Communauté de communes du Pays des Ecrins

Écrins (Pays des)

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communauté de communes des Hautes-Alpes, associant 8 communes et 6 600 hab. L’Argentière-la-Bessée (siège) est la seule à dépasser 2 000 hab., soit 35% de la population totale. Le territoire ne couvre que la partie orientale du Massif des Écrins, du côté de la Durance, dont la vallée sert d’axe à l’est, à l’aval de Briançon.

Champcella (190 Champcellouires, 3 025 ha dont 842 de bois), 6 km au sud de L’Argentière, a son village sur le versant droit de la Durance à 1 200 m; hameaux du Chambon et des Rousses près du Gouffre de Gourfouran qui limite la commune au nord; sites d’escalade du Pouit et du Ponteil au sud. La commune a une intéressante église du 15e s., des ruines du château seigneurial de Rame, des traces d’une villa romaine de la mutatio de Rama (Rame), qui fut un relais entre Brigantio (Briançon) et Eburodunom (Embrun). Le finage culmine à l’ouest à la Tête de Vautisse (3 156 m). La population de Champcella dépassa 700 hab. en 1841; le minimum a été atteint en 1999, la commune gagnant 50 hab. après 1999.

Freissinières (220 Freissiniérois, 8 821 ha dont 924 de bois), 8 km SSO de L’Argentière, est un petit village discrètement caché à 4 km de la Durance à 1 190 m dans l’étroite vallée de la Biaysse, affluent de droite de la Durance qui s’enfonce dans le Gouffre de Gourfouran au bas du hameau de Paillon; sites d’escalade proches à l’Aiguille à l’est, le Bec de l’Asse à l’ouest. Le finage est très étendu vers l’ouest en Champsaur dans le Parc des Écrins, où il culmine à 3 179 m aux pointes de Rougnoux, et va jusqu’à la pointe des Estaris (3 081 m); au sud-ouest, il dépasse en plusieurs points 3 000 m, notamment au Grand Pinier (3 117 m), au pic de Rochelaire (3 108 m) et à la Tête de Vautisse (3 156 m). Le bassin de la Biaysse s’étire ainsi sur une vingtaine de kilomètres d’ouest en est; il est creusé par une belle vallée glaciaire, presque fermée en aval par une barre calcaire dans laquelle a été scié le gouffre de Gourfouran. Une route d’une douzaine de kilomètres atteint le verrou de Dormillouse, à la confluence des torrents de Chichin et de Rully dont la réunion forme la Biaysse, et d’où partent les accès aux crêtes. Le village de Dormillouse, jadis actif, avait été abandonné au milieu du 20e s.; on y voit encore un temple et une école, plusieurs cascades; quelques maisons ont été restaurées. La commune a eu plus de 950 hab. autour de 1850 et s’est dépeuplée jusqu’en 1990; elle a gagné 50 hab. depuis 1999-; elle a 160 résidences secondaires (53% des logements).

Puy-Saint-Vincent (310 Traversouires, 2 298 ha dont 424 de bois) est à 7 km ONO de L’Argentière, avec sa mairie à 1 390 m au centre d’un ensemble de hameaux épars où se dispersent plusieurs stations de neige, des sites d’escalade dont une via ferrata, un écomusée, des campings. Le finage est perché au-dessus de la vallée de la Durance, qu’il n’atteint pas. Il n’atteint pas non plus la crête principale des Écrins, se cantonnant à la Combe de Narreyroux, préservée et qui a quelques chalets d’alpage, et à l’ombrée boisée qui domine Vallouise. Il monte tout de même à 3 308 m à la pointe de l’Aiglière, à l’ouest. Surtout, il abrite la principale station de neige, ouverte en 1968; dotée de 33 pistes et 16 remontées mécaniques, gérée par la SEM des Écrins (55 sal.). L’accès principal se fait par une route en lacets qui monte de Vallouise. Le nom des habitants vient de la disposition même de la commune, considérée comme «traversière». Elle a eu plus de 800 hab. dans la première moitié du 19e s., et sa population était tombée à moins de 120 en 1968; elle augmente depuis (+40 hab. après 1999. Le nombre de résidences secondaires approche de 2 800 (95% des logements).

La Roche-de-Rame (840 Rochonais, 4 053 ha dont 1 525 de bois) est un village de rive gauche de la Durance, à 5 km en aval de L’Argentière, à 945 m. Il eut quelque célébrité comme petit centre industriel lié à l’hydroélectricité; ne reste qu’un atelier de plastiques Extruflex (30 sal.). Le finage se limite au versant gauche de la Durance, où il est assez boisé; il monte au Haut Mouriare et, plus à l’est, aux Esparges Fines (2 701 m). Le nom de la commune fut La Roche, puis La Roche-de-Briançon, et a pris sa forme actuelle en 1889; sa population est passée par un minimum en 1936 (510 hab.) et a augmenté lentement ensuite; elle a gagné 140 hab. après 1999.

