Aix-en-Provence

(148 340 Aixois, 18 608 ha dont 857 de bois) est une sous-préfecture des Bouches-du-Rhône, membre de la Métropole d’Aix-Marseille-Provence (Pays d’Aix), 35 km au nord de Marseille. Bien que la mention «en Provence» soit apparue dans son nom provisoirement en 1793, elle n’a été définitivement adoptée qu’en 1932. La ville a commencé comme camp romain et balnéaire Aquae Sextius, et a été assez vite un chef-lieu en Provence, capitale de Narbonnaise Deuxième au 4e siècle, lieu de la cour des comtes de Provence au 12e s. et dotée d’une université dès 1409. Le parlement provincial s’y est installé en 1501 et la ville est devenue un haut lieu de la bourgeoisie de robe et d’offices, laissant Marseille à ses activités portuaires, relativement modestes à l’époque. La hiérarchie s’est retournée au 18e s. et mieux encore au 19e s. avec le trafic colonial et les industries dérivées, qui firent de Marseille, déjà choisie comme préfecture, une métropole portuaire, exigeant après 1950 ses propres installations universitaires et des institutions à la taille de la région.

Aix alors endormie a pourtant fini par capter sa part du développement, notamment dans les industries de technologie avancée, profitant à la fois de ses ressources universitaires et culturelles, et de ses réserves d’espace. Le territoire communal est en effet très étendu et diversifié. La partie densément urbanisée est au pied de la montagne Sainte-Victoire, qui se déploie vers l’est mais, pour l’essentiel, hors de la commune. Le centre-ville dessine un polygone cerné de boulevards et strié de rues tortueuses. Il s’appuie au sud sur le large cours Mirabeau; mais celui-ci est devenu un axe central depuis la construction et l’intégration, vers 1650, du quartier Mazarin, dessiné juste au sud en un quadrillage régulier de rues à la demande de l’archevêque d’Aix, frère du cardinal, et inclus dans les boulevards.

Ce double ensemble fourmille d’hôtels bourgeois, de fontaines et de rues pittoresques; hôtel de ville du 17e s., ancienne halle aux grains et tour de l’horloge (16e s.), cloître roman et cathédrale du 5e au 17e s. avec musée des Tapisseries; musée du Vieil Aix, musée d’histoire naturelle, palais de justice. Le musée archéologique Paul Arbaud et le musée Granet (beaux-arts) sont au sud-est, dans le quartier Mazarin, riche aussi en hôtels du 17e s. À l’angle nord-ouest se voient les restes des thermes romains; un peu plus loin vers l’ouest, parc et pavillon du cardinal Vendôme (1665, objets d’art et mobilier des 17e et 18e s.), théâtre No et École d’art.

Le centre-ville s’est surtout étendu vers l’ouest, où ont pris place une grande salle de spectacles, la Cité du Livre, qui contient une Vidéothèque internationale d’art lyrique, et le centre chorégraphique, puis le nouveau Casino municipal (320 sal.), l’un des plus grands de France. Le vaste centre hospitalier spécialisé est au sud-ouest. Quelques parcs subsistent autour du centre, dont le parc Jourdan au sud, les parcs Rambot et Lenfant à l’est et au nord-est, le dernier avec un pavillon du 17e s. et qui accueille une partie de l’université Paul Cézanne (Institut de recherche Europe-Asie). La partie densément urbanisée s’arrête à l’est à la vallée de la Torse, qui descend vers l’Arc, et aux reliefs de la Sainte-Victoire, au sud au cours de l’Arc.

Elle est cernée au sud par l’autoroute A8, à l’ouest et au nord par la rocade qui débouche sur l’A51 en direction de la haute Durance. Toutefois, cette rocade est débordée à l’ouest du centre-ville dans le Jas de Bouffan, où a été dessinée la rotonde de l’Aulne et où ont trouvé place notamment la Fondation Vasarely (1976) et la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme; centre commercial et parc de Saint-Mitre, plusieurs services comme les douanes et Météo-France. De nouvelles extensions de l’habitat progressent vers les Deux Ormes et la Jauberte, un golf est un peu plus à l’ouest au Pey Blanc (Set-Golf International).

