quartier du 8e arrondissement de Paris entre l’avenue des Champs-Élysées et le boulevard Haussmann. Il est limité à l’ouest par les avenues Percier, Delcassé et Matignon, à l’est par les rues Vignon, Richepance et Saint-Florentin. Il est traversé par la rue du Faubourg-Saint-Honoré, sur laquelle donnent le palais de l’Élysée, ancien hôtel d’Évreux du 18e siècle rénové en 1947, siège de la présidence de la République, et sa dépendance l’hôtel de Marigny (19e s.); presque en face, place Beauveau, se tient le ministère de l’Intérieur. L’avenue de Marigny (250 m) longe le côté occidental de l’Élysée entre l’avenue des Champs-Élysées et la place Beauveau; elle porte le nom d’Abel Poisson, marquis de Marigny (1725-1781), directeur des bâtiments du roi qui fut à l’origine de l’ouverture des Champs-Élysées et de leurs abords. La nouvelle Datar (Délégation à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale), précédemment au pied de la tour Eiffel, a trouvé place rue de Penthièvre, derrière le ministère de l’Intérieur, une artère de 370 m, ancienne rue Verte et nommée en 1846 d’après un membre de la famille d’Orléans. À l’angle sud-est, des immeubles de prestige bordent la place de la Concorde; à droite est l’hôtel de la Marine, achevé en 1775 par Gabriel pour le ministère de la Marine, riche de 553 pièces et 22 250 m2 utiles, occupé par un millier de marins; à gauche, un ensemble d’anciens hôtels particuliers; deux sont à l’Automobile-Club, tandis que l’hôtel de Crillon a été transformé en hôtel de luxe en 1905 (120 chambres); assorti du grand restaurant Les Ambassadeurs (deux étoiles), il appartient au groupe Concorde, vendu par la famille Taittinger à l’états-unien Starwood; le bal des Débutantes y a encore lieu. L’État envisageant de le vendre, ou au moins de le concéder à des intérêts privés, l’hôtel de la Marine pourrait devenir une maison d’accueil d’artistes financée par des entreprises… Ces immeubles encadrent la rue Royale, bordée de magasins, où se voit le musée Bouilhet-Christofle d’arts de la table et où se maintient Maxim’s, table et spectacle connus depuis 1893 et acquis en 1981 par Pierre Cardin, qui y a aménagé un musée d’art nouveau. La rue Royale mène à la place de la Madeleine (218 m sur 128), où règne en son centre la monumentale et néoclassique église Sainte-Marie-Madeleine (1763-1842), qui a failli devenir la première gare de Paris; et tout autour des commerces de luxe, comme Fauchon et Hédiard ou les caviars Prunier et Kaspia, ainsi que le nouveau restaurant Senderens (ancien Lucas-Carton). En 2007 a été ouverte la Pinacothèque de Paris à l’angle opposé (nord-est). La rue Tronchet, flanquée de commerces de luxe, prolonge l’axe de la rue Royale jusqu’au boulevard Haussmann. Le boulevard Malesherbes, d’axe SE-NO, décidé en 1808 mais achevé seulement en 1863, part également de la place de la Madeleine et a attiré de nombreux sièges et représentations d’entreprises. Entre la rue Royale et le palais de l’Élysée, la rue du Faubourg-Saint-Honoré présente sur son côté méridional un ensemble d’hôtels particuliers, pourvus de jardins côté sud vers les Champs-Élysées; ils ont attiré des ambassades, dont celle du Royaume-Uni, ainsi que le sélect Cercle Interallié. La très protégée ambassade des États-Unis est dans les mêmes lieux, mais rue Boissy-d’Anglas, face à l’hôtel Crillon et près de l’angle nord-ouest de la place de la Concorde. Entre Saint-Honoré et Malesherbes sont des appartements de luxe, l’archevêché de Paris et le théâtre de la Madeleine (270 places), l’église anglicane Saint-Michael et l’église réformée du Saint-Esprit. Au sud, les larges espaces verts qui flanquent l’extrémité orientale des Champs-Élysées bordent le mur méridional des jardins du palais de l’Élysée; outre un bassin d’eau, ils entourent l’Espace Cardin, qui a succédé en 1970 à l’ancien café puis théâtre des Ambassadeurs, et comporte entre autres un théâtre de 620 places; le théâtre Marigny en rotonde, successeur des Bouffes-Parisiens d’Offenbach et du théâtre Debureau et reconstruit en 1894 (1 000 places plus 300 dans la salle Popesco, 170 000 spectateurs par an); le restaurant du Café Lenôtre dans le Pavillon de l’Élysée; le restaurant Laurent au bord de l’avenue Gabriel. À l’ouest de la place Beauvau, l’hôtel de luxe Bristol (125 chambres), complété d’un restaurant de trois étoiles, donne aussi sur la rue du Faubourg-Saint-Honoré, où il a repris un ancien hôtel particulier de 1758; il appartient au groupe allemand Oetker. La partie septentrionale du quartier est sans doute un peu plus anonyme. Il s’y trouve néanmoins les hôtels de luxe Hyatt Regency et Bedford, les deux théâtres jointifs des Mathurins (400 et 85 places) et Michel (1 100 places), le square Louis XV et sa Chapelle expiatoire de 1826, à l’emplacement du cimetière où avaient été enterrés Louis XVI et Marie-Antoinette. Le quartier est desservi par les stations de métro Miromesnil, Saint-Augustin, Havre-Caumartin, Madeleine, Concorde, Champs-Élysées-Clemenceau. Son nom associe les Champs-Élysées à la place de la Madeleine. |