(51 240 Arlésiens, 75 893 ha) est une sous-préfecture des Bouches-du-Rhône et la commune la plus étendue de France, 94 km au NO de Marseille. Elle est l’un des hauts lieux de la Provence monumentale, surtout romaine, classée «ville d’art et d’histoire». La ville ancienne est sur la rive gauche du Rhône, et dessine un trapèze ceint de boulevards, le long desquels se voit encore la muraille du 12e s. que longe le boulevard des Lices. Elle a conservé de nombreux restes de la période gallo-romaine avec les remarquables arènes où se font des ferias taurines, et le théâtre antique, ainsi que des cryptoportiques et les thermes du palais Constantin, plus les colonnes corinthiennes de la place du Forum. On y voit aussi la collégiale romane de la Major, l’église et le cloître Saint-Trophime, où se tient un salon des santonniers. Ce centre comprend de nombreuses maisons anciennes et des aménagements plus récents comme l’hôtel de ville du 17e s., l’espace Van Gogh (activités culturelles et formations universitaires) réaménagé dans l’ancien hôtel-Dieu, le Muséon Arlaten et le musée Réattu (peinture et photographie), la fondation Vincent Van Gogh (peintures), le jardin d’été. Hors du centre au sud-est s’étirent la promenade des Alyscamps et son allée de sarcophages; vers l’ouest, au bord du Rhône à l’embranchement du canal d’Arles à Fos, se tient le musée de l’Arles antique. La ville accueille quelques enseignements universitaires, notamment en archéologie, et de nombreuses expositions, ainsi que les Rencontres d’art photographique qui perpétuent l’œuvre de Lucien Clergue (né à Arles en 1934, mort à Nîmes en 2014). Elle dispose de quatre collèges publics et un privé, quatre lycées publics dont deux professionnels, deux lycées privés dont un professionnel, des enseignements supérieurs de droit et archéologie, un IUT d’image numérique, occupant en tout un millier d’étudiants. Elle a reçu un centre hospitalier de 260 lits médicaux (330 en tout) plus un secteur de psychiatrie et deux maisons de retraite; clinique Jeanne d’Arc (75 sal.) et clinique mutualiste (130 et 30 lits); la ville a 1 700 chambres d’hôtel et 520 places de camping. Arles se distingue par la réussite de deux grandes maisons d’édition, les Enregistrements sonores Harmonia Mundi (120 sal.) et le libraire-éditeur Actes Sud (160 sal.); dans l’industrie, se signalent les cartons ondulés de la Méditerranéenne d’Emballages (International Paper, 75 sal.), une métallerie CMP (55 sal.), plus à Salin-de-Giraud tout au sud les produits chimiques Imerys (Solvay, 60 sal.) et M2I Salin (80 sal.); ingénierie de matériaux LERM (65 sal.). L’agglomération a reçu un hypermarché Géant Casino (140 sal.) et un centre Leclerc (230 sal.), des magasins Intermarché (60 sal.), Monoprix (40 sal.), M. Bricolage (60 sal.); transports de voyageurs Transdev (90 sal.); La Poste (110 sal.); spectacles Luma Arles (80 sal.), hôtel Arlatan (55 sal.). Au mas de Véran juste au sud de la ville, Pierre et Vacances Maeva a ouvert deux Villages du Soleil (190 et 80 sal.) avec thalassothérapie et thermes dans un domaine de 35 ha. Mais Arles a aussi son contingent de «quartiers prioritaires: la cité de Barriol au sud-ouest, près du port; Griffeuille à l’est de la ville; Trébon au nord, près des zones industrielles. La commune enregistre 731 ha de vignes et de nombreuses entreprises maraîchères et fruitières sur son immense finage. Le territoire, limitrophe du département du Gard, s’étend un peu au nord de la ville, le long de la rive gauche du Rhône, où il voisine avec celui de Tarascon. Il est borné à l’ouest par le Petit Rhône. Au nord, la Tête de la Camargue, accueille hors du Parc régional, dans le grand faubourg de rive droite de Trinquetaille, l’A54 et l’éventail de routes qui vont vers Nîmes, Saint-Gilles et Saintes-Maries-de-la-Mer. À l’intérieur du Parc, la commune