Juste au nord de la ville, l’oppidum d’Entremont fut le chef-lieu des Salyens, peuple celto-ligure défait par le consul Sextius qui avait été appelé en 123 avant notre ère par… les Grecs de Massalia (Marseille) et qui laissa son nom à la nouvelle cité; le champ de fouilles se visite. Cette frange nord a reçu de nombreux lotissements et des services, dont le nouveau centre hospitalier et la direction de l’aviation civile du Sud-Est; au nord-est sont le parc Rigaud, et les châteaux de la Gaude, du 18e s. avec un beau parc, et de la Mignarde, des 17e et 18e s., avec parc et orangerie. Un aqueduc gallo-romain se voit au Pont de Béraud, la Tour de César se dresse sur la montagne à la limite de la commune et de Saint-Marc-Jaumegarde.

La commune s’étend fort loin vers le nord, où elle englobe le village de Puyricard, devenu banlieue résidentielle de villas assorties de piscines, et atteint les hauteurs boisées de la chaîne de la Trévaresse; Village du Soleil du groupe Maeva, châteaux Saint-Simon, Alphéran (18e s.), Montjustin (18e s.), du Seuil (17e s.). Au nord-ouest, cimetière paysager et le domaine du Grand Saint-Jean (250 ha), qui conserve une chapelle du 11e s. et offre un théâtre de plein air où se tiennent des concerts durant le Festival d’Aix.

Vers le sud-ouest, Aix englobe l’ancien village des Milles et de nombreux lotissements et zones d’activité voisines, qui ont proliféré en direction de Marseille. Les Milles sont surtout connus pour l’ancien camp d’internement de la tuilerie, ouvert en septembre 1939 pour les ressortissants allemands et autrichiens du Midi, et qui servit ensuite à la déportation des Juifs vers Drancy et Auschwitz; les éléments commémoratifs ne sont apparus qu’à partir de 1985. En revanche, une zone industrielle a été lancée en 1970 et rassemble sur 220 ha (avec le parc Eiffel) quelque 13 000 emplois avec l’École nationale des techniciens de l’équipement (Ente) et le Centre d’études techniques de l’équipement (Cete Méditerranée).

Non loin a été ouvert le parc technologique de la Duranne en 1991, sur 320 ha, qui totalise 2 600 emplois. Auparavant, de 1975 à 1989, avaient été engagées un peu plus au sud les zones d’aménagement concerté (zac) de Pichaury et de la Robolle pour accueillir des bureaux et des entreprises de technologies avancées; elles groupent 7 300 emplois, ce qui fait un ensemble de 25 000 emplois pour le «Pôle d’activités» du sud-ouest d’Aix. Aux environs sont les châteaux de la Pioline (hôtellerie de luxe) et le Pavillon de l’Enfant, tous deux du 18e s. avec parcs, et le domaine de Saint-Pons (17e s. avec pont médiéval); un gros centre commercial s’est établi entre la Pioline et les Milles au bord de l’Arc, près de l’échangeur D9-A8; le golf d’Aix-Marseille est un peu plus loin près de la D 9 en direction de Vitrolles. L’aérodrome d’Aix-les Milles (LFMA) succède à une ancienne base aérienne; étendu sur 50 ha, il est doté d’une piste bitumée de 1 600 m et enregistre environ 80 000 mouvements par an, uniquement pour les sports et loisirs; plusieurs aéroclubs et entreprises (400 personnes sur le site) utilisent l’aérodrome.

La voie rapide D9 d’Aix à Vitrolles et Marignane sert d’axe de développement; à son croisement avec la ligne à grande vitesse Paris-Marseille a été construite une gare du TGV, nouveau point fort d’un projet de développement esquissé: la commune d’Aix s’étend encore loin sur le plateau d’Arbois, où elle atteint au sud-ouest la chaîne de Vitrolles et la rive occidentale du lac de Réaltor. Sur 4 500 ha dans les communes d’Aix et Cabriès prend lace le nouveau technoparc, en cours de développement sous le nom d’Europôle de l’Arbois, puis Technopole de l’Environnement Arbois-Méditerranée, en bref Technopole de l’Arbois. Le premier élément fut le Centre Européen de Recherche et d’Enseignement des Géosciences de l’Environnement (Cerege, 130 sal.); quelques laboratoires de recherche se sont installés, dont un du Collège de France, également en géosciences, et des entreprises ont suivi. Aux alentours sont le château et la tour d’Arbois, un centre médical; l’aqueduc de Roquefavour est un peu au nord.

