Communauté de communes de la Vallée de Kaysersberg

Kaysersberg (Vallée de)

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communauté de communes d’Alsace (Haut-Rhin), associant huit communes et 16 400 hab. sur 18 090 ha. Kaysersberg-Vignoble (siège), Labaroche et Orbey ont plus de 2 000 hab.

Ammerschwihr (1 820 Ammerschwihriens, 1 966 ha dont 1 210 de bois et 420 de vignes), 2 km au SE de Kaysersberg, 8 km au NO de Colmar, est au débouché de la vallée de la Weiss. Elle est l’une des communes les plus connues du Vignoble. Plusieurs récoltants y disposent de caves, et l’on y soigne l’appellation communale Kaefferkopf, le grand cru de Wineck-Schlossberg (partagé avec Katzenthal, 27 ha) et une foire annuelle Vinogast; le vignoble Adam emploie 25 personnes. Le village, fleuri, et situé dans le Parc régional, a conservé des maisons anciennes et des restes de fortifications: il eut jadis trois seigneurs, chacun tenant une porte; son nom viendrait d’Amalric. Parmi ses autres attraits figurent les ruines du château de Meywihr, une vaste forêt, un golf public de 60 ha. La Mutuelle générale de l’Éducation nationale (MGEN) dispose d’une maison de santé (300 emplois) aux Trois-Épis, qui est un écart et une station de cure en montagne (733 m) dont le site est partagé avec Turckheim et Niedermorschwihr, et aussi un lieu de pèlerinages depuis le 15e s. La population de la commune est assez stable depuis longtemps; elle a un peu repris depuis le minimum de 1962 (1 340 hab.) mais a baissé de 120 hab. par rapport à 1999.

Katzenthal (560 Katzenthaliens, 350 ha dont 194 de vignes) est à 5 km au SE de Kaysersberg. Le village est au fond d’un vallon isolé débouchant sur le Vignoble. Le ban, situé dans le parc régional des Ballons, monte jusqu’à 710 m à l’ouest et contient une forêt communale. Le vallon s’orne des ruines du château de Wineck, avec musée archéologique dans le donjon. La commune s’honore des grands crus de Florimont (21 ha) et de Wineck-Schlossberg (partagé avec Ammerschwihr, 27 ha). Elle a 50 hab. de plus qu’en 1999. Le nom ancien, Chazintalo en 1184, évoquerait un patronyme germanique Chazo (comme Keskastel et Kutzenhausen) et non une vallée des chats…

Fréland (1 360 Frélandais, 1 974 ha dont 1 250 de bois) est à 7 km au NO de Kaysersberg. Le nom signifie «terre libre» (frei land), mais fut Urbach en allemand. Le village a un musée du Pays Welche et un musée de la forge; hôpital intercommunal. La population est en légère augmentation, mais avait atteint 1 800 hab. en 1881. Le village disperse ses maisons dans la vallée rectiligne de l’Ur, qui descend du NO vers la Weiss, et sur ses bas versants. Des traces d’ancienne voie romaine subsistent au sud, aux hameaux de Préchamps et Ongrange. De nombreux hameaux s’égaillent sur les pentes. La D11 grimpe vers l’est jusqu’au col de Fréland (630 m) qui donne accès à Aubure. Le finage, inclus dans le Parc régional, monte au NO jusqu’au Brézouard (1 228 m), au nord jusqu’au Rehberg (1 141 m) et à la Pierre des Trois Bans (1 140 m). Il contient de nombreuses marcairies et le centre médical de Salem.

Lapoutroie (1 930 Lapoutroyens, 2 112 ha dont 988 de bois), 10 km ONO de Kaysersberg, est un ancien chef-lieu de canton, à 400 m dans le massif vosgiens, incluse dans le Parc régional. Le village est dans la vallée encaissée de la Béhine qui descend du Bonhomme, suivie par la D415. À l’aval, le hameau de Hachimette est au confluent de la Béhine et de la Weiss qui descend d’Orbey; métalleries Hussor (140 sal.) et Husson (70 sal.), fromagerie du Pays Welche (La Graine de Lait, 30 sal.), fromagerie Dodin (20 sal.). Le territoire comporte de nombreuses marcairies et de petits hameaux, comme les Buissons au sud-est, Hambostures, le Fossé et Ribeaugoutte au nord, le Grand Trait au nord-ouest près du Bonhomme. Il atteint au nord le Grand Brézouard (1 274 m), au sud-ouest la Tête des Faux (1 208 m), couronnée de restes d’anciens ouvrages militaires.

