archipel de trois grandes îles coralliennes et quelques petites îles et récifs à une centaine de kilomètres à l’est de la Grande-Terre, formant depuis 1988 la province des Loyauté: Ouvéa au nord, Lifou et sa petite dépendance Tiga au centre, Maré au sud. Le chef-lieu est à Wé (Lifou). Les îles ont été explorées et cartographiées par Dumont d’Urville en 1827 et 1840; l’origine de leur nom reste obscure. Elles ont ensuite intéressé les chasseurs de baleines et les trafiquants de bois de santal à destination du marché chinois. Très fréquentées par les missionnaires protestants britanniques dans les années 1840 et 1850, arrivés par Maré et progressivement installés ensuite vers le nord, elles en ont conservé une forte proportion de protestants, de mots issus de l’anglais, et même la pratique du jeu de cricket. Dès 1850, un certain nombre d’habitants ont été victimes de la traite, dite ici «chasse aux merles», et déportés vers l’Australie, Fidji ou les Samoa sur les plantations. Les missionnaires catholiques français sont apparus en 1856 à Ouvéa et ont suivi un mouvement inverse vers le sud, parvenant à Maré en 1866 seulement. La France a pris officiellement possession de l’archipel en 1864. L’ensemble occupe 2 200 km2 de terre et compte environ 21 000 habitants (Loyaltiens), hors doubles comptes; il forme à présent une province des Loyauté. Les îles n’ont pas de rivière, mais des nappes phréatiques en communication avec la mer, où cependant l’eau douce surmonte l’eau salée et peut être utilisée à partir de puits. Elles ont des caractères très différents: Lifou et Maré sont des plates-formes rocheuses surélevées, Ouvéa n’est que la partie orientale d’un atoll qui s’enfonce vers l’ouest. Chaque île a sa propre langue dominante, en dehors du français, et se divise en districts coutumiers. L’archipel est séparé de la Grande-Terre par un long bras de mer de 100 km de large et profond de 2 000 m. Les relations se font bien plus avec Nouméa directement qu’avec les petits ports de la côte orientale de la Grande-Terre. Lifou et Ouvéa sont en train de recevoir, par l’intermédiaire de Poindimié, une ligne sous-marine de télécommunications à haut débit qui les relie à Nouméa. La province de îles Loyauté occupe au total 198 090 ha de terres émergées dont 192 366 de terres coutumières partagées entre 87 tribus (16 districts) qui composent 98% de la population. De 10 900 hab. en 1956, la population est passée à 14 500 hab. en 1976, 20 900 en 1996, et 22 100 en 2004, dont 97% de Mélanésiens et 2% d’Européens. La densité de population est donc faible, un peu supérieure à 12 hab./km2. La province enregistre 3 800 élèves dans les écoles primaires, 2 200 dans onze collèges, 250 au lycée général et 280 dans deux lycées professionnels; 45% des habitants ont moins de 20 ans et l’âge moyen est de 27,4 ans. Parmi les 3 700 «établissements», 1 600 sont dans les services publics, 720 dans l’agriculture, 370 dans la construction, 230 dans la pêche et 240 dans le commerce. L’agriculture ne porte guère au total que sur 1 200 ha (dont 500 «entretenus»), dont 660 ha en herbe, 190 en tubercules et moins de 100 en vergers; la population des familles «agricoles» est néanmoins évaluée à 7 000 personnes, 1 500 travailleurs; il y aurait dans ces îles 1 700 bovins, 7 600 porcins et une vingtaine de tracteurs. La province a trois bibliothèques, un centre culturel, mais ni cinéma ni musée. Son Assemblée territoriale, qui siège à Wé, comprend 14 membres, dont 7 siègent aussi au Congrès. Elle est présidée par Néko Hnepeune, également maire de Lifou, indépendantiste (FLNKS-Union Calédonienne). Le FLNKS-UC y a 8 élus avec son associé LKS, le FLNKS-UNI-Palika 4, les travaillistes 2; l’opposition anti-indépendantiste n’a plus aucun élu depuis 2009. La province dispose d’une société publique d’investissement, la Sodil (Société de développement et d’investissement des îles Loyauté), dirigée par Samuel Hnepeune. Elle porte les intérêts provinciaux dans les accords miniers au sein de la STCPI, qui représente les provinces dans le groupe Eramet, et la SPMSC dans Goro Nickel, ainsi que dans l’hôtellerie, la pêche et le transport aérien par sa filiale Air Loyauté, titulaire de deux avions Twin Otter, limitée pour le moment au transport à la demande. |