(155 540 Angevins, 4 270 ha) est la préfecture du Maine-et-Loire. Situé sur la rive gauche de la Maine, le centre de la cité est l’héritier d’une ville gallo-romaine nommée le marché de Jules (Juliomagus), au pays du peuple gaulois des Andécaves, duquel vient le nom actuel de la ville. Celle-ci s’est illustrée du 11e au 15e s. par les puissantes dynasties des Foulques puis des Plantagenêts, occupant de vastes possessions jusqu’en Lorraine et en Méditerranée. Le centre historique, riche en maisons anciennes, dont certaines à pans de bois, et en hôtels particuliers, est séparé de la Maine par le grand château médiéval aux puissantes murailles et aux multiples tours faites de bancs alternés de calcaire blanc et de schiste noir; il contient un beau jardin et la grande tapisserie de l’Apocalypse (vers 1380). Dans ce centre, les sites d’anciennes abbayes abrite le musée des Beaux-Arts et la galerie David d’Angers, la Bibliothèque municipale et quelques restes médiévaux (portail d’abbaye, ancien beffroi dit tour Saint-Aubin, cloître de l’abbaye de Toussaint). Il est flanqué par la cathédrale au nord (12e-13e s.), haute de 90 m, la préfecture et l’hôtel du département à l’est. La ville s’est ensuite étendue vers le nord-est et entourée d’un rectangle de murailles dont a hérité le tracé des boulevards. Outre des hôtels particuliers, s’y voient la poste et le théâtre, et un peu plus loin l’hôtel de ville, qui donne sur le boulevard oriental. De l’autre côté du boulevard, des restes d’un amphithéâtre romain ont été trouvés rue des Arènes; non loin s’ouvrent le Mail et la grande place (Maréchal Leclerc); au nord-est, le jardin des plantes et le square botaniques, rehaussés par le musée d’Histoire naturelle et le centre de Congrès; au nord, un autre espace vert (François Mitterrand, Saint-Serge, Droits-de-l’Homme) qui accueille des bâtiments universitaires. La gare est à l’opposé tout au sud, ainsi que le parc des Haras avec la patinoire et, un peu plus loin, une cité administrative et le grand campus de l’université catholique, l’École d’agriculture et le château du Pin (1910). La rive gauche de la Maine est longée par l’autoroute A11 qui souligne à quel point ce centre-ville tourne le dos à son cours d’eau. Sur la rive droite, dite Outre-Maine, le quartier de la Doutre (le mot vient d’outre-maine) conserve des maisons à pans de bois; les principaux repères en sont le musée Jean Lurçat de tapisseries contemporaines, le Centre d’art textile et la vaste école des Arts et Métiers dans l’ancienne abbaye de Ronceray. Autour de ce centre, la commune est assez étendue pour abriter un grand nombre d’installations de banlieue. Sur la rive gauche, sont au nord une zone industrielle, le marché d’intérêt national, la Maison de l’agriculture, un centre commercial et les abattoirs; au nord-est, une vaste zone industrielle partagée avec Saint-Barthélemy; à l’est, un autre centre commercial près d’un gros échangeur de la rocade; au sud-ouest, les installations sportives et le site classé de la Baumette et l’École d’application du Génie. Sur la rive gauche, côté nord, le grand centre hospitalier des Capucins totalise 1 300 lits; plus loin s’étend l’ancien aérodrome, partagé avec Avrillé, et la commune d’Angers inclut aussi l’espace marécageux mais drainé de l’île Saint-Aubin, entre Sarthe, Mayenne et Vieille Maine. Vers l’ouest, le long et tortueux étang de Saint-Nicolas, serti de verdure et formant avec ses rives un site classé, orne la vallée encaissée du petit Brionneau. Juste au sud, dans le