Communauté de communes de la Grande Vallée de la Marne

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communauté de communes de la Marne, associant 14 communes et 15 100 hab. sur 18 280 ha. Le siège est à Aÿ-Champagne, seule commune dépassant 2 000 hab.

Dizy (1 540 Dizyciens, 323 ha), 3 km à l’ouest d’Aÿ-Champagne, est à la fois une commune viticole (150 ha de vignes d’AOC champagne) avec de nombreux producteurs dont Jacquesson (fondée en 1798, 20 sal., 33 ha) et Chiquet (depuis 1740, 20 sal., 23 ha), et une banlieue d’Épernay, où ont pris place des petites et moyennes entreprises, en partie liées au vignoble: ateliers de bouchons, fabrique de coiffes, capsules et muselets (Sparflex, 160 sal.), grands garages, entrepôts. Elle a aussi reçu un gros centre commercial avec hypermarché Leclerc (150 sal.) et enseignes annexes. Elle a 320 hab. de moins qu’en 1999.

Champillon (520 Champillonnais, 146 ha), 6 km NO d’Aÿ-Champagne, a 110 ha de vignes AOC et une hostellerie Royal Champagne (95 sal.) avec négoce de boissons.

Hautvillers (700 Altvillots, 1 177 ha dont 680 de bois), 6 km ONO d’Aÿ-Champagne, a son village entouré par une sorte de boulevard de ceinture, au milieu d’un grand versant viticole de rive droite de la Marne. L’évêque Nivard avait fondé une abbaye à Hautvillers dès le 7^e s. (662); elle avait un atelier d’écriture très actif au 9^e s. Elle s’est taillé ensuite, assez précocement, une bonne réputation dans la production de vins; beaucoup plus tard elle a participé aux progrès de la champagnisation, sous l’égide de dom Pérignon, son maître de chais de 1668 à 1715. Les bâtiments de l’abbaye ont été achetés en 1794 par Moët; ils forment aujourd’hui un château Chandon-Moët (portail du 18^e s.). La firme a beaucoup fait pour la promotion du célèbre moine, quitte à exagérer son rôle dans l’«invention» du champagne, un processus fort complexe et très long qui a mobilisé beaucoup plus d’un savoir-faire.

La commune a 150 ha de vignes d’AOC champagne, dont 46% en pinot meunier et 39% en pinot noir. On trouve à Hautvillers (on prononce Hautvillé), dont les rues sont embellies d’enseignes en fer forgé, de nombreux producteurs de champagne, deux coopératives, des écoles et des gîtes ruraux, des artisans mais guère de commerçants; musée vitivinicole de l’abbaye, musée de la TSF. L’église abbatiale, refaite au 17^e s., est classée. Tout au nord, sur le plateau, qui culmine à 268 m, s’étend la forêt domaniale d’Hautvillers, partie des bois de la Montagne de Reims; dans la vallée, le canal latéral à la Marne s’achève par une écluse. Hautvillers a perdu 160 hab. depuis 1999.

Nanteuil-la-Forêt (300 Nanteuillats, 1 455 ha dont 919 de bois) est à 13 km NO d’Aÿ-Champagne, sans vigne. Le nom ancien, Nanteuil-la-Fosse, a été changé en 1974.

Saint-Imoges (350 Saint-Imogiens, 1 713 ha dont 1 505 de bois), 9 km NNO d’Aÿ-Champagne dans une petite clairière de la Montagne de Reims à 9 km au nord d’Épernay, à la source de l’Ardre, a reçu un lotissement rémois et sa population a gagné 90 hab. depuis 1999 (+38%).

Germaine (540 Germinois, 1 487 ha dont 1 273 de bois), 11 km NNE d’Aÿ-Champagne, occupe une petite clairière au centre du massif, à 11 km au nord d’Ay, et a reçu au titre du Parc régional la Maison du Bûcheron (musée forestier); elle a gagné 40 hab. après 1999 et cultive 26 ha d’AOC champagne.

Fontaine-sur-Ay (350 Fontenois, 772 ha dont 438 de bois), à 7 km NE d’Ay dans cette vallée, qui a gagné 100 hab. depuis 1999 (+40%), n’a guère que 10 ha de vignes d’appellation.

