commune de Nouvelle-Calédonie à l’extrémité septentrionale de la province du Sud sur la côte occidentale. Elle contient 79 760 ha dont 6 739 de terres coutumières partagées entre six tribus de l’aire Ajié-Aro (district de Ny), qui composent 29% de la population. Celle-ci était de 2 200 hab. en 1956 et n’a cessé de croître: 3 100 hab. en 1976, 4 300 en 1996, 4 800 en 2004 (5 800 avec la population comptée à part) — et 340 électeurs de plus entre 2004 et 2008. Elle est d’origine européenne à 55%, mélanésienne à 35%; 2,5% sont Wallisiens-Futuniens. Le bourg, à 162 km de Nouméa, est dans une longue dépression entre la montagne et une barre de fortes collines dépassant 500 m et qui sépare le bourg du littoral. Né en 1869, il a été fondé comme centre d’agriculture pénitentiaire; il a reçu plusieurs centaines de Kabyles déportés après une insurrection en Algérie et passés d’abord par le bagne de l’île des Pins. Puis des terrains ont été concédés à d’anciens bagnards, et des stations d’élevage bovin ont été aménagées. La commune de Bourail a reçu par la suite des immigrants de toutes origines, et essayé d’autres formes d’agriculture, notamment le coton en 1926, mais sans grand succès. Bourail reste cependant la principale commune agricole du pays, avec 40 000 ha exploités et quelque 20 000 bovins. Actuellement, on y cultive 300 ha de maïs en alternance avec 200 ha de pommes de terre et 60 ha de squash, une cucurbitacée qu’une société expédie sur le marché japonais; plus 100 ha de légumes et autant de taro et d’igname; la commune a aussi une ferme aquacole. Il reste quelques lointains descendants des déportés kabyles du côté de Nessadiou, au sud, avec une ancienne mosquée et un cimetière musulman. Nessadiou a aussi une distillerie d’huiles essentielles (Brouss’Niaouli). Le bourg de Bourail est sur la Néra, à quelques kilomètres de la baie de Gouaro dans laquelle elle débouche, et qui abrite plage, hôtellerie et centre agronomique. La route sert de grand-rue et concentre commerces et services. Bourail est considéré comme le plus gros bourg de Grande-Terre hors de l’agglomération de Nouméa, et donc comme la principale agglomération de la Brousse; il accueille deux supermarchés et trois supérettes, deux banques, une salle omnisports, une maison de retraite (22 places). Il s’y tient une grande foire agricole et artisanale. Connu pour son style et son ambiance «Far West», Bourail bénéficie d’un cinéma et d’un musée folklorique et historique; un hippodrome. C’est un centre d’enseignement, doté d’un collège public et un privé (catholique), deux lycées professionnels privés (catholiques), une antenne de lycée professionnel public, un centre de formation professionnelle pour adultes; il s’efforce d’obtenir un lycée d’enseignement général. Aux 820 élèves des six écoles primaires, s’ajoutent 680 collégiens et 630 lycéens. À 17 km au sud-ouest du bourg, la grande plage de Poé, très fréquentée depuis Nouméa, est une petite station balnéaire avec centre de vacances mutualiste, base nautique, club d’ULM et camping. Les plages de la baie des Tortues et de Nessadiou sont également appréciées, ainsi que le site de la Roche Percée, dans les rochers de quartz sur la rive nord de l’estuaire de la Néra; plus au sud, la petite île Verte est protégée par une réserve marine, mais non moins fréquentée. Une réserve marine de 1 339 ha dont 17 terrestres s’efforce de limiter les risques de surfréquentation du littoral; elle inclut l’île Verte, la plage de Poé et les baies de la Roche Percée et des Tortues. À l’est du bourg, un cimetière néo-zélandais près du petit village de Ouaoué, rappelle qu’une base militaire avait été établie par la Nouvelle-Zélande de 1942 à 1944. Deux petites tribus mélanésiennes (50 et 30 hab.) vivent sur la côte, à Gouaro près de Bourail et à Ouaoué à la pointe sud-est de la commune; quatre autres sont en montagne, du côté du col des Roussettes (386 m) par lequel passe la route transversale (RP 6) qui mène à Houaïlou et auprès de laquelle se tiennent les quatre petits villages de Pothé (ou Poté), Ny (parois Ni, ou Nii), dont le district coutumier porte le nom d’Azareu et Bouirou, ce dernier étant le principal, dont la tribu compte 320 personnes. La crête, d’où descendent de belles cascades, et où est la réserve spéciale de flore et de faune de la Nodéla (935 ha), monte à 1 097 m au NE, au mont Mé Adéo, et à 1 438 m au NO, au mont Këiyounia; d’elle descendent trois rivières qui se réunissent près de Bourail en forant la Néra. La partie occidentale de la commune, au-delà des villages de Nandaï et Néméara, est surtout en savanes dans le bassin de la rivière du Cap, où est un élevage de cerfs. À Nandaï, le Régiment d’infanterie de marine du Pacifique (RIMaP-Nouvelle-Calédonie) dispose d’un camp militaire. La statistique communale enregistre 600 «établissements» dans l’agriculture, 330 dans les services publics dont 60 emplois municipaux. |