Lapoutroie est réputée pour la distillerie de fruits, avec un musée des eaux-de-vie qui reçoit plus de 70 000 visiteurs par an; site de parapente et d’excursions au hameau de Ribeaugoutte. La commune fut le centre administratif du «pays welche» (val d’Orbey). Son nom allemand fut Schnierlach, déformation de Schöner Loch, beau lac; la forme welche actuelle est d’origine inconnue. La population augmente lentement depuis les 1 600 hab. de 1954 et retrouve le niveau de 1901 ou de 1820, mais pas encore celui du milieu du 19e s., supérieur à 2 500.

Le Bonhomme (770 Bonhommiens, 2 198 ha dont 1 251 de bois) est à 15 km ONO de Kaysersberg sur la route de Saint-Dié (D415) par le col du Bonhomme (949 m). Le nom serait en hommage à saint Dié (Déodat) et fut d’abord Diedolshausen (les maisons de Déodat). La commune, limitrophe du département des Vosges et située dans le Parc régional, occupe la crête vosgienne sur 8 km, du col des Bagenelles (903 m) au nord jusqu’au-delà des cols du Louschbach (977 m) et du Calvaire (1 144 m) au SO. Elle est dominée au nord par les reliefs montant vers le Grand Brézouard (1 229 m, beaux panoramas), au sud par l’ensemble Tête des Faux (1 208 m), Tête des Immerlins (1 215 m), jusqu’au-dessus du lac Blanc. Les sports d’hiver se pratiquent aux Bagenelles (2 pistes de ski alpin avec 2 remontées, 14 pistes de ski de fond) et au Calvaire. La commune a de nombreuses marcairies, un hôpital intercommunal, les ruines du château de Gutenbourg. Elle a eu 1 200 hab. au 19e s., 610 seulement en 1990; la population est restée stable depuis 1999.


Kaysersberg Vignoble

(4 540 Kaysersbergeois, 3 545 ha) est une commune nouvelle d’Alsace (Haut-Rhin) née en 2016 par fusion de trois anciennes communes. Kaysersberg (2 500 hab., 2 482 ha dont 2 159 de bois) est un ancien chef-lieu de canton, 10 km au NO de Colmar, dans la vallée de la Weiss. C’est un des plus célèbres lieux du Vignoble d’Alsace et sa population est restée très stable depuis 150 ans. Création gallo-romaine du nom de Caesaris Mons (mont de César), d’où dérive directement son nom actuel, elle s’enorgueillit de nombreuses maisons traditionnelles, d’un hôtel de ville renaissance (1605), un pont fortifié de 1514 et une église en partie du 16e s., avec retable, des chapelles. Il est dominé par les belles ruines d’un ancien donjon du château impérial germanique au milieu des vignes. Son nom révolutionnaire fut Mont-Libre.

Classé dans les «villages de charme» et les «villages de caractère», fleuri 4 fleurs, c’est aussi un lieu gastronomique réputé et il compte plusieurs musées, dont celui d’Albert Schweitzer, dans sa maison natale, ainsi qu’un hôpital local et un collège public, et l’hôtel Résidence Chambard (30 sal.). Kaysersberg est connu par ailleurs pour ses papeteries, maintenant au groupe britannique DS Smith, dont l’une fait des cartonnages (190 sal.) et l’autre a été reconvertie pour l’emballage plastique puis revendue à l’états-unien Olympus (Corplex, 240 sal.); elles avaient essaimé à Kunheim sur la zone industrielle dite de Colmar au nord de Neuf-Brisach. La ville a également une très moderne fabrique de collyres ophtalmologiques Kaysersberg Pharmaceutical ex-Alcon (300 sal.), passée de Nestlé à Novartis puis au suédois Recipharm); négoce de machines-outils AEB (30 sal.), Intermarché (20 sal.).

L’habitat se concentre dans la vallée de la Weiss. Le village ancien est proche du débouché dans la plaine, à l’extrémité même du finage, et les extensions industrielles et résidentielles se sont faites en amont en fond de vallée, où s’infiltre la D415 vers Lapoutroie et le col du Bonhomme. Le finage s’étend largement sur le relief des deux côtés, occupé par une vaste forêt communale. Il culmine à 919 m au nord, 927 m au sud-ouest au Vorhofkopf.

