sensiblement ouest-est et rectiligne. Le territoire est limité à l’est par la rue des Poissonniers, à l’ouest par l’avenue de Saint-Ouen. Il est traversé dans sa partie méridionale par le boulevard Ney, un long élément (3 km) du boulevard des Maréchaux allant de la Porte d’Aubervilliers à la Porte de Saint-Ouen, et par les avenues de la Porte-Montmartre et de la Porte de Clignancourt dans le sens nord-sud.

Entre le boulevard des Maréchaux et le périphérique ont pris place à l’est l’ancienne caserne de Clignancourt, le stade des Poissonniers, le Centre universitaire Clignancourt de l’Université Paris-4 (4 800 étudiants en philosophie, histoire, géographie, anglais, espagnol et musique), le lycée public Rabelais paramédical et social (1 100 élèves dont 720 post-bac), le collège public Maurice-Utrillo (420 élèves); plusieurs tours de logements de plus de 50 m (18 étages) ont été élevées au bord de l’avenue de la Porte des Poissonniers et de la rue Jean-Cocteau. À l’ouest, le jardin René-Binet et le square Marcel-Sembat sont entourés par des blocs d’appartements voisinant avec l’hôpital Bichat-Claude Bernard (990 lits, 4 000 employés dont 850 pour le personnel médical) et le square Henri-Huchard.

Le quartier est desservi par les stations de métro Porte-de-Saint-Ouen et Porte-de-Clignancourt. Outre les deux portes de Paris dont il a pris le nom, il met aussi en exergue une petite rue de la Moskova (143 m de long et 2 m de large…) au sud du boulevard Ney, dont le nom, attribué en 1877 sous le nom de cité de la Moskova à la cité Saint-Barthélemy, et élevé à la dignité de rue en 1997, évoque la traversée victorieuse de la rivière de Moscou le 7 septembre 1812 lors de l’offensive où précisément Ney s’illustra; curieusement, le nom de la rue s’écrit avec un v, celui du quartier avec un inutile w. Une grande partie du quartier est incluse dans la zone urbaine sensible de la Porte de Montmartre, qui s’étend sur 35 ha mais n’a toutefois que 7 300 hab. La station de métro Porte-de-Clignancourt est située à la porte même, où se rencontrent le boulevard Ney, la rue Belliard et le boulevard Ornano; elle est le terminus de la ligne 4, ouverte en 1908, et dispose de quatre accès. L’avenue de la Porte-de-Clignancourt s’étire sur 350 m jusqu’à la limite de Saint-Ouen, depuis 1931.