Arras

(42 480 Arrageois 1 163 ha) est la préfecture du Pas-de-Calais. Le nom dérive de celui de la tribu des Atrébates et fut en latin Atrebatum. Elle fut un haut lieu de la tapisserie jusqu’au 16e siècle, du textile ensuite. La vieille ville est sur la rive droite de la Scarpe au sud du confluent du Crinchon et s’organise autour de deux pôles. L’un, religieux, porte la cathédrale sur le site de l’ancienne abbaye de Saint-Vaast, fondée au 7e s. et dont les bâtiments du 18e s. ont été restaurés en partie après 1920. L’autre, civil, associe la place des Héros, où se tient l’hôtel de ville, doté d’un beffroi, et la Grand’Place, où siégeaient marchands et bourgeois. Celle-ci est célèbre pour ses magnifiques façades flamandes, reconstruites après les ruines de la guerre de 1914-1918. Dans le même quartier, le palais de justice est l’ancien parlement de 1710. Au sud de la cathédrale se voient le théâtre du 18e s. (scène conventionnée), le musée des beaux-arts, l’hôtel de Guînes et la maison de Robespierre — Maximilien de Robespierre (1758-1794) est né à Arras — qui abrite un musée du Compagnonnage.

Vers l’ouest, au-delà du val du Crinchon qui coule en souterrain, le quadrilatère de la Cité fut et reste un lieu de pouvoirs et d’administration, où sont la préfecture et l’hôtel du département, ainsi que la prison, et le parc du Pont de Cité. La citadelle de Vauban subsiste au sud-ouest du centre historique, laissant entre elle et lui le quartier dit de la Basse Ville, ses casernes et son habitat du 19e s. Au pied de la citadelle, se voient les jardins du Gouverneur, un stade et l’imposant mémorial britannique de la Grande Guerre, et un peu plus loin le Mur des Fusillés de la Seconde guerre mondiale. La gare est vers le sud-est et d’elle diverge un éventail de quatre avenues. Au nord du centre, la basse vallée du Crinchon a été aménagée en bassins où fut le port d’Arras, dont témoigne le quai du Rivage. Vers le nord-ouest, la Résidence Saint-Pol, les Blancs Monts et Baudimont sont associés dans un «quartier prioritaire» de 86 ha et 8 200 hab.

La ville est fleurie (quatre fleurs) et l’on visite aussi ses souterrains (boves), d’anciennes carrières, transformés en jardins au printemps; la carrière Wellington abrite un mémorial de la bataille d’Arras (1917). Arras offre aussi une Cité Nature (expositions) dans une ancienne fabrique de lampes de mineurs réaménagée par Jean Nouvel, et le site archéologique de la Schola des Dendrophores de Nemetacum (3e siècle).

Arras a six collèges publics et deux privés, sept lycées publics dont trois professionnels, deux lycées privés, six centres de formation d’apprentis; le lycée agricole est à Tilloy-les-Mofflaines en banlieue. L’Université d’Artois, créée en 1992, compte 5 000 étudiants à Arras où elle se limite aux sciences humaines et sociales, mais a d’autres établissements à Béthune, Douai, Lens et Liévin. Arras accueille aussi une École supérieure des métiers d’art (Esmaa) financée par la Communauté urbaine et la Région, une École privée des sciences informatiques (Epsi).

Arras a un centre hospitalier de 1 000 lits dont 550 médicaux; clinique du Bon Secours (180 sal., 180 lits), trois instituts médico-éducatifs (250 places en tout) et service d’éducation spécialisée et de soins à domicile (sessad) l’Atrébate (40 places), institut pour sourds (340 places), centres d’aide par le travail, maisons de retraite. Arras a aussi un tribunal de grande instance et une maison d’arrêt de 160 places. Elle devrait perdre le 601e régiment de circulation routière qui formait le reliquat de sa garnison.

Les principales industries sont l’usine de batteries et chargeurs Hawker (630 sal.), du groupe états-unien EnerSys; les emballages plastiques Soplaril (Plastienvase, 125 sal., ex-Alcan); les détecteurs de gaz Oldham (210 sal., groupe britannique); s’y ajoutent les produits laitiers Ingredia (La Prospérité Fermière, 105 sal.); production d’électricité Cogestar (250 sal.), de chaleur Dalkia (55 sal.).

Dans les services financiers ressortent les établissements bancaires du Crédit du Nord (125 sal.), HSBC (55 sal.), les assurances Téléassurances (95 sal.); expertise BCA (60 sal.). Le commerce est représenté par l’hypermarché Auchan (410 sal.), un centre Leclerc (130 sal.), Leroy-Merlin (110 sal.) et de nombreuses enseignes de moins de 50 salariés. Dans les autres services apparaissent Enedis (190 sal.) et GRDF (55 sal.), Orange (60 sal.), La Poste (120 sal.), le traitement des eaux Veolia (90 sal.), les installations électriques Rotal (55 sal.); travaux publics Guintoli (60 sal.), transports urbains Keolis (150 sal.); grands garages et hôtels, travail temporaire Randstad (120 sal.), Triangle 47 (120 sal.), CRIT (100 sal.), Manpower (95 sal.), Sup Interim (80 sal.), Ergalis (60 sal.), Proman (55 sal.); garderie Izimome (55 sal.); nettoyage Vitas (75 sal.), assainissement SEDE (55 sal.).

La population d’Arras s’est maintenue autour de 25 000 hab. durant la plus grande partie du 19e s. et jusqu’au début des années 1920, puis a entamé une forte croissance qui a culminé en 1968 avec 49 100 hab.; elle est descendue ensuite, jusqu’à 38 900 hab. en 1990, avant de remonter puis de rester étale; elle a baissé de 1 090 hab. après 1999.

La communauté urbaine d’Arras rassemble 46 communes pour 108 300 hab. L’«unité urbaine» Insee est donnée pour 87 700 hab. (15 communes, 5e du département seulement), l’aire d’attraction pour 158 000 hab. (163 communes) juste après Calais. L’arrondissement a 249 300 hab., 367 communes.

Les trois nouveaux cantons d’Arras rassemblent 39 communes et 104 400 hab.