Nice

(345 530 Niçois, 7 192 ha dont 1 235 de bois) est la préfecture des Alpes-Maritimes. La ville est sur le littoral de la baie des Anges juste à l’est de l’embouchure du Var. Devenue française en 1860, elle est l’héritière d’une citadelle ligure, relayée par un comptoir des Grecs de Marseille dénommé Nikaia, c’est-à-dire victoire, pour célébrer leur succès local au 4e s. avant notre ère; puis par les Romains de l’oppidum de Cemenelum, qui a donné Cimiez. Le nom de Nice (jolie en anglais) n’a sans doute pas été étranger à son succès au 19e s. auprès des Britanniques férus de la Côte d’Azur, et Nice le leur a rendu en nommant promenade des Anglais son front de mer.

Le centre-ville aux nombreuses ruelles occupe un assez petit triangle délimité par la butte du château à l’est, la plage et le quai des États-Unis au sud, le cours du Paillon au nord. Il réunit encore l’hôtel de ville, la préfecture dans l’ancien palais des Gouverneurs (17e s.), le palais de justice; marchés et ancien palais municipal du cours Saleya côté mer, tour de l’Horloge (18e s.); au pied de la butte en bord de mer, la tour Bellanda, du 19e s., abrite un musée naval. Le centre contient aussi plusieurs églises et la cathédrale baroque Sainte-Réparate (17e s.), le palais Lascaris (17e s.), et se termine à la pointe nord-est par la grande place Garibaldi, à arcades. La butte porte les ruines de l’ancien château fort détruit au début du 18e s., et de l’ancienne cathédrale, un parc de 2 ha avec table d’orientation et un cimetière. Le Paillon est entièrement recouvert sur ses derniers 1 500 m; sa plaine étroite, qui porte la place Masséna, haut lieu des rencontres niçoises, est aménagée en promenades ombragées, dont le jardin Albert-1er et son théâtre de verdure au sud, fermées au nord-est par le théâtre et le quadrilatère du musée d’art moderne et contemporain, proche du muséum d’histoire naturelle. Au-delà, ont pris place sur le Paillon le palais des Congrès et le parc des Expositions, formant l’ensemble Acropolis.

Derrière le relief du château, le port Lympia est une double darse de 450 m de long, creusée au 18e siècle et agrandie au début du 20e s., protégée par une digue d’avant-port; il assure des liaisons régulières avec la Corse par la Sncm et les Corsica Ferries, totalisant 840 000 passagers par an, auxquels s’ajoutent plus de 400 000 passagers de croisières, mais en grande partie à Villefranche; et seulement 300 000 t de fret. De l’autre côté du port, le quartier Lympia abrite le musée de paléontologie humaine Terra Amata; au nord du port et à l’est du Paillon s’est développé le quadrillage régulier du quartier Riquier, où sont un gros centre commercial et une gare, un centre de sports et un élément universitaire (première année de médecine, odontologie, psychologie). La ville du 19e siècle s’est largement étalée à l’ouest et au nord du Paillon selon un plan d’allure assez régulière aussi, entre la promenade des Anglais et la grande courbe des voies ferrées, redoublée par une voie routière rapide. Le casino Ruhl est en bord de mer à l’embouchure du Paillon; suivent vers l’ouest l’ancien palais de la Méditerranée rénové en 2003, le musée Masséna, les grands hôtels comme le Négresco de 1912 ou l’Élysée Palace. Un peu plus loin, des Baumettes à Sainte-Hélène près du débouché du vallon de Magnan, dans un environnement de petits parcs, ont pris place le musée des Beaux-Arts, les Facultés des Lettres et de Droit, l’hôpital de l’Archet et, un peu plus loin, le musée des trains miniatures au parc des Miniatures et le musée d’Art naïf Anatole Jakovsky dans le château Sainte-Hélène.

