partie de la Brie qui se trouve dans le département de la Marne. Avec sans doute plus de bois qu’en Seine-et-Marne, elle y conserve ses traits de ruralité et de relative opulence: agriculture puissante, bourgades espacées, paysages verts et recherchés par les Parisiens. Le plateau de Brie champenoise s’élève à plus de 250 m à l’est, sur le revers de la côte d’Île-de-France, et s’abaisse vers 180 m à l’ouest. Son relief est soutenu par une assez solide couche de meulière de Brie (sannoisien), reposant sur des marnes vertes, elles-mêmes sur le calcaire de Champigny (ludien), et recouverte çà et là par des placages de sables de Fontainebleau assez compacts et peu perméables, en rapport avec les bois et les étangs. La succession complète ajoute, sous les calcaires ludiens et bartoniens, des sables, puis le calcaire grossier du Lutétien, épais de 30 à 50 m, lui-même reposant sur des argiles plastiques et des sables de l’Yprésien, qui surmontent la craie. Le plateau est défoncé par les trois vallées presque parallèles du Surmelin au nord, du Petit Morin au centre et du Grand Morin au sud; mais seule la deuxième le traverse entièrement. Leurs versants portent quelques vignes d’AOC champagne. La qualité des terroirs varie beaucoup d’un lieu à l’autre selon la nature des affleurements et l’état du drainage. Dans l’ensemble, les sols sont plutôt lourds et leur occupation a été plus tardive que dans les plaines; de nouveaux défrichements ont eu lieu entre le 10e et le 13e s., en partie sous l’impulsion des nombreuses abbayes qui s’y étaient établies. Des fermes plus récentes se dispersent en périphérie des finages, portant souvent le nom de la famille fondatrice suivi de -erie. La vie rurale a longtemps été très complexe, associant à l’agriculture quantité de fabrications, qui utilisaient d’autres ressources locales: le fer, la pierre siliceuse, la pierre calcaire, l’argile, etc., dont témoignent les nombreux toponymes en Ferrière, Foulon, Chaufour par exemple. Dans l’ensemble, les aptitudes agricoles et l’intensité de la mise en valeur s’élèvent du NE au SO, à l’inverse du taux de boisement; les moyens modernes ont permis de faire progresser les cultures céréalières et fourragères au détriment des prairies. On nomme Brie des étangs la partie qui se trouve entre les vallées de la Marne et du Surmelin; elle est très boisée et herbagère. Au sud du Surmelin domine la grande culture céréalière, mais la forêt de Traconne fait exception au SE. Relève de la Brie de Provins, ou Brie provinoise, l’extrême sud-ouest de la Marne, un peu plus céréalier et au relief très plat. La Brie champenoise n’a qu’un bourg proprement dit, Montmirail; mais Dormans, Épernay et Sézanne, voire Villenauxe, assurent des dessertes en périphérie; Esternay vient en bourgade-relais dans la partie méridionale, Orbais-l’Abbaye et Montmort-Lucy offrent quelques services locaux dans la partie septentrionale. La Brie champenoise est traversée par les routes nationales 4 (Paris-Nancy) et 33 qui convergent vers Châlons-en-Champagne; elle n’a plus de voie ferrée, si ce n’est un embranchement reliant Montmirail à la vallée de la Marne, un autre reliant Esternay à Sézanne. La proximité relative de Paris amène quelques fréquentations de loisirs et des résidences secondaires; la population communale est assez souvent en légère augmentation. La communauté de communes de la Brie champenoise siège à Montmirail et réunit 19 communes (7 400 hab.). |