quartier au sud-ouest du 9e arrondissement de Paris, délimité au sud par les boulevards de la Madeleine, des Capucines et des Italiens, à l’est la rue Taitbout et une fraction du boulevard Haussmann, les rues Saint-Lazare et de Châteaudun au nord, les rues Vignon et du Havre à l’ouest. Il est traversé par le boulevard Haussmann, la Chaussée-d’Antin et la rue Auber. Il contient au sud l’Opéra, ou plus exactement le Palais Garnier, puissante œuvre de Charles Garnier édifiée de 1861 à 1875, qu’encadrent en losange les rues Scribe et Auber à l’ouest, Glück et Halévy à l’est, et vers lequel convergent les percées de l’avenue de l’Opéra, de la rue de la Paix et de la rue du Quatre-Septembre qui sont dans le 2e arrondissement. Le bâtiment offre 11 000 m2 utiles et 2 000 places sous un plafond décoré par Chagall en 1964; il est désormais consacré au ballet. Juste au nord-ouest sont les deux grands magasins rivaux des Galeries Lafayette et du Printemps, étendus sur plusieurs îlots. Le magasin des Galeries Lafayette tire son nom de l’avenue La Fayette, qui se branche sur le boulevard Haussmann juste à l’angle sud-est: c’est là qu’apparut en 1894 sa première expression, mais bien après le Bon Marché ou le Printemps. La construction et les réaménagements se sont étalés sur un siècle. Disposant de 70 000 m2, les Galeries Lafayette font un milliard d’euros de ventes annuellement pour 25 millions de visiteurs, environ 100 000 par jour. Le groupe, resté indépendant (famille Moulin) et qui possède aussi les enseignes et magasins BHV et Monoprix, les sociétés de crédit Laser et Cofinoga, réalise un chiffre d’affaires annuel de plus de 5 milliards d’euros, dispose de 575 magasins et 45 000 salariés. Le Printemps est apparu dès 1865 à proximité de la gare Saint-Lazare et les bâtiments actuels sont de 1881, mais ils ont été plusieurs fois remaniés; sa surface de vente est de 45 000 m2 dans trois immeubles et le magasin accueille 8 millions de visiteurs par an. La société, acquise par François Pinault en 1991 et alors intégrée au groupe PPR (Pinault-Printemps-Redoute), a été vendue en 2006 à RREEF Alternative Investments, filiale de la Deutsche Bank en association avec l’italien Borletti (magasins Rinascente). Tout près du Printemps est le lycée Condorcet, qui accueille un millier d’élèves, dont 450 en classes post-bac. Entre le lycée Condorcet et le Printemps, l’église Saint-Louis-d’Antin est issue d’un couvent des années 1780 et associée à un centre culturel catholique Georges-Bernanos. Le reste du quartier est marqué par une forte concentration de salles de spectacle, de grands hôtels et de bureaux et sièges de sociétés de renom, celles-ci affectionnant particulièrement le boulevard Haussmann. S’y trouvent ainsi l’Olympia (2 000 à 2 500 places) sur le boulevard des Capucines, les théâtres Athénée-Louis Jouvet (560 places), Comédie-Caumartin (390 places), Édouard VII-Sacha-Guitry (500 places) et Mogador (1 600 places), la salle pour touristes Paristoric qui présente un film d’introduction aux visites de Paris, le musée de la Parfumerie et le musée de l’Opéra; l’hôtel Intercontinental de 450 chambres, appartenant à un groupe britannique, l’hôtel Scribe de 210 chambres qui relève d’un groupe arabe Minhal; les sièges de la banque BNP-Paribas et du groupe alimentaire Danone. Le quartier, proche de la gare Saint-Lazare, accueille en son sein les gares du RER A Auber et du RER E (Eole) Haussmann-Saint-Lazare; il est desservi par les stations de métro Havre-Caumartin, Opéra, Chaussée-d’Antin, Trinité et Madeleine. La rue de Provence, qui contribue au nom du quartier, est longue de 1 200 m; elle est issue d’une voie établie en 1770 sur le tracé d’un grand égout de la ville, et qui fut en partie rue de l’Égout-Saint-Nicolas, une autre partie étant nommée rue de Provence du nom du comte de Provence, futur Louis XVIII; l’ensemble a été unifié en 1868. |