département au sud-est de la région Rhône-Alpes; il a pour préfecture Valence et sous-préfectures Die et Nyons. Il s’étend sur 6 530 km2 et il est divisé en 363 communes et 19 nouveaux cantons; les communes relèvent de deux communautés d’agglomération (Valence Romans Agglo et Montélimar) plus la CA Arche Agglo partagée avec l’Ardèche, 9 communautés de communes dont une Enclave des Papes-Pays de Grignan partagée avec le Vaucluse. Le département ne touche qu’à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur mais par trois départements, Hautes-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence et Vaucluse. Dans la région, il est limitrophe des départements de l’Isère et de l’Ardèche. La population de la Drôme avait d’abord culminé à 327 000 habitants en 1851. Elle a décliné ensuite jusqu’à 263 000 hab. dans les années 1920, très légèrement augmenté jusqu’en 1954 (275 000 hab.), et plus vigoureusement depuis, rattrapant son ancien maximum vers 1965, et passant les 400 000 hab. vers 1985. Elle a atteint 437 800 hab. en 1999 et elle est officiellement de 517 700 en 2023. Le territoire du département est contrasté: il oppose fondamentalement un couloir surchargé, le long du Rhône, et des reliefs pittoresques mais largement abandonnés à l’est. La très grande majorité de la population se concentre en effet sur la rive gauche du Rhône, du défilé de Saint-Vallier au Tricastin. Là sont les grandes circulations: Rhône, autoroute et nationale 7, train à grande vitesse et ligne ferroviaire lourde Paris-Lyon-Méditerranée. Là sont les principales villes, les gros villages peuplés, les industries, les centrales nucléaires et hydrauliques, les vignobles et la plupart des vergers. Le cœur en est le pays de Valence, où le couloir s’élargit en une plaine fertile qui va jusqu’au-delà de Romans-sur-Isère à l’est, jusqu’à la basse vallée de la Drôme, Crest et le couple Livron-Loriol au sud. Au nord, la plaine se prolonge au-delà de l’Isère par une part des collines du Bas-Dauphiné dans un ensemble dit Drôme des Collines, d’agriculture prospère et dont les bordures sont riches en emplois. Montélimar également bénéficie d’une plaine abritée, certes moins étendue mais intensivement cultivée, notamment en vergers, de part et d’autre du Jabron et du Roubion. Enfin, au sud-ouest, le Tricastin; même privé de l’enclave vauclusienne de Valréas, déploie au pied des montagnes et jusqu’à Nyons un paysage de basses collines bien cultivées qui introduit à la Provence des vergers, des vignes et des cultures maraîchères irriguées. Sur ce grand couloir peuplé, élargi en une succession de plaines, se branchent plusieurs transversales. La principale, au nord-est, est un autre couloir actif, qui mène aux Alpes du Nord, à Grenoble et à Genève, avec autoroute et voie ferrée; mais elle sort du département peu en amont de Romans. Les autres ne sont que routières et, quoique essentielles pour la desserte locale, n’ont pas de véritable portée interrégionale. L’une suit la vallée de la Drôme vers Die et va jusqu’à Gap; l’autre, plus méridionale, suit l’Eygues en amont de Nyons et atteint aussi Gap, mais n’offre dans sa traversée du département que 40 km de route sinueuse en gorge. Les deux ou trois branches qui sont de l’autre côté du Rhône, par Annonay, Lamastre et Privas, profitent quelque peu aux carrefours de la vallée du Rhône, mais traversent l’Ardèche, non la Drôme. Tout le reste, c’est-à-dire les trois quarts du département en surface, relève de la montagne au sens large. La vraie, au nord-est, est un morceau du Vercors, qui domine le bassin de Die. Elle a le mérite d’offrir des horizons aux sports d’hiver, vers La Chapelle-en-Vercors. Elle est précédée côté nord par une fraction de la plaine de Royans au débouché de la Borne et de la Vernaison, et côté ouest par un ensemble de reliefs difficiles, sans doute intéressants comme aux gorges d’Omblèze, mais où survivent mal de petits villages dépeuplés. Au centre du département, les montagnes du Diois et des environs de Dieulefit donnent un environnement difficile aux activités humaines, mais sont plus aérées, de petits bassins y conservent des noyaux de peuplement et d’activité, et le val de la Drôme, en dépit de quelques défilés, est assez bien parcouru. Tout au sud, le pays des Baronnies a un aspect plus sauvage, dans un relief encore plus morcelé, verrouillé de toutes parts, où les anciennes seigneuries trouvaient des nids d’aigle réputés inexpugnables; l’ambiance y est subméditerranéenne, les vieilles pierres y sont attachantes, mais quantité de communes n’y ont que quelques habitants, au mieux quelques dizaines. Associant ainsi une fraction de l’un des grands couloirs nationaux et même transnationaux, et des montagnes trop arides, trop accidentées et cependant trop basses pour offrir quelque chance aux activités de loisir de masse, même si elles comblent les amateurs de calme et de beaux sites, le département de la Drôme est donc duel: grand ouvert, très affairé et quasi surpeuplé d’un côté; fermé, vidé et morcelé de l’autre. Il a des activités de pointe, surtout dans le nucléaire, l’hydroélectrique et l’aéronautique. Les activités logistiques abondent. L’industrie emploie environ 34 000 personnes, dont 3 500 dans le nucléaire et 2 000 dans la filière cuir-chaussure où Romans-sur-Isère s’était fait une réputation, mais a subi de fortes contractions de personnel. L’agriculture est relativement brillante, qui joue sur pas moins de 17 appellations d’origine contrôlée, 10 dans les vins (hermitage et crozes-hermitage, clairette-de-die et coteaux-de-die, châtillon-en-diois, coteaux-du-tricastin, vinsobres et, bien entendu, côtes-du-rhône et côtes-du-rhône-villages), 3 dans les fromages (picodon, bleu de vercors-sassenage et banon), quatre dans les fruits (noix de Grenoble, olives noires de Nyons, huile de Nyons, huiles essentielles de lavande de Haute-Provence). La surface agricole utilisée n’atteint que 235 000 ha (36% du territoire), mais elle accorde une large part aux cultures intensives. La forêt couvre 45% du territoire, sous des formes variées, allant de la haute sapinière à la garrigue. |