Val-de-Livre (640 hab., 2 234 ha dont 1 042 de bois), 10 km NE d’Aÿ-Champagne, est une commune nouvelle associant Louvois et Tauxières-Mutry. Au fond de la vallée de la Livre, Louvois (340 Louveteaux, 1 217 ha dont 803 de bois), 13 km au NE d’Ay, se signale par un très vaste parc, la grille et quelques communs qui restent du grand château (démoli en 1792) que Louvois avait fait construire sur le domaine dont il s’attribua le nom, érigé en marquisat en 1624, et qu’avait acquis son père Michel Le Tellier, riche marchand de Reims. Le village a une cave coopérative, et 120 ha d’AOC. Tauxières-Mutry (300 Tauxiérois, 1 017 ha dont 239 de bois), elle-même résultat d’une fusion de 1883, en compte 130 ha (coopérative). Au total, la population a augmenté de 70 hab. depuis 1999.

Bouzy (920 Bouzillons, 626 ha), à 13 km ENE d’Aÿ-Champagne, exploite 377 ha de vignes AOC dont 334 en pinot noir, et a une spécialité de vin rouge non champagnisé (coteaux-de-champagne), qui porte le nom général de bouzy et soutient la réputation gastronomique du coq au bouzy; Maison des loisirs, artisans et PME dont un fabricant de pressoirs et machines à vin (Collard, 25 sal.). Bouzy se fait aussi une réputation comme village fleuri, spécialiste des iris. La commune a perdu 100 hab. après 1999. Bouzy et Ambonnay sont les piliers de la «côte des Noirs», ainsi nommée en raison de la prépondérance des cépages rouges pinot.

Ambonnay (990 Ambonnagéens, 1 180 ha dont 220 de bois), à 15 km ENE d’Aÿ-Champagne, est un gros village à boulevard circulaire, enjolivé d’enseignes en fer forgé, avec église classée. La commune cultive 340 ha de vignes AOC (82% en pinot noir), et sa population a peu changé depuis 1999; coopérative vinicole.

Tours-sur-Marne (1 400 Tours-sur-Marnais, 2 351 ha), 10 km à l’est d’Aÿ-Champagne, est en Champagne crayeuse, mais encore dans le Parc régional de la Montagne de Reims. Elle exploite 100 ha d’AOC champagne et c’est le lieu d’origine et le siège de la firme de champagne Laurent-Perrier (fondée en 1812, 160 sal,), à la tête du quatrième groupe de maisons de champagne; le champagne Vranken y compte 90 sal.; la cartonnerie Smurfit Kappa y emploie 120 personnes. Le village, avec château et parc, est près de la plaine alluviale de la Marne, au bord du canal latéral. Il a aussi des silos, et un centre de rééducation motrice, un Intermarché (20 sal.). La commune a gagné 120 hab. depuis 1999.

Avenay-Val-d’Or (1 040 Avenaysiens, 1 249 ha dont 450 de bois), 4 km au NE d’Aÿ-Champagne, a son village au bord de la Livre, longé sur la côte à l’ouest par la voie ferrée et complété à l’est de la rivière par le faubourg de la Loivre; maison de retraite (55 sal.) au château du Breuil, issu d’une abbaye bénédictine; 180 ha de vignes, une cave coopérative. Val-d’Or a été ajouté en 1951.

Mutigny (190 Mutignyats, 375 ha dont 256 de bois et 50 de vignes), 2 km NE d’Aÿ-Champagne, a un petit village sur le relief méridional de la Montagne de Reims, avec vignes et bois; manoir de Montflambert au nord.

(5 540 Agéens, 3 194 ha dont 435 de bois) est une commune nouvelle constituée en 2016 par la fusion de trois communes de la Marne au NE d’Épernay. Le nom d’Ay, la principale, a été retenu et affecté d’un tréma et du nom de la Champagne, en fait du champagne, qui en fait la célébrité. La commune nouvelle est le siège de la communauté de communes de la Grande Vallée de la Marne (14 communes, 15 100 hab.). La population des trois communes a diminué de 700 hab. depuis 1999.