Les Vigneaux (560 Vignolains, 1 599 ha dont 924 de bois) est une très petite commune juste en amont de la confluence de la Gyronde et de la Durance, 4 km NNO de L’Argentière. Le village est en fond de vallée, à 1 120 m d’altitude; au nord, son territoire monte sur les pentes du massif de Montbrison, au sud jusqu’au Château Lebrun (2 064 m). Au sud-est au confluent, le Mur des Vaudois est un reste de l’ancienne forteresse des seigneurs de la Bâtie, censée verrouiller la vallée. Le nom du village évoque d’anciennes cultures de vignes, disparues vers 1900 à cause du phylloxéra, comme le lieu-dit les Vignettes dans la commune voisine de Saint-Martin-de-Queyrières, où l’on restaure d’anciennes caves troglodytes. La population communale a culminé à 560 hab. en 1881 puis a baissé jusqu’au minimum de 190 hab. en 1975. Elle remonte depuis et a encore gagné 160 hab. après 1999 (+40%).

Saint-Martin-de-Queyrières (1 170 hab., 5 552 ha dont 2 059 de bois) est à 6 km en amont de L’Argentière sur la rive gauche de la Durance à 1 200 m. La commune est donc extérieure à la Vallouise, et d’autant plus en Briançonnais que la vallée de la Durance se rétrécit à la hauteur du hameau de Queyrières (Travers de Queyrières). Le finage grimpe à l’est jusqu’au pic de Haut Mouriare (2 810 m), au-dessus de pentes amplement boisées. Le versant de rive droite, très accidenté, est celui du massif de Montbrison, dont les rochers dolomitiques sont appréciés des amateurs d’escalade; il monte à 2 906 m au rocher Bouchard à sa pointe septentrionale. Le hameau de Ratière s’y perche à 1 790 m, en adret, au bout d’une petite route aux multiples lacets; on y a une large vue sur Briançon. Plus au sud sur le même versant, Bouchier, à 1 500 m, naguère abandonné, a été réaménagé et abrite un refuge-observatoire et une conserverie artisanale. Au sud de la commune sur l’autre versant, au-dessus du confluent de la Gyronde, sont le belvédère du Pelvoux et le hameau isolé de Sainte-Marguerite. Le bourg a une belle église du 15e s., et plusieurs chapelles du 16e s. sont disséminées. La population communale est montée jusqu’à 1 500 hab. en 1836 puis a diminué, sauf au moment des chantiers (un pic de 1 800 hab. en 1886), jusqu’à 450 hab. en 1975; elle a connu depuis une sensible augmentation, dont +210 hab. après 1999.

Vallouise-Pelvoux (1 190 hab., 14 481 ha) est une commune nouvelle créée en 2017 par fusion. Elle a près de 1 600 résidences secondaires (71% des logements) et 120 hab. de plus que ses composantes en 1999. Vallouise (720 Vallouisiens, 6 858 ha dont 779 de bois) a son village à 12 km au NO de L’Argentière, au confluent du Gyr et de l’Onde, qui donnent la Gyronde, affluent de droite de la Durance. Son finage s’étend loin vers l’ouest et le sud-ouest, occupant tout le bassin de l’Onde, issue de la réunion des deux grands vallons drainés par les torrents des Bans et de la Selle. Il monte aux Bans (3 669 m) et, plus au sud, à la pointe de Verdonne (3 327 m) et au pic de la Cavale (2 983 m); le GR54 suit le vallon de la Selle et passe à Champoléon par le Pas de la Cavale (2 735 m). Vers l’est, le finage de Vallouise s’étend sur les pentes du massif de Montbrison, jusqu’au pic qui culmine à 2 825 m. Pelvoux, Puy-Saint-Vincent et Les Vigneaux ont été détachées de Vallouise en 1797, la commune passant de 3 400 hab. en 1793 à 1 000 en 1800. Sa population a augmenté jusqu’en 1851 (1 270 hab.) puis a lentement diminué jusqu’à 380 hab. en 1962. Le village principal et ses hameaux, vers 1 150 m, ont de belles maisons du 18e s. à balcons à arcades, une église des 15e-16e s. et des chapelles anciennes, notamment au Villard. La place centrale du village a été habilement restaurée; Vallouise a reçu une Maison du Parc national des Écrins. Une petite route remonte la vallée de l’Onde sur 10 km jusqu’à la confluence de tête, au nom significatif d’Entre les Aygues.