Vers le sud-est en direction de Gardanne et à l’est de l’autoroute de Marseille, la commune d’Aix est moins étendue et assez accidentée. Trois principaux habitats s’y dispersent. Luynes est au bord de la Luynes, qui coule vers l’Arc en direction du nord-ouest, au passage de la N8, et près de l’autoroute; elle est prolongée au sud par le lotissement Plein Soleil et un lycée international en direction de Bouc-Bel-Air, et à l’est par la nécropole nationale de Fontcouverte. Pont-de-l’Arc est l’extension d’Aix sur la rive gauche du petit fleuve. Plus en amont, l’habitat s’est développé le long de l’Arc et des voies vers le Var au Val Saint-André; les châteaux des Cinq Loups et du Diable ornent les paysages agrestes.

Aix-en-Provence s’est rendue célèbre par le festival international d’art lyrique créé en 1948 dans la cour de l’archevêché; mais la ville accueille aussi d’autres festivals (danse, bande dessinée) et de nombreuses manifestations culturelles. Elle honore Paul Cézanne, qui y est né en 1839 et mort en 1906, et accueille aussi une Fondation Saint-John Perse. La ville est un centre universitaire de longue tradition, fort de quelque 35 000 étudiants partagés entre trois universités (v. Métropole d’Aix-Marseille-Provence), et qui reste dominé par les orientations juridiques et littéraires. Elle abrite aussi le rectorat de l’Académie d’Aix-Marseille. Elle a 8 collèges publics et 5 privés, 4 lycées publics et 6 privés, 3 lycées professionnels publics et 4 privés, plus un lycée militaire de 700 élèves. Le centre hospitalier a 550 lits médicaux (590 en tout), un centre de moyen et long séjour de 170 places, le centre hospitalier spécialisé Montperrin (560 sal.); mais le CHU et les enseignements de médecine sont tous à Marseille. S’y ajoutent des cliniques: Sorevie (Gam, 240 sal.), les Feuillades (180 sal.), Sibourg (120 sal.), la Tour d’Aygosi (140 sal.), la polyclinique du parc Rambot (580 sal.); cinq centres d’aide par le travail, cinq instituts médico-éducatifs dont les Parons (100 places). Les thermes Sextius, au groupe Partouche, offrent des soins et un hôtel Aquabella, mais la ville n’est pas répertoriée parmi les stations thermales françaises. Aix-en-Provence, compte tenu de ses zones d’activités méridionales, rassemble un nombre respectable d’entreprises.

L’industrie proprement dite est certes minoritaire, mais non négligeable: chaudronnerie Friedlander (160 sal.); traitements de surfaces Protec (170 sal.), instruments scientifiques Thales (110 sal.); installations électriques Spie (180 sal.), Ineo (230 et 140 sal.), Chubb (110 sal.), Equans (100 sal.) et thermiques Idex (180 sal.). Dans les domaines des hautes technologies s’ajoutent les bureaux d’ingénierie Technicatome (600 sal.), Cap Gemini DEMS (540 sal.) Apside (320 sal.), Avantix (240 sal.), Ortec (240 sal.), Atos (280 sal.), LGM (150 sal.), SOM (140 sal.), Ausy (140 sal.), Bertin (105 sal.); laboratoire de recherche Naos (180 sal.); informatique Synchrone (1 050 sal.), Sopra Steria (540 et 410 sal.), Cap Gemini (450 sal.), Odolis (310 sal.), Bull (260 sal.), Econocom (210 sal.), CS (220 sal.), Silaexpert (160 sal.), Cegid (140 sal.), Smart Trade (125 sal.), Dassault Systèmes (110 sal.), Osiatis (105 sal.), Digital Virgo (100 sal.); éditions GEMD (120 sal.).

