contrée du sud du Massif Central, et ancienne province, issue d’un ancien pagus de la tribu des Ruthènes, dont le nom transparaît aussi dans celui de Rodez; au sens large, elle correspond à peu près à l’actuel département de l’Aveyron et son chef-lieu est Rodez. Le gentilé est Rouergat. On y distinguait jadis une Haute-Marche autour de Millau, tandis que Villefranche-de-Rouergue animait une Basse-Marche; mais ces expressions ne sont plus guère employées. Campé sur le massif ancien, le Rouergue est dans l’ensemble un ségala; mais il comporte au moins un élément de variété, le causse Comtal, qui s’insère entre Aubrac et Lévezou et forme l’élément des Grands Causses le plus avancé vers le nord-ouest; les autres Grands Causses partiellement inclus dans le département de l’Aveyron (Sauveterre, Méjean, Noir, Larzac) ne sont pas habituellement considérés comme rouergats. Le Rouergue s’est fait une grande réputation de réussite agricole à partir de la seconde moitié du 19e siècle, pour un ensemble complexe de raisons: apport des capitaux par les nombreux Rouergats installés à Paris à l’instar des Auvergnats du Cantal, utilisation intensive d’amendements des sols dès l’apparition des voies ferrées, initiatives agronomiques de petits groupes, esprit d’entreprise et formes de solidarité, solidité de l’encadrement culturel et religieux y ont eu leur part. Les ségalas en ont été transformés, et s’inscrivent dans les «bonnes» régions agricoles. La société de commerce agricole d’origine coopérative RAGT (Rouergue Auvergne Gévaudan Tarnais, 1 200 salariés, 275 M€ d’affaires), créée en 1912, et la coopérative agricole Unicor (10 000 adhérents) se distinguent parmi ses animateurs. Le nom Rouergue n’étant pas discriminant en Aveyron, aucune communauté ni canton n’en porte le nom. On trouve un nouveau canton Quercy-Rouergue et une communauté de communes du Quercy-Rouergue et des Gorges de l’Aveyron dans le Tarn-et-Garonne. |