Ay (3 740 Agéens, 1 043 ha dont 287 de bois) est un ancien chef-lieu de canton, 4 km au NE d’Épernay sur la rive droite de la Marne. C’est l’une des communes les plus connues du vignoble champenois; on y cultive 340 ha de vignes AOC, où domine largement le chardonnay. Quelques grandes marques y ont leur siège: Bollinger (fondé en 1829, 140 salariés, 163 ha, tête du groupe SJB qui exploite 280 ha); Deutz (fondé en 1838, 80 sal., 37 ha, groupe Rœderer); Gosset (30 sal., 140 ha, groupe Renaud-Cointreau) fondée en 1948 mais qui se veut la plus ancienne des maisons de champagne, issue d’un vigneron attesté en 1584; Ayala (20 sal., 153 ha, groupe SJB Bollinger); Ivernel (1963, 50 sal., groupe Renaud-Cointreau); ainsi qu’une coopérative vinicole (env. 50 sal.) et la distillerie Goyard. Pommery y compte aussi des salariés. Plusieurs organisations s’y sont greffées: Confédération générale des vignerons (CGV, 50 sal.), Institut international des vins de champagne (villa Bissinger, association pour la formation et la diffusion); ainsi que des activités annexes: imprimerie, cartonnerie, rinçage de bouteilles.

La ville a tous les commerces et services de base; collège public, gymnase, foyer rural, camping, maison des jeunes et de la culture, maison du vin avec musée; gendarmerie; clinique vétérinaire, centres équestres; trois maisons de retraite; mais pas d’équipement hôtelier. On y fête un Mai musical, un Festival international de mots croisés. Ay s’honore de quelques vieilles maisons, parfois à colombage, dont celle du «pressoir d’Henri IV», et d’une église classée de style flamboyant.

Mareuil-sur-Ay (1 110 Marotiers, 1 148 ha) est une autre grande commune du Vignoble, au bord de la Marne: 210 ha de vignes d’AOC champagne (82% en pinot noir). Parmi les principaux producteurs de champagne, sont Billecart-Salmon (fondée en 1818, 120 sal.), Philipponnat (20 sal., 20 ha, au groupe Lanson-BCC, qui prétend à une origine en 1522). Le fils du maréchal Lannes (comte de Montebello), acquit en 1830 le château de Mareuil, construit en brique et pierre en 1766 sur le modèle de Pange en Lorraine et lança un champagne Montebello. Le château a été acheté en 2002 par un investisseur suisse qui en a fait un lieu de réception au service du champagne mais a supprimé la marque. Mareuil propose aussi un clocher roman classé et une halte nautique, et les jardins Roland-Billecart elle accueille Amcor (ex-Alcan ex-Pechiney) qui fabrique des coiffes, capsules et matériel d’embouteillage (120 sal., 250 millions de pièces par an), une imprimerie d’étiquettes Litho Bru (20 sal.), une menuiserie (Janin, 20 sal.). La société EBV installe à Mareuil une petite centrale électrique thermique fonctionnant sur les déchets de vigne (12,5 MW). Bisseuil (630 Bissotiers, 1 003 ha), 7 km à l’est d’Ay, a 115 ha de vignes AOC et des silos. 

Ay. Haut lieu du vignoble champenois, Ay en est la seule commune à avoir donné au 19^e s. un nom commun, qui survit un peu indûment dans les jeux littéraires, car il ne correspond ni à un cépage ni à une variété particulière de champagne; mais la brièveté du nom et un farouche désir d’autonomie vis-à-vis de la toute proche Épernay et de la plus lointaine Reims y ont sans doute contribué. Il faut dire qu’Ay était alors nettement plus peuplée qu’aujourd’hui: 7 000 hab. en 1886, et encore 7 900 en 1921; mais le quartier de la Villa d’Ay en a été retiré en 1965 au profit de la commune d’Épernay. Le nom, qui fut villa Ageius au 9^e s., viendrait d’un nom d’homme gaulois Agius, que l’on retrouve dans le nom des habitants, nommés Agéens. Il se prononce a-i, mais l’orthographe officielle ne comportait pas de tréma sur le y, fioriture qu’adoptaient pourtant volontiers les maisons de champagne pour agrémenter leurs étiquettes et qui a fini par enjoliver le nom officiel de la commune nouvelle. Le nom en lui-même a un autre titre de célébrité, par sa brièveté; avec Eu et Is (sur Tille), communes au nom aussi court et familières des cruciverbistes, Ay a établi un partenariat, et des championnats annuels de mots croisés sont organisés alternativement dans l’une des trois villes.