(2 340 Rocroyens, 5 041 ha dont 3 255 de bois) est un ancien chef-lieu de canton des Ardennes dans l’arrondissement de Charleville-Mézières, 28 km au NO de la préfecture. Son nom vient de la croisée (le carrefour) de Raoul, un ancien seigneur dont le nom est présent dans le «Ro»; par un curieux jeu de mots qui en fit un illégitime Roc-Roi, elle devint «Roc Libre» sous la Révolution. La ville est près de la frontière sur la N51 prolongée par la N5 belge, mais la commune n’atteint pas la frontière depuis que Taillette, au NO, a obtenu son autonomie de commune en 1841. Elle occupe une ample clairière dans la forêt ardennaise, et y fut aménagée comme place forte au 16e siècle. Elle a subi la célèbre bataille du 19 mai 1643 contre les Espagnols. Vauban a refait et perfectionné ensuite les défenses et la ville est l’une de celles en France dont le plan et les remparts ont été les mieux conservés depuis; on visite les fortifications et un musée. Rocroi se trouva au 19e s. au centre d’une industrie de la fonderie animée notamment par des coopératives ouvrières aux noms pleins de chaleur (l’Avenir, l’Espérance, le Réveil, la Persévérance etc.); il s’en est créé jusqu’en 1921, mais il en reste peu de chose: ne subsiste que l’Avenir-Sirène (20 sal.). Rocroi a un institut médico-éducatif, une maison de retraite publique, un collège public avec antenne à Maubert-Fontaine; travaux publics Eiffage (60 sal.), transports Durbecq (35 sal.). L’activité s’est bien réduite et la ville a perdu des habitants et des commerces: elle avait 2 900 hab. en 1962 et 1975; toutefois, le déclin a cessé après 1999 (+100 hab.). Aux environs vers l’est, la vallée de Misère attire les promeneurs par ses rochers et ses bois, et mène à l’étang de Whitaker au-dessus de Revin. Rocroi est le siège de la communauté de communes Vallées et Plateau d’Ardenne, qui réunit 31 communes (25 400 hab.). Le nouveau canton de Rocroi a 33 communes, 15 500 hab., 39 148 ha. |