Pelvoux (470 Pelvousiens, 7 623 ha dont 769 de bois) a son centre à 3 km au nord de Vallouise dans la vallée du Gyr sur la D994. Elle a été détachée de Vallouise en 1797, sous le nom traditionnel de La Pisse (la cascade) qu’elle a abandonné en 1893 pour un nom plus valorisant. Elle a dépassé 900 hab. en 1856, puis s’est dépeuplée jusqu’en 1962 (310 hab.). Son habitat se limite à quelques hameaux au fond de la Vallouise, ou vallée du Gyr, vers 1 200 m; le plus haut hameau habité est les Claux, à 1 260 m. Son finage est très étendu vers le nord-ouest, où il est dominé par le massif englacé du Pelvoux, qui monte à 3 946 m, et va jusqu’au pic Coolidge (3 774 m) et la Barre des Écrins (4 102 m), point culminant de tout le massif de l’Oisans-Pelvoux, à la limite du département, et donc également point culminant du département et de la région. Le Glacier Blanc s’étend à l’extrême nord-ouest sur près de 600 ha, le Glacier Noir (400 ha) descend de l’Ailefroide (3 953 m) sur le flanc NO du Pelvoux. Deux grands vallons encadrent le Pelvoux: au sud celui du torrent de Celse Nière, au nord celui du torrent Saint-Pierre, qui offre le curieux paysage de la plaine caillouteuse du Pré de Madame Carle, site d’un ancien lac derrière une moraine, et qu’atteignait presque le Glacier Blanc vers 1850; la route s’y achève et le site reçoit quelque 70 000 visites par an, avec des pointes de 500 véhicules par jour. Sur les pentes du premier vallon sont offerts les refuges Cézanne (1 874 m), du Glacier Blanc (2 542 m, 135 places) et des Écrins (3 175 m, 120 places); le second vallon est équipé des refuges du Pelvoux (2 704 m) et du Sélé (2 511 m). Les deux vallons se rejoignent au hameau d’Ailefroide, base de randonnées et qui offre un site d’escalade très fréquenté. Au nord du village débouche un autre vallon, très haut suspendu, emprunté par le GR54 et, jusqu’à l’ancien hameau de Chambran, par une petite route; en tête de vallon se perche le lac de l’Eychauda (15 ha), à 2 514 m, dominé par le glacier de Séguret Foran (90 ha), et dont sort le torrent du même nom. Les hameaux le plus bas sont le Poët et le Sarret, tout près de Vallouise, qui héberge un Centre national d’activités de montagne de la Fédération française des clubs alpins et de montagne (FFCAM, ex-Caf). Une station de ski, partagée avec Vallouise, est proche des hameaux d’aval; elle offre 15 pistes et 7 remontées mécaniques partant de Saint-Antoine, où sont un village de vacances et une base de loisirs. Le massif du Pelvoux au sens large est l’un des grands massifs cristallins de la zone centrale des Alpes, généralement associé à celui de l’Oisans sous le nom d’Oisans-Pelvoux ou, de plus en plus fréquemment, de massif des Écrins.


Argentière-la-Bessée (L’)

(2 340 Argentiérois, 6 455 ha dont 1 688 de bois) est un ancien chef-lieu de canton des Hautes-Alpes dans l’arrondissement de Briançon, 17 km au SSO de Briançon à 976 m, dans la CC du Pays des Écrins. Le village est dans la haute vallée de la Durance, au confluent du Fournel. Son finage s’étend surtout à l’ouest, englobant tout le bassin du Fournel; il atteint 3 179 m aux Pointes de Rougnoux, sur la haute crête des Écrins. Ce vallon glaciaire suspendu, qui s’achève en gorge au-dessus du village, est parcouru par le GR541, qui franchit le col de la Cavale (2 735 m) juste sous le Rougnoux. Il contient les restes de la forêt domaniale du Fournel et la réserve biologique des Deslioures, créée en 1993, connue pour ses chardons bleus.

L’habitat comprend plusieurs hameaux, et trois éléments centraux: le vieux village de l’Argentière; le site de la Bessée («les bouleaux») dans la plaine où se sont établies la centrale électrique et les usines, dont la pionnière fut l’usine d’aluminium d’Alais-Froges-Camargues, plus tard Pechiney, fermée en 1985; le nouveau centre édifié entre les deux, qui rassemble la plupart des activités de services et commerces. Près du village sont les ruines du château fort Saint-Jean; au village, qui a une église du 15e s. et une chapelle roman-lombarde du 12e s., le musée de la Mine rappelle le temps où l’on extrayait de l’argent à la mine du Suquet dans la vallée du Fournel, et qui a duré des Romains à 1908, en plusieurs épisodes; il existe encore une vingtaine de kilomètres de galeries de mines, mais dont l’accès est difficile; une remise en état a été engagée en 1992.

Le nom primitif du village fut Castrum Argentarie, puis L’Argentière, jusqu’en 1941 où il a été complété. Sa population avait atteint 1 300 hab. en 1851 puis a baissé (960 hab. en 1896), avant de croître à nouveau jusqu’en 1982 (2 500 hab.); elle a perdu ensuite 300 hab. avant d’en reprendre une centaine, puis de se stabiliser après 1999, ces fluctuations étant en partie liées à la situation de l’emploi industriel. La bourgade a un collège public, une maison départementale des solidarités et plusieurs entreprises: constructions Allamanno (105 sal.); installations thermiques Serit (20 sal.); Blanchisserie Nouvelle (25 sal.); transports Briançon Béton (20 sal.). Mais son ancienne aciérie a fermé en 2014. À partir des années 1980, L’Argentière a surtout misé sur le tourisme et l’alpinisme et se veut «station verte de vacances»: via ferrata, escalade, rassemblement annuel des glaciairistes, aménagement d’un parcours de kayak et d’un circuit de canyoning avec un stade d’eaux vives sur la Durance.

Le nouveau canton de L’Argentière-la-Bessée a 8 communes et 6 600 hab.