Au-delà de la voie ferrée et de la pénétrante, qui passent en tunnel sous la colline de Carabacel, l’habitat a conquis jusque fort loin vers le nord les collines qui entourent le centre. Celle de Cimiez, proche de la rive droite du Paillon et exactement à l’aplomb du centre historique, conserve dans ses jardins des témoignages gallo-romains (les Arènes); elle a reçu le musée archéologique, plus un musée Matisse, et abrite un monastère franciscain avec musée et jardins. À l’est de Cimiez dans la vallée du Paillon, le quartier Pasteur abrite de vastes installations hospitalières avec la faculté de médecine. Dans les quartiers septentrionaux s’éparpillent le musée Chagall et ses jardins près de Carabacel, des bâtiments universitaires à l’ouest de Cimiez dans le parc de Valrose, plus loin Saint-Barthélemy et le musée du prieuré du Vieux Logis (16e s.) au nord-ouest, l’église moderne dédiée à Jeanne d’Arc en 1934, l’église russe Saint-Nicolas à l’ouest, qui date de 1917. Près de la gare juste au nord du centre-ville, le quartier Trachel est classé en «quartier prioritaire».

Tout à l’est, la commune est bordée par des reliefs assez escarpés; ils commencent en bord de mer par le cap de Nice et, plus à l’est, la pointe des Sans Culottes et la côte rocheuse du sud-ouest de la baie de Villefranche, dominés par le mont Boron (191 m). Celui-ci, qui porte un fort, et un parc de 57 ha, est prolongé au nord le mont Alban (223 m) qui porte un vieux fort qui complétait la citadelle de Villefranche; juste au nord, le col de Villefranche donne accès à la Moyenne Corniche de la Riviéra. Au-delà s’élargit le plateau Saint-Michel, portant le mont Vinaigrier, qui atteint 360 m et, plus au nord encore, le mont Gros (397 m) où a été installé en 1881 un observatoire dans un parc de 35 ha. Le col des Quatre Chemins, à 329 m, donne accès à la Grande Corniche de la Riviéra, qui va vers Menton. Entre ces reliefs et le Paillon ont pris place des quartiers d’industrie et d’habitat ouvrier, ainsi que la gare de triage, dans les quartiers Saint-Roch et Bon Voyage. Les deux rives du Paillon à son entrée dans Nice forment un autre «quartier prioritair» (Bon Voyage, Mont Gros, Saint-Charles, Pasteur).

La commune est évidemment bien plus étendue à l’ouest du Paillon, où elle va jusqu’au Var à 6 km du centre-ville, et le longe sur 12 km jusqu’à Colomars. L’autoroute A8 partage en deux ce vaste espace en se faufilant à travers les collines au prix de six tunnels, entre les deux échangeurs du Paillon à la limite des communes de banlieue de Saint-André-de-la-Roche et de La Trinité, et les deux de la rive gauche du Var. La plaine de rive gauche du Var, outre ces échangeurs, a reçu de nombreux établissements industriels et logistiques, ainsi que le centre commercial de la Lingostière, mais conserve aussi beaucoup d’exploitations horticoles. Au sud, s’y sont ajoutés le vaste centre de spectacles Nikaia (Zénith), des complexes de sports, le nouveau centre administratif avec la préfecture et l’hôtel du département, et le grand ensemble d’habitation des Moulins et de Saint-Augustin, classé aussi en «quartier prioritaire».

Les terrains de l’aéroport, qui occupe 370 ha, ont été conquis sur la mer, dessinant une pointe de 2 km nord-sud et 4 km SO-NE à l’embouchure du Var. Ils sont bordés par des lieux d’emploi qui comprennent le marché d’intérêt national et la halle aux fleurs, et par le dense quartier de la Californie; musée des Arts asiatiques à l’Arénas dans le parc Phœnix, jardin botanique de 7 ha avec une pièce d’eau. L’aéroport est le premier de France hors région parisienne; doté de deux pistes de 2 730 et 2 960 m et d’une aérogare de 33 000 m2, il assure de multiples liaisons nationales et internationales et a vu passer près de 200 000 mouvements d’appareils et 14,5 millions de passagers en 2019, dont 9,4 millions en trafic international, 6,5 en compagnies bon marché; plus 20 000 t de fret. Cela représentait alors 180 000 mouvements annuels dont 100 000 commerciaux, 11 000 en voyages privés; l’aéroport n’est pas ouvert aux aéroclubs.

