(3 610 Cinq-Marsiens, 2 011 ha dont 362 de bois) est à 6 km ENE de Langeais, sur la rive droite de la Loire face à son confluent avec le Cher, et membre de la communauté Touraine Ouest Val de Loire. L’ancien nom fut Saint-Médard, altéré en Saint-Mars puis en Cinq-Mars à partir de 1595. «La pile» est un haut monument du IIe siècle de section carrée, en briques avec décors, de 30 m de haut et 4,4 m de large, interprété aujourd’hui comme un mausolée; elle inspira un jour Rabelais: la jument de Grandgousier «avoit la queue horrible, car elle estoit, poy plus poy moins, grosse comme la pile Sainct Mars, auprès de Langès, et aussi quarrée…» (Gargantua, chap. 16). La commune a eu des vignes, où fut créé le cépage grolleau; une soixantaine d’hectares sont exploités. Elle a également de nombreuses caves et troglodytes, ainsi qu’une grotte naturelle (la Farinière), des restes d’un château féodal (XIe-XIIe) à deux tours rondes et douves, avec un beau parc aménagé en labyrinthe et jardin anglais. Le château fut rasé en 1642 après la condamnation du marquis Ruzé d’Effiat qui en était le titulaire, avait pris le nom du lieu et comploté contre son protecteur Louis XIII; Alfred de Vigny en fit un roman en 1826 (Cinq-Mars). Paul-Louis Courier passa sa jeunesse à Cinq-Mars dans la propriété familiale de la Véronique, au pied du coteau de Loire entre la Pile et le Ponceau. La commune abrite un élément de la base aérienne 705, comprenant un centre de détection et de contrôle des trafics aériens (CDC) du quart nord-ouest de la France, employant 300 personnes. L’armée de l’Air avait, juste au-dessous, de vastes entrepôts souterrains aménagés dans les anciennes carrières et champignonnières du tuffeau, sur 17 km de galeries, mais le site a été fermé pour mieux abriter le CDC. La ville a une gare et quelques ateliers dont une fabrique de cartouches thermostatiques Vernet (150 sal., créée en 1990 par Caltherm, groupe américain Magnum); ingénierie OTV (50 sal.); sablières et matériaux de construction Bonna-Sabla (60 sal.), travaux publics PPL (35 sal.). Au sud, la plaine de la Loire s’élargit vers l’aval, où s’appuient le viaduc de l’A85 et son échangeur avec la D952 qui suit la rive droite de la Loire. En amont, la voie ferrée de Tours vers Nantes franchit aussi la Loire par le viaduc de Villandry; les anciennes îles aux Bœufs et César, face au confluent du Cher, sont rattachées à la rive. Une file continue de maisons et de caves accompagne le coteau, du Ponceau au NE au hameau de la Roche au sud-ouest; s’y trouvent le manoir de Bois-le-Comte (XVe), la Pile, le château de la Farinière (XVIIe), les installations de la base aérienne, le petit quartier de la Juiverie, le bourg et le château de Cinq-Mars, la mairie dans un ancien château de la Crémillère, le Pont-Bouchet à l’ouverture de la vallée encaissée du Breuil, dont le coteau de gauche offre une belle file de caves, puis le château de la Simonière (XVIIe). Le finage du plateau est limité à l’ouest par le vallon des Agneaux, qui passe par le Val d’Enfer; il porte la zone d’activités Actiloire, plusieurs lotissements pavillonnaires, le hameau du Carroi et le manoir de la Roche-Musset (XVe-XVIe), le château de la Bruyère (XIXe). Le bourg, agréablement aménagé et fleuri (une fleur), a une église des XIe-XIIe, un groupe scolaire, un parc de loisirs avec camping municipal. La commune a eu 2 000 hab. en 1881, 1 600 en 1936, puis sa population a augmenté, surtout après 1980; elle a encore gagné 820 hab. depuis 1999 (+29%). |