Fakarava

Fakarava

1 700 hab., 10 995 ha, commune de Polynésie française dans la subdivision des îles Tuamotu-Gambier, côté nord (16°20’S, 145°37’O). Elle comprend sept atolls, signalés en 1820 seulement, par Bellingshausen. Fakarava même, qui a porté d’autres noms (Havaii, Farea, Wittgenstein) est l’un des plus peuplés (860 hab.) et le plus étendu des Tuamotu après celui de Rangiroa: en forme de rectangle de grand axe NO-SE, il mesure 60 km de long (NO-SE) sur 25 de large, et enferme un lagon de 111 200 ha. Il est ouvert par deux passes, dont celle de Garuae (ou Ngarue), près du village de Rotoava au nord, est large de 1 600 m, ce qui en ferait la plus ample de toute la Polynésie française. Fakarava a d’ailleurs failli être le chef-lieu des Tuamotu.

L’aérodrome à Rotoava (NTGF/FAV), doté d’une piste de 1 200 m bitumée, est devenu le 2e des Tuamotu par le trafic (34 000 passagers en 2008 et 100 t de fret, 1 100 mouvements): l’atoll s’est ouvert récemment au tourisme, avec des hébergements encore limités, mais trois hôtels dont un de luxe (Maitai, du groupe Intercontinental, 30 bungalows), à peu près tous à Rotoava. Le petit village de Tetamanu, au sud, est établi près de l’autre passe; une église y fut construite dès 1850; l’actuelle est de 1874. Fakarava a plusieurs fermes perlières, exploite le coprah mais n’enregistre que 6 ha cultivés, surtout en fleurs et en vanilliers; il offre un centre de plongée et une infirmerie, et une trentaine de chambres d’hôtel. La desserte maritime est active. Les îles de la commune sont touchées deux fois par mois par le Mareva Nui et le Saint-Xavier Maria Stella III. En outre, le port du nord reçoit régulièrement chaque semaine le Cobia III, 16 fois par an l’Aranui III; le port de Tetamanu est touché une fois par mois par le Hotu Maru et une fois par mois par le Kura Ora III.

L’atoll de Toau, au nord-ouest (15°30’S, 146°O), plus petit, mais qui a aussi deux passes, a 39 km de long et 20 de large et un lagon de 56 000 ha. Il est une dépendance directe de Fakarava, dont les habitants exploitent ses cocotiers; il héberge toutefois deux ou trois familles et il est touché chaque semaine par une escale du Cobia III, huit fois par an par le Mareva Nui.

Niau est l’île la plus occidentale (16°18’S, 146°37’O); petite (7 à 8 km de diamètre), ronde et fermée, elle a le statut de commune associée mais n’abrite que 170 habitants, vivant dans les petits villages d’Ofare au NO et de Tupara à l’est; elle a 220 ha de terres et 330 ha d’un lagon fermé aux eaux hypersalines (Vaitamae). Les sols y sont assez fertiles et l’on y produit coprah, agrumes et bananes; un aérodrome vient d’y être ouvert (code NKTN) tout au nord près d’Ofare et a enregistré 1 200 passagers en 2008 (130 mouvements) plus 2 300 en transit, et 18 t de fret.

Kauehi, à 40 km de Fakarava au NE, est la troisième commune associée, dont la population semble diminuer: elle a 550 hab. en 2007, contre 670 en 2002. De forme arrondie, l’atoll a environ 23 km de diamètre et se situe à 15°50’S et 145°07’O; il couvre 31 500 ha, dont 1 500 de motu. La plupart des habitants habitent au village de Tearavero qui est au nord-est, exploitent le coprah et, de plus en plus, les perles. L’atoll est équipé depuis 2001 d’un aérodrome (code NTKA), près du village, qui a enregistré 4 000 arrivées ou départs de passagers en 2008 dont 2 400 en transit, 35 t de fret et 220 mouvements. Kauehi s’est également nommé Putaka, et même un temps Vincennes mais du nom d’un navire états-unien.

Au NO de Kauehi, l’atoll d’Aratika (15°32’S, 145°32’O) rassemble 240 hab., travaillant surtout aux fermes perlières; l’atoll, qui a pu aussi être nommé Carlchov, a 835 ha de motu autour et surtout au nord et nord-est d’un lagon de 15 000 ha, un récif de 51 km de tour, le village de Paparara côté nord-est et, depuis 2004, un aérodrome tout au nord sur un grand motu (Aratika-Nord, code NTKK), qui a vu 220 mouvements en 2008 pour 1 700 passagers et 30 t de fret; un nouveau village est prévu près de cet aérodrome, auquel la piste de 1 200 m, revêtue et susceptible d’être allongée, pourrait assurer un rayonnement étendu. Tout au sud près de quelques habitations, un autre aérodrome, privé, à piste non revêtue de 700 m, est enregistré sous le nom d’Aratika-Perles et le code NTGR. Le port d’Aratika reçoit chaque lundi le Cobia III et huit fois par an le Mareva Nui.

Au SE de Kauehi, l’atoll de Raraka (qui fut aussi Wilkes) est à 16°10’S et 145°0; il a 74 km de tour, un lagon de 36 100 ha et abrite 130 hab., dans un village de quelques familles, Motutapu, au nord de l’île près de la passe; il n’a pas d’aérodrome. Enfin, l’atoll le plus oriental est vide et beaucoup plus petit: Taiaro (15°45’S, 144°38’O), déjà à 95 km de Fakarava, découverte par FitzRoy en 1835, est une île ronde d’environ 5 km de diamètre et 930 ha, dont le lagon de 600 ha est totalement clos et hypersalé. Elle a été jadis habitée, mais ne l’est plus; propriété privée de W.A. Robinson, elle a été déclarée réserve intégrale de nature, sous son nom, avec son accord et celui du gouvernement français, préfigurant l’inscription de l’ensemble des sept îles de la commune dans le programme MAB de l’Unesco.