Les magasins principaux sont ceux de Carrefour (730 sal.) et Géant Casino (210 sal.); Castorama (100 sal.); négoces de matériel électrique Schneider (190 sal.), de fruits et légumes Pomona (240 sal.), de pneus Allopneus (120 sal.), de parfumerie Microcosme (100 al.), vente à domicile Captain Tortie. Dans les bureaux et services se distinguent le Crédit Mutuel (2 400 sal.), la Marseillaise de Crédit (1 020 sal.), la Caisse d’Épargne (190 sal.); assurances CWI (190 et 160 sal.); services financiers Monext (240 sal.); Hopps (150 sal.); télécommunications Orange (340 sal.) et SFR (100 sal.); gestion immobilière Pays d’Aix Habitat (150 sal.), Famille et Provence 10 sal.), SFHE (100 sal.); aide à domicile Alehos (150 sal.), crèche Dama (120 sal.), services paramédicaux PMS (200 sal.); services aux entreprises Bureau Veritas (160 sal.), CRM 13 (160 sal.), AZ (110 sal.).

Aix accueille aussi les centres d’appels Monext (130 sal.), CRM 13 (120 sal.), Nextalk (105 sal.), les agences de travail temporaire Gojob (150 sal.), Proman (120 sal.), Adecco (110 sal.), IP13 (100 sal.), Adequat; pompes funèbres SAFM (La Rosa, 300 sal.): nettoyages ISS (850 sal.), Onet (310 sal.), GSF (180 sal.), Samsic (140 sal.): gardiennages Securitas (370 et 190 sal.), Torann (150 sal.), GIP (130 sal.): publicité High Go Data (160 sal.) et Sarawak (150 sal.).

D’autres employeurs notables sont la régie départementale des transports urbain RDT 13 (350 sal.), Keolis Pays d’Aix (330 sal.), les Autobus de l’Étang (130 sal.) et l’agence de voyage VPG (240 sal.); transports de fret et logistique Martin Brower (100 sal.), entreposages SLD Aix (450 sal.), Easydis (260 et 130 sal.); la Société du Canal de Provence (430 sal.); les constructions Sectp (150 sal.), les travaux publics Colas (200 sal.), Guintoli (150 sal.), Eurovia (130 sal.) et Novia (110 sal.); production et distribution d’électricité EDF (210 et 120 sal.) et Enedis (1 150 et 520 sal.); La Poste (260 sal.); Société du Casino municipal (230 sal.); camping Homair (150 al.), hébergement touristique Odalys (180 sal.). Les viticulteurs de la commune déclarent 513 ha de vignes et Aix a une cave coopérative.

La population de la commune a peu changé au cours du 19e siècle, de 23 000 à 29 000 hab.; elle a crû bien plus vite au 20e s., passant à 43 000 en 1936, 68 000 en 1962, 111 000 en 1975, 124 000 en 1990; la croissance se poursuit; l’accroissement a été de 11 270 hab. entre 1999 et 2022.

Contrastée dans ses activités et sa composition sociale, la ville d’Aix a aussi ses «quartiers prioritaires»: les grandes barres de Beisson au nord et de Corsy à l’ouest, étroitement délimitées; la très large zone du Jas de Bouffan plus loin à l’ouest, pourtant elle-même diversifiée.

Les deux nouveaux cantons d’Aix-en-Provence partagent la commune et elle seule (73 300 et 71 800 hab.).

Les Coteaux d’Aix-en-Provence sont une appellation viticole (aoc) portant sur 4 100 ha et fournissant annuellement 180 000 à 200 000 hl, ou 24 millions de bouteilles, dont les cépages principaux sont le grenache assorti de syrah, mourvèdre, counoise, cinsault, un peu de carignan. Ces vins sont produits par 77 particuliers et 12 caves coopératives et vinifiés 70% en rosé, 25% en rouge. Les 3 cantons ont 157 400 hab., 7 communes, 34 551 ha; ils comprennent à l’ouest Éguilles, au nord Venelles, au sud-est Le Tholonet et Meyreuil, toutes communes de plus de 2 000 hab. Au nord-est s’ajoutent deux communes du versant nord de la Sainte-Victoire.