6 500 hab., 31 ha, quartier occidental de l’arrondissement Paris-4e, entre les rues Lobau et des Archives à l’est et le boulevard Sébastopol à l’ouest, la rue Rambuteau au nord et le quai de Gesvres qui domine la voie Pompidou et la rive droite de la Seine au sud. Il comprend au sud-est l’hôtel de ville de Paris et sa grande place, qui fut le site de la place de Grève ainsi nommée jusqu’en 1830 et qui bordait le plus ancien et plus grand port de Paris; aller «en grève» était aller chercher du travail, et la concentration d’ouvriers en quête d’embauche popularisa le nom à contre-emploi… La place fut aussi le lieu des exécutions publiques jusqu’à la Révolution. Le bâtiment de l’hôtel de ville, richement décoré, est de 1882, le précédent ayant été ruiné lors des combats de la Commune en mai 1871; il succède à un palais des 16e-17e s. à la mode italienne, lui-même sur le site de la mairie de 1357. La place de l’Hôtel-de-Ville, réaménagée en 1854, mesure 155 m sur 82. La station de métro Hôtel-de-Ville a été ouverte sur la ligne 1 en 1900, sur la ligne 11 en 1935; elle est l’une des plus fréquentées de Paris et dispose de six entrées. Sur le quai de Gesvres face à l’hôtel de ville est le bâtiment de l’Assistance Publique, tandis que sur la rue de Rivoli au nord, le Bazar de l’Hôtel de Ville (BHV) a été ouvert en 1912; il appartient actuellement au groupe des Galeries Lafayette. Au sud-ouest, la tour Saint-Jacques du début du 16e s. est l’ancien clocher de l’église Saint-Jacques-de-la-Boucherie disparue; il a été entièrement restauré au 19e s. après avoir servi de tour à fondre des plombs de chasse, et porte une petite station météorologique. Il est flanqué d’un square, qui ouvre au sud sur le théâtre de la Ville et la place du Châtelet. Le théâtre de la Ville a été construit en même temps que celui du Châtelet et ouvert en 1862; il se consacre surtout à la danse contemporaine et il est associé par la Ville au théâtre des Abbesses dans le 18e arrondissement; il a reçu 220 000 spectateurs en 2007 et dispose d’un millier de places. Au centre-ouest du quartier, l’église Saint-Merri est un édifice de style flamboyant du 16e s., où se jouent de nombreux concerts et qu’avoisine le collège privé Saint-Merri; le cloître Saint-Merri a été l’objet de violents combats lors des insurrections ouvrières de 1832, romancés par Hugo dans Les Misérables. Le nom de la rue des Lombards rappelle que le quartier était au Moyen Âge et encore au 17e siècle le centre du change et de la banque; la rue Quincampoix est proche, dans le quartier Sainte-Avoie, comme la rue de la Grande-Truanderie, mais dans le quartier des Halles. Au nord, le Centre Pompidou, dit aussi Centre Beaubourg, a été construit en 1977 à la place d’un ancien îlot insalubre sous la forme d’un vaisseau de huit niveaux (60 000 m2) aux structures agressives en «parodie de la technologie» comme le qualifie son propre concepteur Renzo Piano. Il abrite le Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou avec le musée national d’Art moderne et le Centre de création industrielle, réunis en 1992, ainsi que la «BPI», Bibliothèque publique d’information, la bibliothèque Kandinsky et un vaste restaurant concédé au groupe Costes. Il attire cinq ou six millions de visiteurs par an et a dû être rénové de 1997 à 2000. Il est entouré d’une place de flânerie, ornée de la fontaine Stravinski (J. Tinguely et N. de Saint-Phalle, 1983), où se produisent de nombreux artistes de rue et sur laquelle donnent des activités annexes comme l’Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique-musique) de Pierre Boulez et l’atelier Brancusi. Le théâtre Essaïon (privé, une centaine de places) est juste derrière, dans l’étroite rue en angle de la Pierre-au-Lard. La rue Saint-Martin et la rue du Temple traversent le quartier dans le sens SSO-NNE, encadrant l’axe secondaire rue du Renard-rue Beaubourg, sur lequel sont le théâtre du Renard (100 places) et l’ensemble gymnase et piscine Saint-Merri, plus la salle de spectacle du Café de la Gare (450 places) et le Centre de la Danse du Marais qui lui est associé. La rue de Rivoli, percée de la première moitié du 19e s., les croise perpendiculairement. Plusieurs passages et galeries traversent les îlots de la partie occidentale. Autour de la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, s’est développé depuis les années 1980 un autre espace communautaire de culture homosexuelle. Le quartier est desservi par les métros Hôtel-de-Ville et Châtelet au sud, Rambuteau au nord. Son nom est porté par l’église, en place depuis le 13e siècle mais rebâtie depuis, la rue Saint-Merri (220 m) qui remonte à la même époque, et la rue du Cloître-Saint-Merri (130 m), déjà mentionnée en 1300. La station de métro Rambuteau est sur la ligne 11 (1935) au croisement de la rue Rambuteau et de la rue Beaubourg, avec quatre accès; elle donne directement accès au Centre Pompidou, dont elle porte mention en sous-titre. La rue Beaubourg, longue de 590 m, est parallèle à l’axe de la vieille rue Saint-Martin (SSO-NNE), longe le Centre Pompidou et atteint la rue de Turbigo dans le 3e arrondissement. Elle résulte d’un alignement de 1851, mais le nom est celui d’un village attesté au moins au 11e siècle. |