nom général de la bordure sud-orientale du Massif Central, qui en est la partie la plus relevée par les mouvements tectoniques périméditerranéens. Le nom des Cévennes est ancien, attesté sous la forme gauloise Cebenna; son origine reste obscure; il a pu désigner un escarpement de bordure. La forme plurielle est la plus fréquente, mais il arrive que l’on parle de «la Cévenne», surtout pour évoquer un paysage et une ambiance géographique; le mot est d’ailleurs parfois employé comme nom commun: une cévenne, la cévenne. Ces incertitudes se retrouvent dans l’extension réelle des Cévennes. Au sens large, associé à une idée de relief puissant en rebord de massif, d’esthétique des paysages et de difficulté de vie et de mise en valeur, la Cévenne ou les Cévennes vont au moins du pays du Vigan au sud-ouest, jusqu’au nord du département de l’Ardèche. Le massif ancien se termine au-dessus des plaines du Bas-Languedoc et du Rhône par un puissant escarpement, vigoureusement découpé à la fois par les ruptures tectoniques et par les torrents qui en ont exploité les faiblesses. Entre leurs vallées, les interfluves escarpés et étroits sont qualifiés de serres, mot traditionnellement considéré ici comme masculin mais de plus en plus employé au féminin. Ces torrents ont pour nom générique gardons, mais chacun a son nom, et chaque vallée montagnarde a formé une cellule de vie, associant villages et hameaux de fond de vallée et habitats perchés. L’ampleur de la dénivellation favorise l’abondance des pluies et l’érosion des sols; la vigueur des pentes a obligé jadis à les sculpter en escalier par de nombreuses murettes (les faïsses) destinées à retenir les sols et réclamant un entretien de tous les instants. Les quelques cultures que l’on pouvait y faire ont été abondamment complétées par une vie pastorale active, marquée notamment par la transhumance des troupeaux ovins qui passaient l’hiver dans les plaines méditerranéennes, par l’élevage des vers à soie et surtout par l’exploitation multiforme de la châtaigneraie; cette association a contribué à l’élaboration d’une culture originale, et à l’entretien de fortes densités de population jusqu’au milieu du 19e siècle. En outre la montagne, par ses difficultés, a souvent servi de refuge: ce fut en particulier le cas pour les protestants, qui y trouvèrent des défenses quasi imprenables et y subirent aussi les raids des troupes royales sous la forme des trop célèbres «dragonnades». De nos jours, les montagnes sont apaisées et extrêmement dépeuplées. La sériciculture a disparu, le châtaignier n’est plus guère utilisé, les faïsses ne sont plus entretenues. Il reste à peine quelques petits moulinages de soie et de fibres. La transhumance subsiste entre les plaines du Rhône et les hauteurs des Cévennes, voire de la Margeride et du Velay. Un tourisme diffus, une certaine tentation de «retour à la nature» qui a pu séduire quelques «néoruraux», la recherche des produits et valeurs du «terroir», et surtout la beauté des paysages et la fidélité aux hauts lieux du protestantisme ont revitalisé quelques villages, dont certains gagnent des habitants depuis les années 1970. Le Parc régional des Monts d’Ardèche a contribué à améliorer les accès et l’hébergement; la mode de la randonnée en augmente la fréquentation. Mais en ces terres aux très fortes pentes, les routes restent difficiles, les déplacements lents, les érosions actives et les torrents sont dangereux. En Ardèche, la communauté de commune du Pays des Vans en Cévennes groupe 15 communes et 9 200 hab. |