Entre le Var et la ville dense, les collines, assez escarpées, sont irrégulièrement occupées, surtout par les pavillons qui se sont multipliés au creux des vallées ou sur les lignes de crête, laissant un peu de verdure sur les versants. Les densités sont inégales, très élevées, par exemple, dans le vallon de Magnan sur 4 km; elles diminuent évidemment vers le nord-ouest. Des établissements universitaires et hospitaliers ainsi que le jardin botanique de la Corniche (3 ha) et le grand cimetière de Caucade ont pris place au sud-ouest.

Nice a 19 collèges et 16 lycées publics dont 6 professionnels, 9 collèges et 8 lycées privés dont 3 professionnels, et une active université. Celle-ci, créée en 1965, a pris en 1989 le nom d’université de Nice-Sophia-Antipolis (Unsa) et a détaché quelques laboratoires et formations dans le Parc technologique de Valbonne; elle siège au château de Valrose, construit dans les années 1860 pour un baron russe, où est aussi la faculté des sciences. Elle enregistre 26 000 étudiants dont plus de 6 000 en lettres et sciences humaines, 5 600 en droit et économie, 3 500 en sciences et 2 900 en médecine, 2 600 en IUT et 900 à l’École polytechnique dite Polytech’Nice-Sophia et réunissant depuis 2005 les anciennes École supérieure d’ingénieurs de Nice-Sophia-Antipolis (Esinsa) et École supérieure des sciences informatiques (Essi), un département de mathématiques appliquées et un de génie biologique. Elle est servie par 1 500 enseignants et assimilés, 850 employés et techniciens. L’activité de recherche est soutenue par plus de 100 laboratoires et équipes, une maison des Sciences de l’homme et une plate-forme Agrobiotech.

Le centre hospitalier universitaire (1 500 lits), auquel s’ajoutent les hôpitaux de Cimiez (160 lits), L’Archet (750 lits), Pasteur (420 lits) et Saint-Roch, emploie 6 000 personnes dont un millier de médecins. Le domaine de la santé comporte également les cliniques Saint-Georges (600 sal., 300 lits), Santa Maria (190 sal., 75 lits), du Belvédère (230 sal., 160 lits) au groupe Azur Cliniques dépendant du groupe DomusVi, Saint-Antoine (145 sal., 130 lits), Lusebor (Saint-François, 110 sal.), clinique du Parc Impérial (160 sal.) l’hôpital spécialisé pour enfants Lenval (130 lits).

D’un côté, Nice reste une ville de tourisme et même de villégiature de la Côte d’Azur; elle est fleurie (4 fleurs) et bardée de grands hôtels comme les hôtels Négresco (210 sal.), Radisson (220 sal.), de deux casinos, Ruhl (140 sal.), au groupe L. Barrière, Palais de la Méditerranée (170 sal.), au groupe Partouche. Le port de plaisance, qui a 500 places, enregistre 78 000 nuitées annuelles (3e de la Côte d’Azur après Golfe Juan et Villefranche). Nice dispose d’une large palette de manifestations et festivités: le célèbre Carnaval du mardi gras, foire internationale en mars, festin des cougourdons à Cimiez en mars, festival du court métrage en avril, les fêtes des Mai et de la cuisine en mai, le festival de musique sacrée et le festival du livre en juin, grand festival de jazz en juillet, nombreux salons en automne et hiver. Nice fut aussi un haut lieu de la production cinématographique avec les studios de la Victorine, créés en 1919 et qui permettent encore des tournages, au quartier Saint-Augustin proche de l’aéroport.

D’un autre côté, Nice est l’une des grandes métropoles régionales françaises, la seule avec Grenoble qui n’ait pu obtenir la conduite d’une région, mais très attractive pour certains types d’entreprises et solidement appuyée par le Parc technologique de Sophia-Antipolis et les communes d’outre-Var. Les établissements de production sont peu nombreux à Nice même: à peine peut-on signaler les composants électroniques Vishay (360 sal.), les constructions et réparations aéronautiques Nayak (140 sal.); télécommunications Orange (500 sal.), services Phone Régie (140 sal.), conseil Iniciativas (450 sal.); la gestion immobilière Côte d’Azur Habitat (440 sal.); centre d’appels Convers (195 sal.); Banque Populaire (390 sal.), BNP (120 sal.), Caisse d’Épargne (470 sal.), Banque de France (110 sal.), assurances Santiane (110 sal.).