Kientzheim (790 Kientzheimois, 483 ha dont 162 de bois et 217 de vignes), 2 km à l’est de Kaysersberg au bord de la Weiss sur la D29, partage avec Kaysersberg le grand cru de Furstentum (31 ha) et avec Sigolsheim celui du Schlossberg (80 ha). Le village, tassé au milieu des vignes et classé parmi les «villages de caractère», est connu pour sa tête sculptée dite Lallakenig («le roi des tireurs de langue») sur une ancienne porte fortifiée, et surtout pour son château renaissance (Schwendt), devenu le siège de la Confrérie Saint-Étienne qui règne sur le Vignoble, distribue prix et récompenses et abrite le principal musée des vins et du Vignoble. Le lycée japonais Seijo a choisi de s’installer à Kientzheim. Le finage est limité au sud par le cours de la Weiss et va à l’ouest jusqu’aux portes de Kaysersberg. Il monte au nord-ouest jusqu’à 667 m dans la forêt de Kientzheim.

Sigolsheim (1 290 hab., 580 ha dont 357 ha de vignes) est à 4 km à l’est de Kaysersberg sur la rive gauche de la Weiss. On y trouve un très beau portail d’église romane (12e s.) de grès rouge, restauré après 1945, ainsi qu’une nécropole nationale après les combats de 1944 (poche de Colmar). Elle bénéficie des grands crus Mambourg (62 ha), Marckrain (53 ha) partagé avec Bennwihr, Schlossberg (80 ha) partagé avec Kientzheim; cave coopérative depuis 1946, vins Sparr (40 sal.), distillerie Romann (25 sal.). Le village est sur la rive gauche de la Weiss à son débouché dans la plaine, juste à l’est de Kientzheim; il est dominé au nord par la haute colline du mont de Sigolsheim, qui monte à 403 m, et qui porte à l’est une nécropole militaire. Vers le sud-est, le finage dépasse le cours de la Weiss ainsi que celui de la Fecht, et contient leur confluent. La population a gagné 230 hab. depuis 1999.

La commune de Kaysersberg-Vignoble est le siège de la communauté de communes de la Vallée de Kaysersberg (8 communes, 16 400 hab.).


Labaroche

(2 220 Barochais, 1 344 ha dont 560 de bois) est une commune du Haut-Rhin dans la Vallée de Kaysersberg, 15 km ONO de Colmar, dans le massif vosgien au-dessus du val d’Orbey, dont elle occupe le versant oriental. Le nom signifie «la paroisse»; il fut Zell en allemand. La population, qui était de 1 100 hab. au milieu du 20e siècle, augmente depuis et a retrouvé ses niveaux du milieu du 19e. Elle s’est accrue de 190 hab. depuis 1999. L’habitat est extrêmement dispersé sur presque tout le territoire communal, sur le plateau vers 750 m. On y distingue quelques grands quartiers: Labaroche-Église et Basse-Baroche au nord-est, aux abords accidentés des têtes du Walbach qui descend vers la Weiss; Labaroche-Évaux au sud-est sur un haut replat; la Trinque et Giragoutte au sud; la Place et les Plains Champs au sud-ouest; la Chapelle au nord-ouest. La commune accueille plusieurs maisons et centres de vacances, un musée du bois et du patrimoine. La pointe nord du finage est moins peuplée et porte le centre de vacances du Breu. À la pointe sud, les buttes du Petit et du Grand Hohnack (927 et 976 m) portent des ruines de châteaux.


Orbey

(3 600 Orbelais, 4 602 ha dont 1 987 de bois) est une commune du Haut-Rhin dans la CC de la Vallée de Kaysersberg, 21 km à l’ONO de Colmar. La ville, dans la vallée vosgienne de la Weiss, est une intéressante bourgade (jadis Orbeis ou Orbetz) qui conserve des restes d’une abbaye cistercienne (fondée en 1138) et un musée du val d’Orbey. Le nom et sa forme allemande (Urbeis) viennent d’ur-bach et désignent une «rivière des bœufs» (des ures ou urus dans la forme ancienne). La population était de 5 600 hab. en 1851, 4 800 hab. en 1876, 3 500 en 1954 et reste à peu près stable depuis.

Orbey accueille l’usine de pièces plastiques Sogefi (370 sal.), qui fabrique des systèmes d’admission d’air pour des constructeurs d’automobiles, plus des fromageries et quelques petites entreprises; Intermarché (25 sal.), hôpital intercommunal, collège public. L’habitat s’étire sur une dizaine de kilomètres au fond de la vallée SO-NE de la Weiss, et de deux affluents venant du nord-ouest et du sud, qui convergent vers le centre-ville. Le Val, tout entier dans le Parc régional des Ballons, est traversé par la N415 de Colmar à Nancy par le col du Bonhomme, sur les traces de l’ancienne voie romaine Petrosa.

