Hiva-Oa

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2 300 hab. dont 320 à part, 32 650 ha, commune de Polynésie française dans la subdivision des îles Marquises, au sud-est de l’archipel par 9°45’S et 139°O. Hiva-Oa est la deuxième île des Marquises par la surface et la population, et le chef-lieu des Marquises du Sud, après avoir été celui des Marquises tout entières de 1904 à 1940. L’île, qui a près de 40 km de long dans le sens O-E, a été repérée en 1595 par Mendana, qui l’avait appelée Domenica. Elle est très riche en restes archéologiques et lieux sacrés, sans doute la plus riche de toute la Polynésie. Elle a été longtemps en proie à de vives guerres tribales, et annexée par la France en 1842.

Elle forme un croissant tourné vers le sud et très effilé vers l’est jusqu’à la pointe du cap Matafenua. Un grand volcan (Taaoa) se signale par une muraille de 1 000 m au-dessus d’une caldeira dans laquelle est né plus tard un second volcan plus petit, Atuona; il culmine au mont Temetiu (1 213 m) et monte encore à 1 126 m au mont Feani. Entre les deux arcs, un plateau de laves s’étale vers 450 m, où ont pu être installés l’aéroport et une ferme d’élevage. Un autre volcan, le Puamau, rehausse le relief vers l’est, où le dyke Otua monte à 924 m.

Le chef-lieu, Atuona (2 000 hab.) est sur la côte sud, au fond de la grande baie de la caldeira, protégée au sud-ouest par la pointe Teaehoa; il a un centre médical et dentaire, un collège et un lycée professionnel publics, et un collège catholique pour jeunes filles avec un gros internat. Le village de Taaoa est aussi sur la baie, mais plus au sud-ouest; aux alentours, subsistent de très nombreux témoins archéologiques. C’est à Atuona que sont la plupart des hôtels et le musée Ségalen-Gauguin, la maison de Gauguin reconstituée et sa tombe, ainsi que la tombe de Jacques Brel, qui passa ses dernières années dans l’île (1975-1978). Un nouveau port a été aménagé dans la baie voisine de Tahauku, ou baie des Traîtres, auprès de laquelle le colon John Hart s’était taillé en 1872 un domaine de 800 ha pour l’élevage de bovins et la culture du coton, avec des travailleurs importés d’Asie; site de pétroglyphes aux environs. Sur le versant de la baie a été installé un hôtel Pearl Beach du groupe tahitien FHP.

L’autre commune associée est Puamau, au fond d’une baie de caldeira au pied du volcan de ce nom sur la côte est; elle n’a que 350 habitants, mais une infirmerie; non loin se trouve un ancien site sacré de grand intérêt, associant le grand tiki de Takaii (2,35 m de haut) et le marae d’Oipona. La crête volcanique se prolonge à basse altitude au sud de la baie en donnant la longue et étroite péninsule qui mène au cap Matafeuna. Sur la côte nord végètent dans de très beaux sites les petits villages de Nahoe, Hanapaaoa et Hanaiapa, qui bénéficient de postes de secours sanitaires; Hanaiapa est réputé pour ses fleurs et ses pierres gravées.

L’aérodrome (NTMN/HIX) est au centre de l’île; il a été fréquenté par 24 000 passagers en 2008 dont 1 600 en transit, a manipulé environ 150 t de fret et géré 1 500 mouvements dans l’année; il entretient des relations directes avec Tahiti (11 400 passagers en 2003) et Nuku-Hiva (6 100). L’île reçoit les visites régulières de l’Aranui III et du Taporo IX, comme toutes les Marquises habitées. Une route relie Taaoa, Atuona, l’aérodrome, puis Nahoe et Puamau à l’est, d’où partent quelques branches vers les baies les plus habitées. L’île a des centrales thermiques et hydrauliques.

Hiva-Oa a pour dépendances trois îles proches, Tahuata, qui a été érigée en commune indépendante, l’îlot Motane (ou Mohotani), qui est rattaché à Tahuata et qui est constitué en réserve naturelle depuis 1992, enfin l’îlot Fatu Huku, qui est à plus de 30 km au nord d’Hiva-Oa (9°25’S, 138°56’O), inhabité et petit (100 ha).