département frontalier de la Belgique. Il a pour préfecture Charleville-Mézières et pour sous-préfectures Rethel, Sedan et Vouziers. Il s’étend sur 5 246 km2 et compte 19 nouveaux cantons, 449 communes; celles-ci sont regroupées en 7 communautés de communes, dont certaines très étendues, plus une communauté d’agglomération. Sa population diminue; officiellement de 271 800 hab. en 2021 (population municipale, chiffres de 2018), elle était de 290 000 hab. en 1999, déjà en recul par rapport à 1990 (296 000) et 1975 (309 000). Le nombre d’habitants avait atteint un maximum en 1881 (334 000 hab.); la reprise après la dernière guerre l’avait porté à un maximum secondaire vers 1970 mais le déficit migratoire est nettement supérieur à l’excédent de naissances et le dépeuplement se poursuit depuis. Le département a peu de voisins en France: la Marne, l’Aisne et la Meuse; il s’interpose ainsi entre deux angles forts de l’hexagone national, la région du Nord et la Picardie d’un côté, la Lorraine de l’autre. Le taux de chômage (17%) est supérieur à la moyenne nationale et régionale, en raison notamment des difficultés de la base industrielle: les Ardennes sont l’un des départements les plus industriels de France, avec 20% des emplois dans l’industrie (environ 18 400 personnes), en baisse (24 000 en 2007). Son territoire se divise en trois parties principales, ce pourquoi le pluriel «les Ardennes» s’est imposé, et il est structuré par trois axes majeurs. Au nord, il avance une pointe dans le massif ardennais, vaste plateau partiellement défoncé par les cours encaissés de la Meuse et de son affluent la Semoy. Le plateau est flanqué au sud par un ensemble de collines et de couloirs formant les Crêtes préardennaises, qui dessinent un vaste arc de cercle, aminci vers l’ouest, élargi vers le sud-est aux abords de l’Argonne, dans une ambiance de prés et de bois où s’insinue avec insistance la grande culture. Au sud-ouest, de part et d’autre du cours de l’Aisne, on passe à la Champagne crayeuse, à ses paysages nus et à son opulente agriculture. L’axe le plus fréquenté, qui n’a rien de naturel, est une radiale parisienne; elle relie la préfecture ardennaise à Paris par Reims; l’ancienne nationale 51 devenue A34 y a été dotée d’aménagements autoroutiers et correspond à l’axe européen E46. Un autre axe majeur est transversal et a un double caractère: d’une part, il est un élément d’une liaison un peu délaissée mais qui a eu son intérêt, entre le Nord et la Lorraine; sa voie ferrée assura naguère de lourds échanges de fer et de charbon sur la fameuse liaison «Valenciennes-Thionville», dotée d’un mode original d’électrification en 1954 (courant alternatif monophasé); d’autre part, il sert d’avenue urbaine principale de la conurbation Charleville-Sedan, sur un tracé localement emprunté par la vallée de la Meuse. Le faisceau de circulation utilise ici une longue dépression naturelle qui longe le massif ardennais, au pied des premières côtes des Crêtes préardennaises. Le troisième axe est celui de la vallée sud-nord de la Meuse vers la Belgique, en aval de Charleville: une rue d’industrie, avec voie ferrée, route et voie navigable, au milieu de l’avancée que dessine vers le nord la frontière; mais la circulation y est difficile et la voie navigable est à petit gabarit: c’est seulement en aval de Givet que commence le gabarit européen, sans grand avantage d’ailleurs pour le port de Givet. La Meuse elle-même a dans les Ardennes un tracé en tronçons, et traverse des paysages très différents, agrestes à l’entrée, urbains ensuite au long du massif, étroits, encaissés, à la fois touristiques et industriels dans la traversée sud-nord du massif en aval de Charleville. |