commune de Nouvelle-Calédonie dans la province du Sud sur la côte occidentale, limitrophe de la province du Nord en contact avec Canala. La commune mesure 46 400 ha, dont 6 262 en terres coutumières de l’aire Xaracuu, partagés entre quatre tribus qui forment 14% de la population. Elle a eu 1 900 hab. en 1956, 2 000 en 1976, 2 500 en 1996 et 2 900 en 2004 (3 400 avec la population comptée à part), dont 49% d’Européens et 33% de Mélanésiens, plus 13% de Wallisiens-Futuniens. La commune est le centre administratif de la province du Sud, pourvue d’une simple antenne à Nouméa. Le bourg est à 100 km de Nouméa à la traversée de la rivière de même nom par la RT 1, et assez éloigné de l’océan, à une quinzaine de kilomètres de la baie de Téremba. Il est, à l’instar de Bourail, né comme colonie agricole pénitentiaire en 1871, sous la protection du fort de Téremba. Puis des colons Malabars ont été importés de la Réunion en 1880, pour la culture de la canne à sucre, et le pénitencier de Fonwhary (à la limite de la commune de Sarraméa) a même été transformé en internat pour jeunes filles de déportés en 1892… Entre temps, La Foa avait été en 1878, avec Boulouparis sa voisine, le siège d’une longue et meurtrière insurrection mélanésienne en réponse aux multiples usurpations de terres. La commune reste en partie agricole et fournirait plus de la moitié des pommes de terre de Nouvelle-Calédonie, un quart des fruits, tout en cultivant abondamment la canne à sucre; une station fruitière fonctionne à Pocquereux, à l’est du bourg, et l’Ocef possède une unité frigorifique; une grande ferme aquacole de crevettes est sur le rivage de la presqu’île de Ouano, au sud-est, où un groupe de pêcheurs ramasse les bêches de mer. La réserve marine de Ouano vise à réduire les risques de surfréquentation sur 2 980 ha dont 3 terrestres. La Foa accueille à la fois trois fermes aquacoles et l’une des deux stations de conditionnement de crevettes du pays, la Pénéide de Ouano du groupe Braun-Ortega. Un peu d’or avait été trouvé dans la commune, et a été exploité durant quelques années (mine Queyras). Le territoire de La Foa a une largeur d’environ 20 km et une profondeur d’environ 30 km jusqu’à la crête, qui monte à 1 058 m au mont Canala. La partie montagneuse correspond au bassin de la Foa, dont la vallée est suivie par une route jusqu’aux villages tribaux de Koindé (ou Coindé) et Ouipoin (Oui-Poin) de 90 et 120 hab. respectivement, sous le mont Canala et le plateau de Dogny; c’est à la Bachellerie sur la route de Ouipoin que les indépendantistes Éloi Machoro (ministre de la sécurité du gouvernement provisoire FLNKS) et Marcel Nonaro ont été abattus en janvier 1985. La côte est indentée au nord par la presqu’île et l’île Lebris, au sud par la presqu’île de Ouano, qui abrite une belle plage donnant sur la baie Chambeyron, où s’est établi le camping le mieux équipé de Nouvelle-Calédonie (Convivia). L’hippodrome et la passerelle Marguerite, installée en 1909 et dessinée par des élèves d’Eiffel, désaffectée mais entretenue, sont les attractions du bourg, qui a un cinéma depuis 1999 et qui est jumelé avec Tsuruka au Japon. Un festival annuel du film a réussi à s’imposer, une école de parachutisme a été ouverte. Au sud-est de la commune au fond d’une petite vallée se trouve l’une des «grandes cases» les plus appréciées de l’île, à Oua Tom, centre d’une tribu de 130 personnes. La Foa a un collège public (300 élèves) et une antenne de lycée professionnel (130), plus un collège catholique, une médiathèque et un centre culturel, une maison de retraite (11 places); deux supermarchés et trois supérettes, deux banques, une salle omnisports, une piscine. Trois écoles primaires totalisent 670 élèves, les deux collèges 490. Sur 930 «établissements», 300 sont dans l’agriculture et 40 dans la pêche, 250 dans les services publics. |