12 700 hab., 83 ha, quartier le plus oriental du 6e arrondissement de Paris. Il est bordé au nord par la Seine, que longent les quais Voltaire et Anatole-France, à l’ouest par l’alignement courbe des rues Vaneau et de Bellechasse, au sud et à l’est par celui des rues de Sèvres et des Saints-Pères. Il donne sur le Louvre par le pont du Carrousel et le pont Royal. Il est traversé par la rue du Bac, le boulevard Saint-Germain et le boulevard Raspail, qui se réunissent en un carrefour très fréquenté desservi par le métro Rue-du-Bac et par la rue du Bac, qui est parallèle à la limite occidentale et qui croise le boulevard Saint-Germain juste au début du boulevard Raspail; ces deux dernières artères sont les plus larges voies du quartier. Parallèlement à la Seine, ou à peu près, courent d’est en ouest les rues de Lille, de l’Université, de Grenelle, de Varenne et de Babylone. Le quartier comprend au nord le musée d’Orsay, installé dans les murs d’une ancienne gare de 1898 qui accueille en sous-sol une station du RER C. Le musée, ouvert en 1986, est l’un des tout premiers de Paris et de France par l’ampleur de ses collections d’art moderne et contemporain, d’arts décoratifs et de sculptures du 19e siècle; le musée Hébert (6e arrondissement) lui est rattaché. Son esplanade est ornée par les statues des Six Continents de l’Exposition universelle de 1878. Le musée est relayé à l’est par le bâtiment de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), dans les anciens hôtels de Belle-Isle et de Pomereu, orné d’une sculpture de Dubuffet (le Réséda), et un peu plus loin par la Documentation Française dans l’ancien hôtel de Mailly-Nesle; l’Institut des langues et civilisations orientales (Inalco) est proche, rue de Lille. La rue de Lille court sur plus de 1 000 m de la rue des Saints-Pères à l’Assemblée Nationale; c’est une ancienne rue de Bourbon, débaptisée en 1792 en mémoire de l’héroïque défense de la ville de Lille et qui n’a retrouvé son ancien nom que momentanément, entre 1815 et 1830. Aux alentours du boulevard Saint-Germain, le quartier accueille aussi l’École nationale d’administration (ENA), l’Institut d’Études Politiques et, au sud, la Fondation nationale des Sciences Politiques («Sciences Po») et la bibliothèque et le musée d’histoire du protestantisme. Près de l’église Saint-Thomas-d’Aquin (17e-18e s.), l’armée a groupé des services centraux, dont le Contrôle Général des Armées. La célèbre galerie Maeght est rue du Bac et l’éditeur Gallimard est rue Sébastien-Bottin dans les anciens locaux du préfet, statisticien et inventeur d’almanachs et annuaires (1764-1853) dont la rue porte le nom; l’Atelier de Joël Robuchon est rue Montalembert tout à côté. Un musée des Lettres et manuscrits s’est ouvert boulevard Saint-Germain, transféré de la rue de Nesle dans le 6e arrondissement. Un peu plus à l’ouest sont les grands bâtiments de l’hôtel de Roquelaure, traditionnellement affectés jadis au ministère des Travaux Publics et à ses avatars récents (urbanisme, construction, équipement, transports…), siège de l’actuel ministère de l’Écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer, dont l’administration centrale est toutefois à l’arche de la Défense. La Maison de l’Amérique latine est en face, dans l’hôtel Amelot de Gournay; l’École centrale d’électronique (privée) est à l’angle de la rue de Grenelle et du boulevard Raspail, le lycée Saint-Thomas-d’Aquin (catholique, 500 élèves) dans la même rue plus à l’est, le lycée d’Hulst (catholique, 470 élèves) rue de Varenne. La Maison de Verre de Pierre Chareau (1931) est rue Saint-Guillaume près de la rue de Grenelle. Le musée Maillol est près de la fontaine des Quatre-Saisons de Bouchardon (1745), rue de Grenelle. Vers l’est, le charmant petit square Récamier voisine avec l’espace EDF Electra, ancienne sous-station électrique transformée en lieu d’expositions. Au sud-ouest du quartier, le bâtiment le plus prestigieux est l’hôtel Matignon, siège de la présidence du conseil des ministres entouré d’annexes et prolongé le long de la rue Vaneau par un long jardin privé. C’est un ancien hôtel particulier du 18e siècle, qui fut un temps à Louis XVIII, à la duchesse de Bourbon puis devint l’ambassade d’Autriche-Hongrie avant d’être acheté par l’État en 1935. Plusieurs bâtiments ministériels se dispersent dans le quartier, mais plus encore dans le quartier voisin des Invalides; d’anciens hôtels particuliers ont été affectés à des ambassades et à des services de Matignon. Au sud, le Bon Marché fut le premier des grands magasins de la seconde moitié du 19e siècle, créé en 1852 par Aristide Boucicaut. Il a été racheté en 1984 par le groupe LVMH et associé à la Grande Épicerie de Paris du même groupe. L’ensemble donne sur la rue de Sèvres et le square Boucicaut au carrefour Sèvres-Babylone. L’hôtel de Cassini rue de Babylone, construit en 1768 mais refait au 19e s., accueille aussi des services du Premier ministre, plus ou moins éphémères comme le ministère chargé de la mise en œuvre du plan de relance. L’hôpital Laennec, issu de l’ancien hospice des Incurables, occupait l’angle sud-ouest du quartier; il a été désaffecté en 2000; son site donne lieu à un grand projet immobilier de logements et bureaux dans un cadre de verdure, par la société Cogedim. Le quartier comprend aussi dans cette partie sud le jardin Catherine-Labouré (70 ares, 1978), le lycée privé Thérèse-Chappuis (160 élèves) et le square des Missions étrangères, proche du Séminaire des Missions étrangères; plus la chapelle mariale de la Médaille miraculeuse (celle des «miracles» de Catherine Labouré en 1830, censée avoir guéri Paris du choléra en 1832), tout près du Bon Marché, qui passe pour être le 8e site parisien par sa fréquentation, avec 2 millions de personnes par an, avant l’Arc de Triomphe, le musée du quai Branly ou le Muséum… Le quartier a reçu le nom de son église principale. |