Saint-François

(2 320 Saint-Franciscains, 6 100 hab.) est une commune de la Guadeloupe dans l’arrondissement de Pointe-à-Pitre, à la pointe sud-est de la Grande Terre et dans la CA La Riviéra du Levant. La ville est à 34 km à l’est de Pointe-à-Pitre. Elle est entourée de bonnes plages. Elle a un collège et elle est surtout devenue un lieu d’accueil touristique de premier plan. Elle accueille d’un aérodrome international avec douane, doté d’une piste de 600 m (codes SFC et TFFC), réputé facile et commode pour l’apprentissage; tout près sont un golf international, le casino, une marina de 200 places et un petit port, d’où l’on atteint la Désirade; le port de pêche, en centre-ville, à l’abri d’une jetée, est très actif.

Le casino, qui appartient au groupe Cogit, bénéficie d’un bâtiment d’apparence «sino-indienne», œuvre de Mike Parker et ouvert en 2008; il emploie une cinquantaine de salariés. La commune a une dizaine d’hôtels dont le Manganao (190 chambres, groupe Paladien de Nouvelles Frontières, plus de 200 salariés) à Bellevue, et la résidence de tourisme de luxe La Plantation (80 studios, près de 300 places) au bourg; mais plusieurs ont déjà fermé, certains ont été vendus en appartements. Une maison de la Noix de coco et une salle du Patrimoine sont ouvertes aux visiteurs.

La commune fut une terre de petits planteurs de coton, mais elle est passée à la canne à sucre au 19e siècle; elle a reçu bon nombre d’Hindous sous contrat après 1854 et le cimetière hindou à l’ouest du bourg se visite. Elle a en fait trois rivages. Celui du Vent, qui fait face au nord-est et aux houles, est peu fréquenté, si ce n’est au petit pèlerinage de la Baie Olive où se dresse une chapelle, au bout du chemin de la Croix. Celui du sud-ouest, qui va jusqu’à l’anse à la Barque, est un peu plus peuplé, avec quelques lotissements touristiques et de grands hôtels comme à l’anse et la pointe des Rochers et à Bellevue près de la pointe Gros Bœuf; plus proche du bourg, le quartier de Sèze est plus étoffé et bénéficie de la plage des Raisins Clairs, avec centre et village de vacances.

À l’est de la ville, la longue pointe des Châteaux attire par son étroitesse même, et ses anfractuosités; on y visite anses, anciennes salines, rochers et promontoires. L’anse du Mancenillier, proche du bourg, est bordée de villas balnéaires et du lotissement verdoyant de la Coulée; sur les hauteurs de Fond Caraïbe, vingt éoliennes ont été installées en 2002, d’une puissance totale de 4,4 MW (7 GWh/an); une centrale photovoltaïque a suivi, en deux unités. Kahouanne, plus à l’est et entre deux rivages, fait figure de petite station balnéaire, et une plage naturiste s’y cache à la pointe Tarare au nord-est. Au-delà, l’extrême pointe est étroite, inhabitée mais pittoresque et très fréquentée; la route donne accès aux étangs de la Grande et de la Petite Saline, et va jusqu’à l’anse des Châteaux. De celle-ci, l’on grimpe à pied sur le relief du morne Pavillon, où a été placée une table d’orientation et qui donne une belle vue sur la Désirade.

Le territoire communal est étendu vers le nord; il englobe une partie des terroirs sucriers et horticoles, en direction du Moule. Il y est divisé entre plaine et bas plateau. Dans la plaine méridionale s’éparpillent les maisons des quartiers de la Simonière au nord-ouest, Belle Allée, Richeplaine, Cayenne, et Sainte-Marthe près du bourg. Le bas plateau vers 40-50 m la domine par un talus assez marqué sur lequel s’accrochent les maisons de Bragelogne; à sa surface s’étalent quelques gros hameaux comme Bois de Vipart, Pombiray, Bien-Désirée ou Dubédou, et Desvarieux plus proche du bourg. Une autre centrale photovoltaïque est à Guyot. L’espace agricole est de 2 000 ha dont 310 en canne et 480 en légumes, et intéresse 500 exploitations en tout, dont une centaine à temps complet (elles étaient plus de 300 en 1989); le cheptel est de 4 000 bovins.

La commune a un magasin Super U (25 sal.), le gardiennage ESP (25 sal.), La Poste (30 sal.). La population augmente, en grande partie grâce au tourisme; elle était passée par un minimum de 5 600 habitants en 1974 et avait atteint 8 000 hab. en 1990, 10 700 en 1999. La position du bourg, le plus oriental de la Guadeloupe hors la Désirade, l’expose néanmoins plus que d’autres aux cyclones, qui l’ont gravement touché à plusieurs reprises, notamment en 1928. La commune totalise 3 500 emplois dont 2 500 sont occupés par des habitants, 2 000 autres habitants ayant un emploi hors de la commune, 1 800 étant au chômage (29%). Le revenu moyen est relativement élevé (30% de ménages imposés sur le revenu). La commune accueille 1 200 résidences secondaires (15% du parc de logements).

Le nouveau canton de Saint-François comprend Saint-François, La Désirade et une partie de Sainte-Anne (17 190 hab.).