106 880 ha dont 36 989 de terres coutumières, commune de Nouvelle-Calédonie dans la province du Nord, sur la côte au vent. Elle a plus de 50 km de long et une vingtaine de large: c’est la deuxième de la Grande-Terre par la taille, après Yaté. Elle ne compte cependant que 2 600 hab. en 2004 (3 500 avec la population comptée à part), dont 20 tribus de l’aire Hoot Ma Whaap groupant 85% de la population, divisées en deux districts et 5 tribus indépendantes, dont l’une se limite à quatre membres… Elle avait 1 900 hab. en 1956, 1 900 encore en 1976, 1 700 en 1983, puis sa population s’est mise à croître. Elle est composée à 97% de Mélanésiens. Le bourg est au débouché de la rivière de même nom, au fond d’une baie encaissée à 379 km de Nouméa. Le premier établissement colonial, le plus ancien sur la Grande-Terre, fut celui de l’Anglais Richards en 1843. Puis, entre missionnaires, militaires et colons, l’histoire de Hienghène a été marquée par une longue série d’affrontements avec la population mélanésienne, notamment dans les années 1880 sous la direction du chef coutumier Bouarate, qui fut déporté à Tahiti, et jusqu’au cours des années 1980: Hienghène était la ville de Jean-Marie Tjibaou, qui en fut le maire. En 1984, une embuscade tendue par des colons fit une dizaine de morts parmi des militants Kanak de retour d’une réunion, dont deux frères de Tjibaou. Le bourg a un centre culturel réputé, avec un musée, un collège public, une maison familiale rurale et une base de loisirs dotée d’une salle omnisports, un guichet de banque. Ses huit écoles primaires reçoivent 440 élèves, le collège 210. Sur 450 «établissements», 190 sont dans les services publics (dont 50 emplois communaux) et 100 dans l’agriculture. Le territoire, relativement allongé, englobe trois bassins montagnards, ceux de la Ouaïème au nord, de la Hienghène au centre, de la Tipindjé au sud, où convergent la Ouané Kouya et la Pamalé. Un long sillon longitudinal les recoupe en partie, entre le massif central, qui monte à 1 122 m, et la chaîne côtière, plus puissante. Plusieurs villages comme Ouyaguette, Bas-Coulna, Tnèdo, Tiendanite sont dans ce sillon. Tiendanite, un village de 120 habitants dans une vallée affluente de la Hienghène à une vingtaine de kilomètres au sud du bourg, abrite les tombes de Tjibaou, qui y naquit, et des victimes du massacre de 1984. La chaîne côtière est morcelée en quatre massifs par les trois principaux fleuves. Au nord se dresse celui du mont Panié, qui porte le point culminant du territoire (1 629 m) et une réserve spéciale de flore de 5 000 ha; il domine à l’ouest et au sud la profonde et pittoresque vallée de l’Ouaïémé, qui interrompt la route littorale (bac). La côte a une envergure de 35 km à vol d’oiseau. Au nord sous le Panié, d’où descendent de belles cascades, elle offre la plage de Tao et des villages de Panié et Ouaïémé (écrit aussi Wayem). Plusieurs villages et de petites plages sont au nord-ouest de Hienghène, qui se tient au débouché de la rivière du même nom; Ouen Pouest, Tilougne (Tiluny) et Ouaré (Waré) y abritent la principale tribu de la commune (320 hab.). Un curieux îlot est appelé la poule de Hienghène à cause de son profil. Juste à l’est, passé l’estuaire, se dressent les falaises de calcaire noir des roches de Lendéralique, près des grottes et du village de Koulnoué, où s’est établi le Club Méditerranée mais dans un hôtel de 50 bungalows qui appartient au groupe provincial Sofinor: «Je suis une kanak de Hienghène et je suis de la tribu de Koulnoué là ou il y’a ce fameu club med que vous dites. Et je sais pas si vous ètes au courant mais les patrons du club med c’est nous les gens de cette tribu et nous ne sommes pas des métro, le directeur est un métro mais les vrais patrons c’est nous jèspère que vous m’avez bien comprises!!!» (blog sur Hienghène, http://voyage-bons-plans.aufeminin.com/forum/voyagesasieautres/__f85_voyagesasieautres-Qui-connait-hienghene-en-nouvelle-caledonie.html). Un peu plus à l’est, le village de Tipindjé est au bas de la vallée de même nom. Deux traversées anciennes suivent des sentiers difficiles: le Chemin des Arabes qui part de Hienghène même, passe près de Tiendanite et aboutit à Voh; la Traversée de la Chaîne à Cheval, du village de Tipindjé par la vallée de ce nom, vers Koné ou Pouembout au sud-ouest. |