(16 540 Sedanais, 1 628 ha) est une sous-préfecture des Ardennes, au bord de la Meuse, à 20 km ESE de la préfecture, et fait partie de l’agglomération Ardenne Métropole. Sedan a plusieurs titres de notoriété. Elle est célèbre dans l’histoire, elle l’est dans l’industrie, elle l’a été dans les sports: aéronautique et football. Elle fut une place forte des confins nord-orientaux de la France; il lui en reste en pleine ville un énorme et massif château fort, aux murailles impressionnantes hautes de sept niveaux, qui passe pour être le plus grand d’Europe (35 000 m2) et a été commencé en 1424. C’est lui qui a fait la première célébrité de Sedan, consacrée plus tard par celle de Turenne, qui y naquit en 1611. Il abrite un musée d’histoire et le centre-ville autour du château a été rénové avec bonheur; c’est de loin le premier monument ardennais par le nombre de visites (60 000 par an). Sedan fait partie des «villes d’art et d’histoire», est fleurie (trois fleurs) et a un jardin botanique. Mais cette place forte est également connue pour la défaite du 2 septembre 1870, qui vit l’effondrement du Second Empire et l’invasion de la France par les armées prussiennes. Sedan avait été un fief calviniste, ce qui a contribué à en faire un foyer d’industrie textile, célèbre par ses draps (le sedan était un drap noir, fin et uni) et très actif aux 17e et 18 s. La manufacture royale de Dijonval, créée en 1646, a duré jusqu’en 1958; ses bâtiments, conservant une façade du 18e s., abritent un musée des anciennes industries du Sedanais; une manufacture artisanale de tapis et dentelle travaillant le «point de Sedan» a été relancée et se visite. En revanche, la tradition de brasserie s’est éteinte, si ce n’est à titre artisanal. Les autres titres de notoriété n’ont pas la même portée; mais Sedan fut une des villes pionnières de l’aviation grâce à Roger Sommer, héritier d’un industriel venu de Lorraine après la défaite de 1870 et qui réussit dans l’industrie du feutre (v. Douzy); et le club de football de Sedan a appartenu assez régulièrement à l’élite. Sedan anime aujourd’hui tout un bassin industriel, mais la commune, relativement peu étendue, n’a elle-même qu’une faible fraction de cette activité: des ateliers de métallurgie TD Torbel (50 sal.), de quincaillerie FTS (50 sal.), de panneaux de fibre de bois Unilin (200 sal.). La ville est en revanche active dans le secteur tertiaire, disposant d’un centre hospitalier (200 lits), de quatre collèges et trois lycées publics dont deux professionnels, un collège privé, un centre d’aide par le travail; il s’y tient un festival médiéval. En outre, Sedan a un centre Leclerc (180 sal.), les constructions Gabella (50 sal.), les travaux publics, Colas (75 sal.), les agences de travail temporaire Supplay (90 sal.), Randstad (75 sal.), Manpower (65 sal.), RH (60 sal.) et CRIT (55 sal.). Deux «quartiers prioritaire s» ont été identifiés: la Lac au sud de la ville, Torcy Cité à l’ouest, près de la zone industrielle et de Frénois. Sedan avait absorbé à l’ouest, dans la plaine de Meuse, la commune de Torcy en 1846 et y a ajouté en 1964 Frénois, un peu plus loin au pied des reliefs, tout près du grand échangeur routier de la N43. La commune avait 20 000 hab. vers 1900, un peu moins ensuite, mais avait retrouvé ce niveau dès 1960; elle a culminé à 24 000 hab. en 1975 et a encore perdu 4 580 hab. depuis 1999 (-22%). L’unité urbaine Insee comprend 7 communes (25 100 hab.), l’aire d’attraction 36 200 hab. (32 communes). L’arrondissement a 56 800 hab. (62 100 en 1999), 73 communes. Trois nouveaux cantons portent le nom de Sedan et comprennent une partie de la commune, 24 communes au total. |