(22 960 Millavois, 16 823 ha dont 5 550 de bois) est une sous-préfecture de l’Aveyron, dans un petit bassin au confluent du Tarn et de la Dourbie, à la sortie des gorges du Tarn, au pied du Causse Noir à l’est et du Causse du Larzac au sud. Elle fut Condatomagus, c’est-à-dire le marché du confluent, puis Amigliauvo, qui viendrait d’un patronyme Aemilius (Émile)… C’est le chef-lieu incontesté du sud du département de l’Aveyron, traditionnellement plus tourné vers le Bas-Languedoc que vers Toulouse, mal accessible. Le nom s’est écrit jadis Milhau et devrait se prononcer Mi-liau, au moins Mi-io, certainement pas Milo à la parisienne. Le Tarn d’un côté, la voie nord-sud Paris-Languedoc de l’autre, sont depuis longtemps déterminants pour la ville. La seconde, matérialisée par la nationale 9 qui mène à Béziers et Montpellier, et la voie ferrée maintenue entre Béziers et Neussargues vers Clermont-Ferrand, est une très ancienne voie de commerce; elle est à présent renforcée par l’autoroute A75, qui reprend partiellement le tracé de la N9, et pour laquelle a été construit le fameux viaduc de Millau, ouvert à la circulation en décembre 2004. Le Tarn a soutenu des industries, et plus particulièrement le travail du cuir, qui avait fait la réputation du gant de Millau. Ville industrielle, et de tradition protestante, elle était plus peuplée que Rodez à la fin du 19e siècle. Il reste cependant peu de choses de cette spécialité: une production artisanale, d’où émergent à peine les tanneries Pechdo (35 sal.), les mégisseries Richard (45 sal.) et Alric (25 sal.), les Gants Causse (45 sal., marque Gankos…), reprise en 2004 par le fondateur des Forges de Laguiole (G. Boissins), en association avec le Bistrot de Paris (groupe Costes), tous deux souhaitant tirer la production vers le luxe; la ganterie s’est transférée du centre-ville vers une ancienne manufacture rénovée, avec l’aide de la communauté de communes. Dans d’autres domaines se signalent une papeterie-imprimerie et étiquettes adhésives Techmay (95 sal.), les imprimeries Maury (35 sal.) et Dataforms (liasses, 25 sal.); menuiserie et charpentes Combes (95 sal.), fabriques de lingerie de nuit Canat (40 sal., passée au groupe britannique Natwest), de bâches et toiles Albigès (50 sal.); menuiserie métallique Grégoire (40 sal.), carrosserie Artières (25 sal.). Millau a aussi des ateliers et chantiers d’installations électriques Ineo (45 sal.), travaux publics Connes (75 sal.), maçonnerie Auglans (35 sal.); enlèvement de déchets Veolia (25 sal.); service du viaduc CEVM (50 sal.). Enedis (EDF) affiche 30 agents, La Poste 80. La ville a un centre hospitalier qui emploie un millier de personnes (125 lits), une clinique de 64 lits, un collège privé et un public, un lycée privé et un public; comptabilité Brengues (30 sal.), hypermarché Géant Casino (95 sal.), supermarchés Atac (50 sal.), U (35 sal.), Carrefour (30 sal.), magasins Conforama (20 sal.), Cap Bricolage (25 sal.), hôtel Mercure (25 sal.); plusieurs négoces dont MG Fers et Métaux (fournitures industrielles, 30 sal.) Pons (matériel agricole, 25 sal.); autocars Causse (20 sal.). Millau figure parmi les «villes et métiers d’art» et offre musée municipal, maison de la Peau et du Gant, festival de jazz et de danse en été; une université populaire, un Institut européen des conflits, cultures et coopérations; institut médico-éducatif, centre de rééducation et clinique. La ville ancienne se tient dans un quadrilatère dont une pointe s’appuie sur le vieux pont du Tarn, et qui contient la plupart des monuments, autour du beffroi, de la halle et de la place principale. Au milieu du côté nord de ce rectangle de boulevards, la place du Mandarous est devenue le centre-ville moderne, d’où partent plusieurs voies vers le nord, et fait le lien avec les quartiers plus récents en direction de la gare. Selon un dispositif assez courant, la rue Droite était la principale de la vieille ville et se prolongeait hors les murs, en l’occurrence vers le nord-ouest, par la rue du Barri. Le Tarn, dont les crues ont toujours été redoutées, n’était donc pas le centre d’attraction de l’habitat; il l’est d’autant moins que ses industries ont disparu. Le territoire communal est très étendu. Au NO, donc rive droite, il va jusqu’à 10 km dans les reliefs accidentés du causse de Millau, où le puech d’Andan monte à 890 m et sert au vol libre. Entre Tarn et Dourbie, il inclut une large part du causse Noir, et notamment sa forêt domaniale; le belvédère de confluence donne une vue magnifique sur la ville et, au loin, sur le viaduc autoroutier. Au sud de la Dourbie et du Tarn, le rebord du Larzac est extrêmement abrupt et très élevé: plus de 450 m de dénivellation brutale, difficile à escalader par les camions et cause de considérables embouteillages en été, ce qui contribue à expliquer le parti pris pour le tracé et la forme du viaduc. En bas, le site de la Graufesenque a révélé un très actif village de potiers gallo-romains; aux environs, a été aménagé l’écomusée de la Maison du Larzac. Sur le causse au sud du Tarn, le hameau de l’Hôpital rappelle un utile abri jadis édifié par les hospitaliers pour les voyageurs qui devaient franchir le Larzac; Saint-Martin-du-Larzac est un petit hameau médiéval en partie abandonné au milieu des sotchs; la Blaquière, qui a tour, ancienne porte et pigeonnier, l’était tout autant lorsque José Bové, agriculteur et agitateur du monde rural, s’y établit en 1973 et commença à relever des ruines. L’extrême sud de la commune était dans le camp militaire du Larzac et participe donc au renouveau agricole des lieux. L’accueil touristique n’est pas négligeable: 17 hôtels (600 chambres), 8 campings (1 370 places) dont 3 de luxe (860 places); 640 résidences secondaires. Millau a passé le cap des 10 000 hab. en 1836 et en avait 18 700 en 1900; sa population a culminé à 22 600 en 1968 et a lentement diminué ensuite, mais a regagné 680 hab. depuis 1999. L’unité urbaine est de 23 800 hab. (deux communes avec Creissels), l’aire urbaine de 28 900 hab. (13 communes). L’arrondissement a 79 300 hab. 110 communes. La communauté de communes de Millau Grands Causses groupe 15 communes (29 600 hab., 51 200 ha) et siège à Millau dans l’hôtel de la Communauté. Les 2 nouveaux cantons de Millau contiennent une partie de Millau et 3 autres communes pour le premier, le reste de Millau et 5 communes pour le second.
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