ancienne province autour d’Angers, dont les contours débordaient de l’actuel Maine-et-Loire et qui eut son heure de gloire au temps des Plantagenêts, au centre d’un royaume incluant l’Angleterre, la Normandie, l’Aquitaine et jusqu’à Naples et la Sicile (12e au 15e s.); ses armoiries ont même fourni à la Lorraine sa double croix dite depuis «croix de Lorraine», mais qui fut d’abord angevine. L’Anjou fut célébré par Du Bellay, qui préférait à «l’air marin» «la douceur angevine». Son nom, qui vient du peuple gaulois Andécave, survit pour désigner en gros l’aire d’attraction d’Angers, et il est largement employé dans les toponymes et par les entreprises. On distingue parfois un Anjou noir dans les schistes du Segréen, et un Anjou blanc dans les calcaires du Baugeois. Le Haut-Anjou désigne les pays de Segré et du sud de la Mayenne autour de Château-Gontier. Plusieurs intercommunalités du Maine-et-Loire portent le nom de l’Anjou. La communauté de communes du Haut-Anjou associe 11 communes et 8 400 hab., et siège à Châteauneuf-sur-Sarthe. La communauté de communes d’Ouest-Anjou est constituée autour de Durtal et a 5 communes, 7 500 hab. La communauté de communes des Portes de l’Anjou réunit 7 communes autour du Louroux-Béconnais (8 200 hab.). L’Anjou mériterait mieux que la Touraine le titre de «jardin de la France» en raison de l’abondance de ses productions horticoles, outre vignes et vergers. Son nom est associé à plusieurs appellations viticoles. Le vignoble d’Anjou en général est estimé à 35 000 ha, couvrant des appellations très diverses. L’AOC anjou, définie d’abord en 1957, s’étend sur 9 000 ha dans près de 200 communes de trois départements (Maine-et-Loire, Deux-Sèvres et Vienne); elle inclut parfois les appellations saumur; pour l’anjou proprement dit, la production est de l’ordre de 500 000 hl, près de la moitié en rouge, un peu plus d’un quart en rosé, un peu moins d’un quart en blanc. Les cépages sont pour les blancs le chenin avec un peu de sauvignon et de chardonnay, pour les rouges le cabernet franc, le sauvignon, le pineau d’aunis et le gamay. L’appellation couvre toute une série de spécialités portant des noms particuliers. L’AOC anjou-villages est réservée à 56 communes, presque toutes en Maine-et-Loire sauf trois en Deux-Sèvres, sur environ 400 ha (15 000 hl); l’AOC anjou-villages-brissac, en vins rouges de cabernet sur schistes, porte sur dix communes autour de Brissac-Quincé et inclut une AOC des coteaux de l’aubance. L’AOC anjou-coteaux-de-loire est réservée à des blancs de chenin, sur 11 communes et à peine 50 ha; l’AOC anjou-gamay est exclusivement en gamay noir à jus blanc; l’AOC anjou mousseux fournit quelques milliers d’hectolitres et l’AOC anjou pétillant est peu utilisée; mais le vin mousseux rouge est une curiosité assez répandue. L’AOC cabernet d’anjou, en vins rouges, concerne 2 600 ha (160 000 hl) dans la même aire que l’anjou, mais seulement en cabernet franc et cabernet sauvignon; l’AOC rosé d’anjou couvre 2 200 ha (140 000 hl) dans la même aire et admet divers cépages dont le grolleau. Les vins de Savennières et ceux des coteaux du Layon sont également considérés comme relevant des vins d’Anjou au sens large. La Compagnie des chevaliers du Sacavin a été fondée en 1947 pour la célébration des vins d’Anjou et siège à Angers. |