quartier du 12e arrondissement de Paris, le plus occidental. Il est délimité par la place de la Bastille et le port de l’Arsenal à l’ouest, la rue du Faubourg-Saint-Antoine au nord, la Seine au sud longée par le quai de la Râpée, et à l’est par les rues Villot, de Rambouillet et Chaligny. Il est traversé par l’avenue Daumesnil, le boulevard Diderot et la rue de Lyon. Les deux derniers se croisent devant la gare de Lyon, qui occupe la partie sud du quartier et se distingue à sa haute tour de l’horloge (1900), un beffroi de 67 m dont les aiguilles mesurent 2,8 et 4 m de long, et son restaurant le Train Bleu. Le premier embarcadère y a été installé en 1849, la gare étant construite en 1855 et entièrement refaite en 1900. Elle dispose de 22 voies et reçoit 83 millions de voyageurs par an, avec de fortes pointes en été vers le Midi et en hiver vers les Alpes. Elle communique avec deux étages de RER pour les lignes A et D, et depuis 1998 avec le Meteor (ligne 14 automatique du métro). À la pointe nord-ouest du quartier sont l’Opéra-Bastille, conçu par Carlos Ott et ouvert en 1989, qui offre 2 700 places; et l’hôpital des Quinze-Vingts (130 lits) spécialisé en ophtalmologie, ainsi nommé parce qu’il disposait de 300 lits (quinze fois vingt) après sa création au 13e siècle. Au nord-est, le centre hospitalier universitaire Saint-Antoine occupe tout un grand îlot, dispose de 780 lits et emploie 3 700 personnes; il entretient un actif service de prélèvements d’organes et il est complété au sud par le centre de transfusion sanguine de Paris. Le quartier contient également au nord le lycée technique public Théophile-Gautier (570 élèves) et l’institut catholique Saint-Pierre Fourier (collège-lycée Eugène-Napoléon), ainsi que le marché d’Aligre, dit aussi Beauvau ou Beauvau-Saint-Antoine; à l’ouest, le lycée professionnel Chennevière-Malezieux (300 élèves, chaudronnerie). Le Viaduc des Arts, qui longe l’avenue Daumesnil, correspond à l’ancien tracé du chemin de fer Bastille-Charenton-Saint-Maur; ses voûtes abritent un aménagement original d’une cinquantaine boutiques et ateliers d’artisanat d’art. Au sud-ouest de la gare de Lyon, le siège de la RATP groupe 1 500 personnes dans un immeuble neuf et voisine avec le collège public Paul-Verlaine (490 élèves), dans un secteur sans cesse remanié. L’Institut médico-légal est proche, à la pointe occidentale du quartier en bord de Seine, près de l’immeuble de la direction de l’Action sociale (DASS) dessiné par Zubiena (1991), et du musée de la Maison-Rouge (fondation Antoine de Galbert) installé dans une ancienne usine. Les deux tours de bureaux Paris-Lyon et Mornay, de 1974, montent respectivement à 70 m (20 étages) et 67 m (19 étages), les tours Bercy-Râpée (1976) et Mattei à 63 m (18 étages), la tour Rives de Seine a 60 m de haut (16 étages) et 27 000 m2 de bureaux; trois tours Gamma ont 60 m et 17 étages; la tour de Lyon, de 1971 et un peu plus au sud, monte à 63 m (18 étages). La partie aérienne de la ligne 5 du métro traverse la Seine entre le quai de la Râpée et la gare d’Austerlitz par le viaduc d’Austerlitz (1904). Au pont d’Austerlitz de 1806, refait en 1885, s’est ajouté en 1996, en amont, le pont Charles-de-Gaulle en vue de faciliter le dégagement de la gare de Lyon et de Bercy. Le triple pont Morland couvre l’entrée du bassin de l’Arsenal, aménagé à partir des anciens fossés de la Bastille et reliant le canal Saint-Martin à la Seine; c’est depuis 1983 le principal port de plaisance de Paris, offrant 180 anneaux. Le quartier est directement desservi par les stations de métro Bastille, Quai-de-la-Râpée, Gare-de-Lyon, Ledru-Rollin et Faidherbe-Chaligny, et par les RER A et D de la Gare-de-Lyon. La place d’Aligre, dont le nom est repris par le quartier, date du 18e siècle et a reçu le nom d’Étienne-François d’Aligre (1727-1798) qui était premier président du Parlement de Paris lors de la création du marché; la rue d’Aligre (340 m) est de 1777; mais l’hôtel d’Aligre est dans le 1er arrondissement. L’avenue Ledru-Rollin va du quai de la Râpée à la rue de la Roquette (place Léon-Blum, 11e arrondissement.), sur 1 540 m; elle croise la rue de Lyon, l’avenue Daumesnil, la rue du Faubourg-Saint-Martin, la rue de Charonne; réunissant notamment les anciennes rues Lacuve et de Genève, elle a été nommée en 1879 du nom d’Alexandre Ledru, dit Ledru-Rollin (1807-1874), avocat et député républicain, membre du gouvernement de 1848, exilé de 1851 à 1871. La station de métro Ledru-Rollin est sur la ligne 8 (1931), au croisement de la rue du Faubourg-Saint-Antoine. |