(40 690 Boulonnais, 842 ha) est une sous-préfecture du Pas-de-Calais. La ville est sur la côte de la Manche, à l’estuaire de la Liane. Elle a le label de «ville d’art et d’histoire» et fut la Bolonia romaine, probablement proche du port d’Itius à partir duquel Jules César pensait envahir la Grande-Bretagne. Elle a été détruite aux trois quarts en 1939-1944. Elle conserve néanmoins une Ville Haute, ceinte d’une muraille rectangulaire de 400 m sur 300 m percée de quatre portes monumentales, lointaine héritière du camp romain. À l’intérieur, se tiennent l’hôtel de ville du 18e s. et un beffroi de 47 m remontant au 12e s., le palais de justice, la basilique à dôme du 19e s. sur une large crypte, la bibliothèque et plusieurs hôtels anciens. À l’angle nord-est, séparé de ce quadrilatère par une douve, se dresse le château comtal, tassé en rond et flanqué de hautes tours rondes, qui abrite un musée après avoir servi de prison. La muraille est entourée d’espaces verts, près desquels ont pris place le musée d’histoire naturelle et le musée du Libertador San Martin (général argentin, libérateur de l’Amérique latine, 1778-1850). De là, descend vers la Liane la Grand Rue, en direction du sud-ouest. La gare est un peu à l’ouest de la Ville Haute, sous laquelle la voie ferrée passe en tunnel. La ville, fleurie (quatre fleurs), a dû être en grande partie reconstruite après 1945, sous la direction et sur les plans de Pierre Vivien. L’estuaire de la Liane sur la rive gauche dans le quartier de Capécure, où aboutit la Nationale 1, a été l’objet de vastes aménagements portuaires avec gare maritime, gare des marées pour le poisson, les grands bassins Loubet et Napoléon pour la pêche et la longue digue Carnot (3 250 m) protégeant l’avant-port, ainsi que le casino du groupe Partouche (60 sal.). Les installations portuaires sont restées dans la commune de Boulogne au moment de la séparation d’Outreau et du Portel, qui serrent de près ce quartier. Sur la plage rive droite, au nord de l’estuaire, Boulogne abrite le Centre national de la Mer Nausicaa (160 sal.) qui comporte 36 aquariums et bassins et un observatoire sous-marin et un centre de recherche scientifique, et reçoit 600 000 visiteurs par an. Un musée de la pêche est dans la maison de la Beurière, sur la falaise morte dominant les jardins de Nausicaa et nommée «l’Rok» par les marins; calvaire des Marins. La colonne de la Grande Armée (1841, 54 m de haut) et le monument de la Légion d’honneur sont à Wimille mais près de la limite nord de la commune. La commune compte 11 hôtels (380 chambres) dont un de luxe (35 chambres). Le grand ensemble du Chemin Vert, au NE de la commune, est habité par 7 000 personnes (45 ha). Boulogne a un centre hospitalier de 1 100 lits (dont 530 médicaux), un institut d’éducation motrice, des maisons de retraite, et accueille un tribunal de grande instance. L’enseignement y est équipé de trois collèges publics et trois privés, cinq lycées publics dont deux professionnels (un maritime), un lycée privé. L’Université du Littoral de la Côte d’Opale (Ulco) dont le siège est à Dunkerque et qui a été ouverte en 1992, tient à Boulogne un site en plusieurs lieux, dont les trois centres universitaires Pierre Bertrand, Saint-Louis et du Musée rive droite, et celui de Capécure sur la rive gauche. Elle offre un IUT de biotechnologies et bioindustries avec diplômes de génie biologique, deust des produits et techniques de la mer et du littoral; des licences en Droit et administration publique, langues étrangères, lettres modernes, histoire, sports et activités physiques, des licences professionnelles d’agro-alimentaire, d’économie appliquée, gestion, management, hôtellerie et tourisme, patrimoine culturel, administration de la santé; des mastères des procédés agro-alimentaires et halieutiques, de droit privé, des affaires et du littoral, de gestion, d’administration des entreprises, de lettres et langues, des espaces littoraux (culture et histoire). Boulogne accueille notamment une Maison de la recherche en sciences humaines, une Maison de la recherche en environnement naturel. Le port de pêche reste le premier de France, avec 150 navires dont douze grands chalutiers et trois surgélateurs de haute mer, et 36 000 t de pêche fraîche (76 M€) à la criée des halles de marée; le lieu noir et le merlan l’emportent largement en poids, devant le hareng et le maquereau, mais viennent en valeur derrière la sole, le rouget et l’encornet; s’y ajoutent 9 000 t de poissons congelés en mer. Toutefois, une bonne moitié est fournie par le port d’Étaples. La ville est surtout un grand centre d’industrie du poisson. Dans l’ensemble, les industries du port traitent annuellement 380 000 t de poisson. Elles comprennent de nombreux opérateurs: l’armement Comptoir de pêches de l’Europe du Nord (Euronor, 150 sal.), qui associe depuis 2006 les armements Le Garrec et Nord-Pêcheries; Les Chalutiers Boulonnais (25 sal.); Pêcheries des Hauts de France (Starfish, 25 sal.); Findus (210 sal.), d’origine suédoise; négoces et préparations de poisson Capitaine Houat (200 sal., filiale d’Intermarché), Crusta C (75 sal.), FFG Marée (55 sal.), Frais Embal (160 sal.), Demarne (65 sal.), Pescanova (65 sal.), Corrue (40 sal.), Delabli (110 sal.), de nombreuses autres plus petites entreprises; fabrique d’aliments pour animaux C&D Foods (280 sal.); services portuaires de la société d’exploitation des Ports de Boulogne (SEPDB, 85 sal.), mécanique et constructions navales Socarenam (70 sal.), transports STEF (120 sal.), Copromer (230 sal.), Frigoscandia (70 sal.) Boulogne a été également un port de voyageurs, mais épisodique. Le port de commerce n’enregistre plus guère que 150 000 t/an. Le port de plaisance offre 470 places en trois sites: 150 places dans l’avant-port, 150 dans le bassin Napoléon (à écluse), 190 dans le bassin Frédéric Sauvage sur la Liane (à écluse). Boulogne a eu aussi une usine connue des crayons Conté (250 sal.), Nicolas Conté ayant, à la demande de Lazare Carnot, inventé le crayon à mine de graphite et argile en 1794 pendant le blocus; le groupe Bic en est devenu propriétaire en 1979 puis a transféré le site à Samer en 2017. Les autres établissements notables sont le secrétariat Atlas Portage (80 sal.), la distribution pharmaceutique CERP (50 sal.); la gestion des eaux Veolia (130 sal.). Mais l’étroitesse du territoire communal reporte en banlieue de nombreuses activités, notamment les centres commerciaux. La commune de Boulogne a connu une forte croissance entre 1821 (17 000 hab.) et 1861 (35 000 hab.), un peu ralentie ensuite; elle a atteint 50 000 hab. en 1902, plafonné à 55 000 en 1921; après avoir retrouvé 49 300 hab. au cours des années 1960, elle a perdu des habitants, encore 4 820 après 1999. Boulogne-sur-Mer est le siège de la communauté d’agglomération du Boulonnais, qui rassemble 22 communes et 112 800 hab. L’«unité urbaine» Insee serait de 84 900 hab. (huit communes), l’«aire d’attraction» de 160 000 hab. (49 communes), entre celles de Dunkerque et de Calais. L’arrondissement a 157 600 hab., 74 communes. La forêt domaniale de Boulogne occupe 2 000 ha. Les deux nouveaux cantons de Boulogne ont 11 communes et 75 100 hab. |