contrée d’origine historique qui correspond assez bien au département de l’Allier et a été en partie le fief d’une famille seigneuriale devenue royale. L’étymologie du nom, comme de celui des Bourbon, est étroitement liée à la boue (borvo en gaulois), trait commun de la plupart de ces plaines humides à nombreux étangs. Le Bourbonnais a longtemps joué le rôle de marche boisée entre l’Auvergne et les plaines agricoles du Bassin Parisien, de statut quasi colonial, ce qui lui a valu une certaine soumission aux propriétés seigneuriales et ecclésiastiques (abbaye de Souvigny) et une population flottante de fratries de tenanciers, surtout métayers. L’immense domaine forestier du connétable de Bourbon fut confisqué par le roi François Ier en 1527 et survit sous la forme de quelques belles forêts domaniales, dont la plus vaste et la plus connue est celle de Tronçais. La contrée a peu de villages, mais plutôt des hameaux dispersés et des maisons de maître; cette structure fut associée à une longue opposition sociale, favorisant l’émergence de mouvements paysans à la fin du 19e s. et au début du 20e, et une orientation précoce et durable vers des votes de gauche. Un bocage de bouchures au NO a bénéficié de sols plus lourds et moins acides que la partie orientale, souvent dénommée Sologne bourbonnaise, au moins entre Loire et Allier, que prolongent à l’ouest de l’Allier les sables des varennes. Le Bourbonnais fait en Auvergne figure de contrée «du nord» et pas vraiment auvergnate, tant par sa culture et sa langue que par ses maisons basses aux toits de tuiles plates en forte pente. L’orientation agricole est vers les élevages pour la viande, plutôt de bovins dans le Bocage, de porcs et de dindes dans la Sologne (vallée de la Besbre). |