Laon

(24 970 Laonnois, 4 208 ha dont 426 de bois) est la préfecture de l’Aisne, 46 km au NO de Reims et 143 km SE de Lille. La ville, dont le nom est une déformation d’un originel Lugdunum (Clermont) et se prononce Lan, s’est fixée sur une butte-témoin avancée de la côte dite d’Île-de-France: une position défensive de tout premier choix au-dessus de la plaine champenoise et des marais, commandant deux trouées à travers la côte dans les plateaux du sud-ouest. Laon fut un chef-lieu des rois carolingiens au 10e siècle et ainsi l’une des bases du futur royaume de France avec Reims et Soissons; elle devint alors une ville quasi sainte, attirant une foule d’établissements religieux.

L’essentiel de la ville reste au sommet de la butte, qui est allongée d’ouest en est, à sommet plat et étranglée en son milieu. L’ensemble a beaucoup souffert des guerres, notamment en 1914-1918, mais a pu être restauré. La vieille Cité ou ancienne citadelle est juchée sur le promontoire oriental qui domine la grande plaine; elle conserve des éléments d’enceinte, avec la promenade des remparts et la porte d’Ardon; elle abrite l’admirable cathédrale gothique à quatre hautes tours et donjon central, visible de fort loin, ainsi que le palais de justice (ancien palais épiscopal), l’hôtel du département installé dans une ancienne abbaye, et le riche musée archéologique. Au-delà de l’étranglement de la butte vers l’ouest s’est construit le Bourg, qui était dominé par les marchands et les abbés; l’hôtel de ville est logiquement à la jonction de la Cité et du Bourg, sur l’emplacement de l’ancien château royal disparu, qui fermait l’accès à la Cité. Dans le Bourg, se trouvent la bibliothèque et le palais abbatial du 17e s., l’hôpital, la porte de Soissons et une «tour penchée».

La ville du 19e et du 20e siècle s’est agrandie au pied de la butte. Côté nord, la gare commande six directions; de la gare au centre-ville qui reste au sommet de la butte, avait été aménagée une voie ferrée à crémaillère; lui a succédé en 1989 un funiculaire, encore appelé Poma par raccourci du nom de la firme qui l’a installé (Pomagalski), et que la municipalité présente plus volontiers comme un «minimétro». Le finage est très étendu au nord, où la limite communale rase les maisons d’Athis-sous-Laon. La ville se prolonge dans les faubourgs de Laneuville au nord-ouest, Sémilly-sous-Laon et Leuilly au sud-ouest, Ardon-sous-Laon au sud, Vaux-sous-Laon à l’est; hippodrome et source de l’Ardon au sud-est, centre pénitentiaire au nord-est (1991, 400 places).

Si le site se prêtait plus à la défense et au verrouillage qu’à la circulation et à l’interconnexion, Laon n’en est pas moins en bonne situation générale de carrefour et de relais, surtout depuis l’ère ferroviaire. Elle est au croisement de deux grands axes: celui de Paris en direction du nord-est (route nationale N2), celui de Lille vers les régions du Sud-Est par Reims, renforcé par l’A26 qui passe à 5 km de Laon. Un petit aérodrome (code LFAF), dit Laon-Chambry, est ouvert au nord de la ville, mis entièrement sur le territoire de Laon; il offre deux pistes gazonnées de 985 et 870 m, tandis qu’a été abandonné au NE un gros aérodrome de l’Otan à Athies-sous-Laon.

Aussi, et en dépit de la concurrence de Soissons et de Saint-Quentin, Laon tient-elle activement son rôle de centre tertiaire, avec centre hospitalier (275 lits), deux cliniques (30 et 40 sal.) et u institut médico-éducatif, trois collèges et trois lycées publics, un collège et un lycée privés, et a-t-elle accueilli un ensemble industriel et marchand non négligeable. La principale entreprise industrielle est celle des appareils de chauffage Noirot (220 sal.). Crown Emballage fabrique des emballages et des bouchons métalliques (160 sal.). Le reste est plus discret: matériel pour l’agro-alimentaire Diane (65 sal.); travaux publics Eurovia (80 sal.) et Marron (Duval, 65 sal.); transports Caille (130 sal.) et Walbaum (65 sal.). Dans les services et commerces, travail temporaire Adecco (260 sal.), Manpower (110 sal.) et Supplay (55 sal.); un hypermarché Carrefour (200 sal.), un Intermarché (40 sal.); négoces de fruits et légumes Les Fruits rouges de l’Aisne (240 sal.); aide à domicile ADAS (Adhap, 70 sal.), gestion immobilière OPL (210 sal.), nettoyage Proservis (70 sal.); La Poste (160 sal.), SNCF Voyageurs (110 sal.).

Deux «quartiers prioritaires» sont délimités: Champagne Moulin Roux à l’est de la butte, près des usines et du complexe d’échangeurs; à l’ouest de la gare de triage, dans la cité de Montreuil. La population communale atteignait 15 000 hab. en 1900; elle était passée à un peu plus de 20 000 en 1936, puis 25 000 en 1960; elle a culminé à 28 000 en 1975 et tend à baisser un peu depuis; toutefois, si sa population totale a baissé de 2 910 hab. après 1999, cela est en partie dû au changement de définition de la population comptée à part, diminuée de 1 000 hab. dans le même temps. La communauté de communes du Pays de Laon compte 38 communes et 42 600 hab.; le siège est fixé à Aulnois-sous-Laon. L’unité urbaine Insee est estimée à 28 200 hab. (trois communes), l’aire d’attraction à 68 200 hab. (106 communes). L’arrondissement a 156 200 hab., 240 communes.

Les 2 nouveaux cantons de Laon ont 50 600 hab., 51 communes.