4 300 hab., 41 ha, quartier de Paris dans le 2e arrondissement. Limité à l’est par la rue Notre-Dame des Victoires, il est bordé au nord par les Grands Boulevards (des Capucines, des Italiens, Montmartre) et au sud par l’alignement des rues des Capucines, Danielle-Casanova, des Petits-Champs. Il est traversé d’est en ouest par la rue du Quatre-Septembre (520 m), du nord au sud par les rues Richelieu et Vivienne, et cette trame est recoupée en oblique à l’ouest par la percée haussmannienne de l’avenue de l’Opéra. La partie occidentale accueille de nombreux commerces de luxe et représentations commerciales étrangères, dont l’avenue de l’Opéra et surtout la rue de la Paix sont les sites favoris. Les grands hôtels de luxe Park Hyatt (ouvert en 2002, 178 chambres et suites, groupe états-unien) et Westminster (depuis le 19e s., actuellement au groupe états-unien Warwick, 102 chambres et suites) sont également rue de la Paix; cette partie accueille aussi l’Itecom (institut privé des techniques de communication et jeux vidéo) et une école privée d’enseignement des soins esthétiques (Catherine-Sertin, 250 élèves). La petite place Gaillon est l’un des hauts lieux de la gastronomie parisienne; c’est à l’hôtel Drouant qu’est décerné le prix Goncourt. Les deux principaux immeubles du quartier sont ceux de la Bibliothèque Nationale, rue Richelieu, et du Palais Brongniart (1826) au milieu de la place de la Bourse vers l’est, qui abrite la Bourse de Paris, naguère fameuse par sa «corbeille», effacée en 1987 par les ordinateurs. La station de métro Bourse de la ligne 3 est sur la place de la Bourse, côté rue du Quatre-Septembre La bibliothèque Richelieu, dans un grand bâtiment du 18e siècle, a été en grande partie vidée de ses collections lors de l’ouverture de la bibliothèque François-Mitterrand dans le 13e arrondissement. Elle engage en 2010 une restructuration qui doit s’étaler jusqu’en 2017. En 2014, la Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), qui s’est installé dans la galerie Colbert (carré Vivienne) ainsi que l’Institut national du Patrimoine, résultera de la fusion de trois grandes bibliothèques d’art: la Bibliothèque d’art et d’archéologie Jacques Doucet, qui a rejoint l’INHA en 2003; la Bibliothèque centrale des musées nationaux; la Bibliothèque de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts. La Bibliothèque de l’École nationale des Chartes leur sera associée. Avec d’autres collections spécialisées (arts du spectacle, estampes et photographies, manuscrits, monnaies et médailles, musique), le département des cartes et plans reste rue Richelieu, qui conservera les deux grandes salles de lecture du salon Ovale et Labrouste, et le jardin Vivienne. À l’angle sud-est du quartier sont la mairie, qui flanque l’église Notre-Dame des Victoires (17e s.), et les galeries Colbert et Vivienne de 1828 et 1826 dans l’ancien hôtel Bautru-Colbert. La petite rue Colbert (93 m) longe le côté nord de la Bibliothèque. D’autres galeries sont un peu plus à l’ouest avec le passage Choiseul (1827), et au nord-est autour du théâtre des Variétés (930 places) avec le passage des Panoramas, le plus ancien (1799): son propriétaire américain, William Thayer, y avait fait installer des tours d’attractions qui valurent son nom au passage. Le quartier accueille de nombreux théâtres: Daunou (450 places), la Pépinière-Opéra (350 places), la Michodière (700 places), les Bouffes-Parisiens (670 places) à l’ouest, le théâtre-musée des Capucines créé par le parfumeur Fragonard en 1993, l’Opéra-Comique et les Variétés sur les Grands Boulevards: Marivaux, Grétry, Feydeau, Monsigny y ont leurs rues. Le théâtre national de l’Opéra-Comique, créé en 1801, utilise la salle Favart, inaugurée en 1783, reconstruite en 1840, puis en 1898, à la suite d’incendies, et qui offre 1 100 places; il a le statut d’établissement public. Les galeries d’art abondent aussi. La Photothèque Nationale est à un angle de la Bibliothèque Nationale, un conservatoire privé rue Vivienne. La rue Sainte-Anne, au sud, est devenue très «japonaise». Le quartier est dépourvu d’espace vert, si ce n’est le petit square Louvois devant la Bibliothèque Nationale, orné de la fontaine de Visconti (1842). Il est desservi par les métros Quatre-Septembre au centre, Opéra, Richelieu-Drouot et Grands-Boulevards en bordure septentrionale, Étienne-Marcel au sud-est. Le nom du quartier associe la rue Vivienne (640 m) percée de 1784 à 1830 et dont le nom, d’origine ancienne, vient de la famille Vivien, qui donna à Paris un échevin en 1599; et de la place Gaillon, qui avec la rue de même nom vient, depuis 1578, d’un ancien hôtel de Gaillon. La rue du Quatre-Septembre, ouverte en 1864 dans le cadre des travaux haussmanniens, fut d’abord nommée rue du Dix-Décembre pour célébrer le jour de l’élection du prince Louis-Napoléon Bonaparte à la Présidence de la République (10 décembre 1848). Huit jours seulement après la proclamation de la Troisième République le 4 septembre 1870, au lendemain des désastres militaires du Second Empire, son nom changea de date… Elle va de la rue Vivienne à la place de l’Opéra, sur 520 m. Elle est relayée vers l’est, au-delà de la place de la Bourse, par la rue Réaumur. La station de métro Quatre-Septembre, de 1904, est vers le milieu de la rue, sur la ligne 3. |