Le commerce est illustré par les hypermarchés Carrefour (640, 500 et 140 sal.) et Leclerc (280 et 160 sal.); Galeries Lafayette (250 sal.), Leroy-Merlin (370 sal.), Monoprix (290 sal.), Metro (240 sal.), Ikea (110 sal.) H&M (habillement, 100 sal.), FNAC(110 sal.); négoces de parfumerie dopt (580 sal.), d’informatique et bureautique IBM (500 sal.) et Serians (340 sal.); club sportif OGC Nice (160 sal.); enseignement Institut supérieur de Communication (240 sal.) et France Math Académie (110 sal.); journal Nice-Matin (590, 460 et 300 sal.); travail temporaire Manpower (260 sal.), Welljob (110 sal.), Concept Intérim (100 sal.), Interima (110 sal.); remise en forme Basic Fit II (200 sal.), soins de beauté Domicile Beauté (140 sal.), aide à domicile Domusvi (210 sal.), garde d’enfants Kinougarde (110 sal.); transports urbains Lignes d’Azur (1 380 sal.), de voyageurs RRT (170 sal.) Keolis Baie des Anges (170 sal.) et Transdev (140 sal.). L’aéroport est desservi par Air France (740 sal.), Aéroports de la Côte d’Azur (540 sal.), les services Aviapartner (740 sal.), Samsic (270 sal.), Securitas (220 sal.) et Menzies (210 sal.), les magasins d’aéroport Aéroboutique (170 sal.). La Poste affiche 710 sal., la SNCF 660, EDF 170.

Se signalent aussi les constructions Fayat (170 sal.), Dumez (170 sal.), Triverio (160 sal.), les travaux publics Garelli (110 sal.); ascenceurs Kone (170 sal.) et EMR (100 sal.); production de chaleur Engie (170 sal.) et Dalkia (150 sal.); gestion des eaux Eau d’Azur (420 sal.) et Veolia (100 sal.), Sud-Est Assainissement (230 sal.); nettoyages GSF (280 sal.), Remanence (Azur, 240 sal.), Siner (220 sal.), Plestan (190 sal.), Multiserice 06 (140 sal.), Propreté et Services (100 sal.); gardiennages Potentialis (280 sal.), ICTS (230 sal.), Protectim (120 sal.); gestion immobilière Iselection (140 sal.), espaces verts Botanica (150 sal.).

La commune est divisée en 33 quartiers regroupés en huit territoires pourvus d’une mairie annexe: d’ouest en est Plaine et Coteaux (1, 21 000 hab.), Ouest Littoral (8, 66 000 hab.), Collines niçoises (2, 39 000 hab., de la côte à Saint-Pancrace), Nord-Centre Nice au nord (6, 49 000 hab.) et Cœur de Ville au sud (7, 48 000 hab.), Trois Collines (3, 34 000 hab., Cimiez, Rimiez et Gairaut), Rives du Paillon au nord-est (4, 33 000 hab.) et Est Littoral au sud-est (5, 54 200 hab.).

L’arrondissement de Nice a 525 600 hab., 101 communes, 306 735 ha. La commune de Nice a eu 25 000 hab. en 1821, 50 000 en 1866 et a passé les 100 000 un peu avant 1900; elle est montée à 220 000 en 1931 et a atteint les 300 000 vers 1965; le nombre de ses habitants ne change plus guère depuis 1975 (344 500 hab.), ce qui en fait la cinquième commune de France. La communauté d’agglomération de Nice-Côte d’Azur, devenue Métropole Nice Côte d’Azur, rassemble 31 communes et 550 500 hab.

Neuf nouveaux cantons portent le nom de Nice, dont seuls Nice-3 et Nice-7 comptent d’autres communes (3 et 2).