Limité à l’est par les forêts de Kaysersberg et Ribeauvillé, l’horizon de la commune d’Orbey est fermé au nord par le Grand Faudé (773 m), au nord-ouest par la Tête des Faux (1 208 m) où sont des restes d’ouvrages militaires et la nécropole nationale Dufresne, puis la Tête des Immerlins (1 216 m). Passé le col du Calvaire (1 145 m) où a été aménagée une petite station de ski partagée avec Le Bonhomme, la limite occidentale du finage suit la limite départementale jusqu’au Gazon du Faing (1 303 m). Elle se dirige ensuite vers le sud-est où elle atteint le col du Wettstein (882 m) puis le Schratzmaennele (1 045 m), et quitte la ligne de crête en allant vers le nord.

La partie la plus pittoresque est celle des cirques occidentaux, creusés par les glaciers quaternaires, au fond desquels sont le lac Blanc (1 057 m, 28 ha, 72 m de profondeur, un record en Alsace) et le lac Noir (954 m, 15 ha, 45 m de profondeur) séparés par le Belmont (1 272 m) qui porte un observatoire. Les deux lacs sont accessibles par une route (D48) qui passe par plusieurs hameaux, dont ceux de Pairis vers 650 m (hôpital) et de Noirrupt vers 800 m (colonie de vacances), dans la vallée du ruisseau du Lac Noir. Le lac Blanc, très encaissé, sert de réserve à la centrale électrique du lac Noir, inaugurée en 1933, qui l’alimente par pompage aux heures creuses. Cet ensemble est très fréquenté; la station de ski du lac Blanc offre 9 remontées mécaniques, 11 pistes de descente plus 14 de ski de fond; sites d’escalade. La vallée du ruisseau du Lac Blanc, un peu plus au nord, est moins bien desservie mais a néanmoins des centres de vacances, petits hameaux et marcairies.

Deux larges vallons au sud-ouest contiennent les hameaux d’altitude des Hautes Huttes (vers 900 m, à l’ouest) et des Basses Huttes (vers 700 m, à l’est). Le long de la route des Crêtes sont le cimetière militaire du Wettstein au col de même nom, le Mémorial du Linge au Collet du Linge (987 m), un cimetière militaire allemand à l’est du Schratzmaennele. La partie sud-est de la commune comprend deux vallons d’altitude; le plus oriental abrite au fond le petit hameau du Bois le Sire avec une maison de vacances, et plus en aval le site du monastère de dominicaines du Holnet, transféré de Colmar en 1973; l’autre contient le hameau de la Housserouse près d’une Pierre Tremblante; tous deux convergent au nord en formant la vallée très habitée de Tannach, qui descend droit sur le centre-ville.

Sur les pentes dominant en ubac la vallée de la Weiss, en aval du centre, s’accrochent également quelques hameaux, comme le Busset et les Allagouttes. Le versant d’adret, sous le Grand Faudé, est moins habité mais a reçu des installations, de sports notamment. Enfin, vers le nord-ouest, le vallon du ruisseau de Surcenord est habité jusqu’à Remomont, d’où la petite route diverge vers d’autres hameaux et maisons de vacances comme Bermont, le Beauregard, Hachegoutte et Surcenord au nord, la Matrelle et la Beu vers l’ouest.

Orbey est non seulement le centre du Val d’Orbey, qui s’étend vers le sud jusqu’au Linge et aux Trois-Épis, mais le principal bourg du «pays welche», un très ancien îlot francophone en pays alsacien, comme le montre sa toponymie. Cinq communes seulement se partagent le territoire: au centre et au sud Lapoutroie, Orbey et Labaroche; côté nord Le Bonhomme et Fréland. Le val d’Orbey, qui abonde en marcairies et en chemins pastoraux, ainsi qu’en chalets, gîtes et équipements de vacances, bénéficie en partie de la réputation touristique de Kaysersberg, dont il est aussi un arrière-pays; il porte dans son ensemble le label «station verte de vacances».

Vers le nord, il monte à la crête du Brézouard (1 228 m), que l’on franchit au col des Bagenelles (903 m, petite station de ski) en direction du Val d’Argent. À l’ouest, la crête principale des Vosges, à la limite régionale, est jalonnée par le Rossberg (1 128 m, panorama, nombreuses fermes-auberges aux environs), le col du Bonhomme (949 m), le col du Louschbach (978 m), la station de neige du Calvaire et le Gazon de Faing. Côté sud, on passe dans le pays de Munster par le col de Wettstein (882 m). Le Linge (986 m; mémorial) et le Grand Hohnack (976 m, château féodal ruiné) signalent la crête séparant les bassins de la Weiss et de la Fecht.