(20 820 Lannionnais, 4 391 ha) est une sous-préfecture des Côtes-d’Armor, à 60 km ONO de Saint-Brieuc et 40 km NNE de Morlaix, sur la rive droite du Léguer à une dizaine de kilomètres de la mer. Le nom, Lannuon en breton, viendrait d’un saint Ludon. Le territoire communal, tout entier au nord du Léguer, atteint le littoral à l’ouest, au Bec Léguer. Le noyau ancien de la ville a belle allure avec l’église de Brélévenez sur une butte, et des maisons à colombage; il n’est cependant apparu qu’au 12e s. Lannion a été l’un de ces marchés de fond d’estuaire sur la route des villes de pont; il fut doté jadis d’un quai pour port de commerce. La ville avait déjà quelques petites industries quand elle a été bouleversée par la révolution des télécommunications, qui a complètement noyé le vieux centre un peu étriqué. Le CNET (Centre national d’étude des télécommunications) s’y est en effet installé en 1960 à l’initiative de Pierre Marzin (1905-1994), alors directeur des «Télécom» et natif de Lannion; il a entraîné suffisamment d’entreprises pour que l’on puisse parler d’une «Tregor Valley». L’État y a également installé son Centre de météorologie spatiale, qui occupe 80 personnes. L’agglomération emploie près de 3 000 chercheurs et ingénieurs sur les sites de la technopole baptisée Anticipa, où l’on fabrique notamment des fibres optiques et l’électronique associée, et qui a pu grouper jusqu’à 6 000 emplois, mais a subi la crise et les concurrences internationales du secteur. France-Télécom R&D, devenu Orange en 2007, est depuis 2000 le successeur de l’ancien CNET avec un millier de personnes, mais les usines ont des effectifs très fluctuants, selon les engouements du marché et la santé des firmes. Le second employeur est Alcatel, qui a eu jusqu’à 1 700 emplois, réduits à 880 (groupe Nokia). Highwave Optical, apparue en 1998, est montée à près de 1 000, mais a fermé en 2005; Siemens et Lucent se sont retirés. Les autres entreprises, qu’elles soient en électronique, informatique, télécommunications, ingénierie ou appareillages, sont très volatiles. Se signalent en 2018 Open (115 sal.), Ericsson IT (85 sal.), Ixblue (70 sal.), Ekinops (60 sal.), ECA Faros (55 sal.), Cégelec (55 sal.), Novatech (50 sal.), Keopsys (50 sal.), Eco Compteur (50 sal.), Euro Process (40 sal.), Recom Sillia (40 sal.), Proservia (40 sal.), Lea Fotonics (35 sal.), Radio-Frequency Systems (25 sal.), Yenista Optics (35 sal.), Oxxius (30 sal.), GFI (30 sal.), Apitic (25 sal.), Idil (30 sal.), 3D Ouest (25 sal.), Enedis (20 sal.); et des ateliers protégés: Emeraude (Trégor-Est, 140 sal.), AIRPHH (André-Breton, 65 sal.). La Poste signale 250 sal., Orange 170 (en plusieurs unités). À côté de ce remarquable, mais fragile ensemble, s’ajoutent diverses fabrications et un cortège de commerces et d’entreprises de bâtiment et de transport normal pour une agglomération de cette dimension: atelier de plasturgie Trégor Plastiques (GMD, 40 sal.), appareils médico-chirurgicaux Cristalens (60 sal.), tubes d’acier inox Simeti (35 sal.), métallerie AIMB (85 sal.) et menuiserie métallique Arcom (25 sal.), miroiterie Raub (20 sal.); négoces de matériaux Bretagne-Matériaux (30 sal.), de quincaillerie CMB (30 sal.); hypermarchés Leclerc (230 sal.) et Géant Casino (100 sal.), supermarchés Leclerc (50 sal.), Intermarché (65 sal.), Lidl (25 sal.), magasins Decathlon (70 sal.), Biocoop (30 sal.), MrBricolage (40 sal.), Point P (30 sal.), Conforama (25 sal.), Distrivert (20 sal.); Crédit Agricole (30 sal.), Crédit Mutuel (30 sal.), comptabilité Fidacem (20 sal.), publicité Adrexo (55 sal.), constructions Le Couillard (45 sal.), Parlouer (35 sal.), Eiffage (35 sal.); transports par cars Verney (Armoricaine, 40 sal.); nettoyage Sol Vit Net (35 sal.); aide à domicile Asdom+ (20 sal.). La commune dispose au nord de la ville d’un aéroport (codes LAI et LFRO) dit Lannion-Côte de Granit, occupant 98 ha, doté d’une piste de 1 700 m, de deux liaisons par jour avec Paris (30 000 passagers en 2016, 50 000 en 2007) et accueillant deux aéroclubs (Lannion et Côte de Granit rose), soit au total 12 000 mouvements annuels dont 1 500 commerciaux. Au-delà des pistes s’est développée une nouvelle zone industrielle pour petites entreprises dite Pégase. L’équipement de Lannion en services est à la mesure d’un chef-lieu d’arrondissement dynamique, et d’une zone d’emploi de 30 000 travailleurs: IUT de quatre départements et École nationale supérieure des Sciences appliquées et de Technologie (ENSSAT) en liaison avec l’Université de Rennes, Institut de formation d’infirmiers, centre hospitalier (1 300 sal., 270 lits) et polyclinique du Trégor (100 sal., 70 lits), lycées et collèges publics et privés, écoles de peinture et de musique (avec festival), galerie d’art photographique (L’Imagerie, avec festival), théâtre spécialisé dans les arts du cirque (Le Carré magique), stade d’eau vive et maison des sports; au sud-est de la ville, château de Kerivon (18e s.); Lannion en outre est une ville fleurie, au sommet (quatre fleurs). La population était de 6 000 hab. entre 1870 et 1950, puis Lannion a absorbé en 1961 ses voisines Brélévenez, Buhulien, Loguivy-lès-Lannion et Servel, passant à 9 500 hab. en 1962, et le nombre d’habitants est rapidement monté à 12 500 dès 1968, 16 900 en 1975 (sdc); il progresse plus lentement depuis, mais a cependant gagné 1 450 hab. après 1999. La proximité de la côte de Granit rose a contribué à l’attrait de Lannion. La ville est à la tête de la communauté d’agglomération Lannion-Trégor, qui a d’abord rassemblé 20 communes (53 700 hab.), puis a été étendue à tout l’arrondissement. Celui-ci, redessiné, a 100 100 hab. (93 100 en 1999) et 60 communes, 90 436 ha. L’unité urbaine Insee est donnée pour 49 400 hab. (12 communes) et l’aire urbaine pour 64 200 hab. (26 communes), côte de Granit rose incluse. Le nouveau canton de Lannion a 3 communes, 23 300 hab. |