quartier de Belle-Seille, ont pris place un vaste ensemble universitaire puis le parc d’activités dit Technopole partagé avec Beaucouzé. Les grandes sorties routières vers l’ouest ont fixé un peu plus au sud des usines (Bull), l’École nationale d’application des cadres territoriaux, le vaste centre commercial du Grand Maine. Plus près de la Maine dans les terrains plats et marécageux, sont le lac de Maine avec base et parc de loisirs, un parc naturel aquatique et une Maison de la nature et de l’environnement. Au sud, le territoire communal n’atteint pas la Loire, dont il est séparé par les finages des Ponts-de-Cé et de Sainte-Gemmes-sur-Loire. Angers est une ville active, dotée d’un assez large éventail d’industries, de services, de commerces et de formations. L’industrie s’est déployée sur deux secteurs principaux: l’automobile avec les phares Valeo (1 100 sal., à cheval sur Écouflant) et la construction de cabines et chassis de camions Scania (540 sal.), outre les freins à disque Bosch à Saint-Barthélemy-d’Anjou. L’électronique-informatique a connu de vifs soubresauts et de fortes restrictions; elle fut jadis dominée par Bull et Thomson et complétée par Motorola. Thomson a fini de disparaître en 2012 après avoir produit des décodeurs. Les serveurs informatiques Bull emploient 250 sal. L’électronicien Eolane emploie 200 sal. S’y ajoutent les centres d’appels Stream (560 sal.), Helpline (350 sal.) et Afone (65 sal.). Angers accueille les fabriques de produits pharmaceutiques et vétérinaires Farmea (290 sal., cédée par le groupe Pfizer), de vêtements C. Mendès (100 sal.). Le bâtiment est représenté par les ascenseurs Thyssenkrupp (440 sal.), les installations électriques SPIE (160 sal.), thermiques Hervé (65 sal.); contrôle technique Socotec (75 sal.), distribution de chaleur Dalkia (95 sal.); peinture Lucas (90 sal.), travaux publics Alter Sodemel (55 sal.), et Sogea (50 sal.). Angers accueille aussi le siège du «pôle de compétitivité» régional dit Végépolys, qui représenterait 4 000 entreprises agricoles, industrielles et commerciales (25 000 salariés) intéressées au développement des espèces végétales et cultures nouvelles en horticulture, maraîchage, semences, viticulture, etc. Le secteur tertiaire est abondant: centre hospitalier de 5 300 employés et 1 400 lits, Cliniques de l’Anjou en trois sites (670 sal.), Soins de Suite d’Anjou (65 sal.), dialyses Diaverum (65 sal.), maisons de retraite dont La Retraite (55 sal.). Le Courrier de l’Ouest a 165 salariés. Les établissements financiers rassemblent BNP Paribas (150 sal.), Banque Populaire (125 sal.), Caisse d’Épargne (100 sal.), Banque de France (55 sal.), Axa-Iard (340 sal.), Lybernet (140 sal.), Europ Assistance (65 sal.), Malakoff Médéric (80 sal.). Dans les services aux entreprises, Fiducial Staffing (150 sal.) et Coup de Pouce (70 sal.), informatique Octave (60 sal.) et Qowisio (50 sal.), et comptabilité Strego (130 sal.), Becouze (55 sal.). L’immobilier est actif: Angers-Loire-Habitat (240 sal.), Le Val de Loire (Podelha, 340 sal.), Habitat 49 (140 sal.), HLM Logi-Ouest (60 sal.), Soclova (70 sal.), Aldev (60 sal.). Parmi d’autres services, formation AFPA (70 sal.), aide à domicile Adomicile (90 sal.), Nova Dom (70 sal.), O2 (55 sal.), Avantif (coiffure, 50 sal.), restauration collective Restoria (90 sal.); nettoyages GSF Auriga (280 sal.), Derichebourg (80 sal.), Dridi (65 sal.), Net Plus (60 sal.). Dans le commerce se signalent deux hypermarchés Carrefour (240 et 240 sal.), deux Géant Casino (170 et 90 sal.), un