vaste pays de collines à l’est de Toulouse, à cheval sur la Haute-Garonne, le Tarn et l’Aude; le nom vient de Laurac (Aude) et a été longtemps écrit Lauraguais à cause de la forme occitane Lauraguès. Il correspond principalement aux reliefs des terreforts molassiques du remblaiement tertiaire du bassin de la Garonne, modelés en longues collines, et complétés à l’est par la plaine de Castelnaudary. Il eut la réputation d’un bon pays agricole, essentiellement céréalier, un temps fortuné par la culture de pastel (15e-16e s.) au point d’avoir donné l’image même du pays de cocagne (le mot vient de la «coque» de pastel, boule de pulpe broyée et mise à sécher). La fin de cette manne lui a substitué une «machine à blé» en métayage, dominée par les propriétaires fonciers et les marchands, entraînée vers la dégradation par un système ruineux pour les sols et peu rémunérateur pour les métayers; de sorte que, du milieu du 19e siècle au milieu du 20e siècle le Lauragais était un pays rural en déclin, aux rendements médiocres et de réputation perdue. L’activité de groupements coopératifs comme celui de Castelnaudary, les progrès de la technique puis l’arrivée d’agriculteurs rapatriés du Maroc et de Tunisie dans les années 1950, les travaux d’irrigation enfin, ont profondément transformé le pays, sauf sans doute dans ses parties les plus éloignées des villes, où d’ailleurs le relief s’accidente, comme dans cette partie sud-orientale qui se nomme la Piège. |