département de la région Occitanie, préfecture Carcassonne, sous-préfectures Limoux et Narbonne. Le département, étendu sur 6 139 km2, a sa façade orientale sur le littoral méditerranéen, et pour voisins les Pyrénées-Orientales au sud, l’Ariège et la Haute-Garonne à l’ouest, le Tarn et l’Hérault au nord. Il est divisé en 436 communes, lesquelles sont associées en 2 communautés d’agglomération et 8 communautés de communes. Il a 19 nouveaux cantons, entre 15 000 et 23 000 hab. Sa population était de 309 800 hab. en 1999, ce qui lui donne une densité faible, la moitié de la moyenne nationale. Elle avait atteint un sommet en 1886 (332 100 hab.) et était descendue à 268 300 hab. en 1954. Elle remonte depuis, atteignant 368 000 hab. en 2019, soit un accroissement de 19% au cours des vingt dernières années. Le gentilé est Audois. Le territoire de l’Aude est fortement structuré par la vallée du fleuve éponyme et par le littoral. Son axe principal est formé par le couloir qui va de Toulouse à la Méditerranée et qui a lui-même une origine tectonique: il marque le contact entre les mondes géologiques des Pyrénées et du Massif Central. Il est suivi par la voie ferrée Bordeaux-Nice, la N113, l’autoroute des Deux-Mers (A61) et le canal du Midi et jalonné par Castelnaudary, Carcassonne, Lézignan et Narbonne. Toutefois, il se divise en une partie méditerranéenne et viticole à l’est de Carcassonne, où coule le cours inférieur de l’Aude, et une partie d’écologie non méditerranéenne (océanique, aquitaine ou toulousaine selon les adjectifs préférés), à dominante céréalière, à l’ouest de la préfecture ou du moins de Bram. L’attraction de Toulouse se fait nettement sentir à l’ouest, et jusqu’à Carcassonne au moins. Sur cet axe se branchent deux autres couloirs de forme et d’activité très inégales. Le principal est littoral: il se branche sur le précédent à Narbonne et associe la N9, l’autoroute A9, la voie ferrée du Rhône à Perpignan et Barcelone et a été complété par les aménagements littoraux languedociens anciens (Port-la-Nouvelle) ou récents (Saint-Pierre-sur-Mer, Narbonne-Plage, Gruissan-Plage et Leucate). L’attraction de Montpellier y est plutôt discrète, et pourtant Narbonne, sans doute trop fixée sur ses vignes, n’a encore qu’assez médiocrement tiré parti de sa position de carrefour et de façade maritime virtuelle. L’autre couloir est celui de la haute vallée de l’Aude, perpendiculaire au couloir majeur au sud de Carcassonne; il débouche certes sur les beaux paysages du Capcir et de la Cerdagne d’un côté, de l’Ariège orientale de l’autre, et communique ainsi avec l’Espagne par Puigcerda, l’Espagne et l’Andorre par la haute Ariège, mais par des routes touristiques en gorge (haute vallée de l’Aude) ou à cols élevés (vers l’Ariège) et, du point de vue des autres activités, ressemble plutôt à un cul-de-sac qui se termine à Quillan; il a perdu la plus grande partie de ses industries anciennes et se concentre sur son vignoble de Limoux. Au nord du grand couloir s’élèvent les reliefs de la Montagne Noire, précédés par les plateaux calcaires du Minervois et du Cabardès, qui portent des vignobles réputés; les communications transversales avec le sillon du Thoré et Mazamet sont très réduites, et la vieille mine d’or de Salsigne est fermée mais ses déchets suscitent des tracas. Au sud du couloir carcassonnais, entre les axes nord-sud du littoral et la haute Aude, s’étend le large massif calcaire des Corbières, très accidenté, pittoresque, dépeuplé, encore viticole, qui attire des visiteurs et des estivants et croit utile de vanter un fantasme cathare. Le sud-ouest du département a pour paysage principal les fortes collines du Razès, de la Piège et du Lauragais, appuyées au sud sur les barres calcaires des Prépyrénées en pays de Sault et Quercorb: le Razès à vignes et villages ronds, la Piège et le Lauragais en labours et fermes dispersées, le sud forestier et éleveur mais très dépeuplé. À cette organisation en couloirs et massifs se superpose la différence écologique majeure entre le monde méditerranéen et celui qui ne l’est pas, soit en raison de l’altitude, soit en raison de son éloignement de la mer. Le Minervois, la plaine de l’Aude à l’est de Carcassonne et les Corbières relèvent du monde méditerranéen, de ses paysages à végétation persistante et garrigues et du vignoble qui s’y associe; Limouxin et Razès font une transition locale mais, pour l’essentiel, leur végétation naturelle n’est pas vraiment méditerranéenne. Côté sud, la limite départementale, qui s’appuie sur l’ancienne frontière, sépare assez nettement le pays occitan audois du pays catalan des Pyrénées-Orientales, à l’exception des Fenouillèdes qui sont dans ce dernier département mais n’étaient pas catalanes; les différences culturelles restent relativement sensibles, ainsi que les attractions urbaines. Cet ensemble de pays audois reste fort peu industriel. Le littoral apporte des ressources croissantes, mais le tourisme intérieur reste marginal, même s’il soutient de petits villages et a fait multiplier les résidences secondaires — celles-ci représentent 28% des logements, moins toutefois qu’en Lozère et Pyrénées-Orientales. Le territoire est partagé entre 210 000 ha de bois et 240 000 ha utilisés en agriculture, dont 85 000 de vignes. Celles-ci donnent 4,8 Mhl de vins par an et assurent la moitié du produit agricole; la récolte reste dominée par les vins ordinaires (83% en surface, 65% en valeur); l’encépagement s’améliore toutefois; un tiers est en carignan, tandis que merlot, grenache et syrah se partagent à peu près également un autre tiers. |