centre Leclerc (220 sal.), un Super-U (120 sal.), un Intermarché (60 sal.); magasins Galeries Lafayette (85 sal.), Monoprix (85 sal.), Fnac (50 sal.), négoces d’informatique Acer (85 sal.), de matériaux Larivière (190 sal.), de pièces d’automobiles AD (75 sal.),; transports Dachser (60 sal.), de voyageurs Titifloris (65 sal.). La Poste déclare 640 agents, la SNCF 200 agents, Enedis 260 et EdF 90, France-Télécom Orange 370; établissement public de l’Ademe (maîtrise de l’énergie, 300 sal.), parc d’activités Terra Botanica (100 sal.), théâtre Le Quai (55 sal.). En outre, une École supérieure d’application du génie (Esag), présente depuis 1945, occupe 600 personnes et accueille annuellement 3 000 stagiaires; l’armée est également représentée par un régiment du génie (6e RG) et des établissements de matériel du commissariat à l’armée de terre et du génie. L’enseignement supérieur, qui eut sa première université en 1373, est fort de 30 000 étudiants et comprend trois pôles. L’Université d’État, créée en 1971, accueille 17 000 étudiants sur les trois sites de Saint-Serge (droit et Études supérieures du tourisme et de l’Hôtellerie ESTHUA), des Capucins (médecine-pharmacie) et surtout Belle-Seille (lettres et sciences); elle comprend un IUT de 5 départements et depuis 1993 l’Istia (Institut des sciences de l’ingénieur d’Angers), devenu en 2006 école d’ingénieurs en génie des systèmes industriels. L’Université catholique, recréée en 1875, affiche 12 000 étudiants mais en incluant des sites en Bretagne, Mayenne et Polynésie, et une douzaine d’instituts dont celui de mathématiques appliquées (IMA). Les grandes écoles comprennent l’Ensam (École nationale supérieure d’arts et métiers), l’Etsco (École technique supérieure de chimie de l’Ouest), l’Eseo (École supérieure d’électronique de l’Ouest), l’Essca (École supérieure des sciences commerciales d’Angers), l’Esaip (École supérieure angevine d’informatique et de productique) à Saint-Barthélemy, l’École supérieure d’agriculture et l’Institut national d’Horticulture, plus l’Enact (École nationale d’application des cadres territoriaux), depuis 1980, relevant de la Fonction publique. En outre, École supérieure des Pays de Loire (ESPL, privée, 110 sal.). Ce potentiel permet aussi à Angers d’avoir une activité culturelle soutenue et de nombreux festivals de cinéma (Premiers Plans, cinémas d’Afrique), d’arts de la rue, de musique (dont Gypsy Swing et Angers l’Été) et un festival du scoop et du journalisme. Enfin Angers passe aussi pour une capitale de l’horticulture, avec un parc du Végétal et un établissement de l’Inra (Institut national de la recherche agronomique). La ville a un rayonnement de taille départementale, un peu décalé par rapport au département lui-même: il déborde sur le sud de la Mayenne, mais le pays de Cholet lui échappe dans une certaine mesure. Elle est desservie par le nouvel aéroport d’Angers-Marcé, inauguré en 1998 et qui a des liaisons régulières avec l’Angleterre par Southampton. La commune d’Angers avait 50 000 hab. vers 1850, 80 000 en 1900, 100 000 en 1950 et a crû jusqu’en 1999 (156 300), mais à un rythme ralenti; elle aurait diminué de 790 hab. après 1999. L’unité urbaine Insee est évaluée à 222 600 hab. (10 communes), l’aire urbaine à 411 500 hab. (80 communes). L’arrondissement a 380 200 hab. 69 communes, 174 000 ha. La ville est à la tête d’une communauté urbaine nommée Angers-Loire Métropole. Sept nouveaux cantons cantons portent son nom, divisant la commune et y ajoutant au total 38 autres communes. |