englobe au nord du Vaccarès tout le territoire exondé de la Camargue, en partie marécageux et où se dispersent de gros mas. La Maison du Parc et le musée camarguais sont installés au Rousty, à 11 km SO de la ville d’Arles sur la route des Saintes-Maries. Le hameau d’Albaron est sur le Petit Rhône à la limite de la commune. Entre la rive droite du Grand Rhône et le Vaccarès, le territoire communal se poursuit vers le sud par une bande de terres de 5 à 8 km de large sur 20 km de long. Au nord se dresse la tour d’Amphoux; au centre, le château de l’Armellière est proche du bois de Tourtoulen près duquel a été installé un grand silo à riz. Au sud-est, le hameau du Sambuc, près du Rhône, propose un musée du riz. Au sud-ouest, la Capelière et les Cabanes de Vaccarès sont au bord de l’étang à la limite de la commune des Saintes-Maries et abritent le centre d’information de la Réserve nationale de Camargue; tout près sont le Centre d’écologie du CNRS et la station biologique de la Tour du Valat. Puis, en direction du sud-est, le territoire communal s’épanouit en triangle sur 23 km nord-sud et 26 km d’ouest en est le long du littoral méridional de la Camargue, dans un ensemble d’étangs et de marais salants où se distingue un cours ancien du Vieux Rhône, aboutissant au grau de la Dent. À l’ouest, la courbe arrondie de la pointe de Beauduc est une grosse accumulation de sables issus du Rhône et déplacés par les courants littoraux. Elle borde les grands étangs du Fangassier (1 000 ha) et du Grand Rascaillon (800 ha) au nord-ouest, de Beauduc (600 ha) et du Vaisseau (540 ha) au sud-ouest, et porte le phare de Beauduc et les Cabanes du Sablon. L’étang de Faraman (1 100 ha) est au centre, à l’est du Vieux Rhône, avec le phare et les cabanes de Faraman sur le littoral. Suivent à l’est les salins de Giraud et du Plan du Bourg, qui occupent 1 800 ha. L’agglomération de Salin-de-Giraud a grandi sur la rive droite du Rhône, environ 40 km au sud de la ville d’Arles, juste au nord des étangs et salines, et dépasse 2 000 habitants mais reste une simple fraction de la commune d’Arles, ses demandes de promotion en commune ayant été rejetées par Arles et par le département. Le village a été créé en 1856 pour l’exploitation du sel, alors expédié à l’usine chimique de Salindres (Gard). Les Salins du Midi et l’usine de produits chimiques Solvay y emploient quelques dizaines de salariés. À la hauteur du village, le bac de Barcarin assure, avec deux navires autonomes d’une capacité de 100 tonnes, la seule traversée du Rhône pour les personnes et les véhicules en aval de la ville d’Arles; il est géré par un syndicat mixte, qui s’occupe aussi du bac du Sauvage aux Saintes-Maries. Autour de l’embouchure du Rhône au sud de Salin-de-Giraud, la route mène à la grande plage d’Arles ou de Piémanson, un cordon littoral qui ferme au sud le triangle du They de Bériclès et de la Palissade, au milieu duquel est l’étang de Grande Palun sur la rive droite du Rhône. Le domaine de la Palissade (700 ha) appartient au Conservatoire du Littoral et offre des sentiers de découverte. La commune s’étend aussi sur la rive gauche au sud de Port-Saint-Louis-du-Rhône, dans le triangle du They de Roustan, dont la pointe sud est le lieu le plus méridional de la grande commune d’Arles et de la Camargue; le They est bordé par la plage Napoléon, accessible tout à l’est par une route et prolongée par le They de la Gracieuse, lequel relève toutefois de Port-Saint-Louis. À l’est du Rhône, Arles dispose encore vers le sud-est, dans la Crau, d’une large bande de terrains de 6 à 8 km sur plus de 20 km NO-SE, de part et d’autre d’un long couloir marécageux et lacustre étiré au nord du golfe de Fos, le long de laquelle passe le canal d’Arles à Fos; les hameaux du Mas-Thibert et de Boisviel sont sur la route de Port-Saint-Louis-du-Rhône. La plaine à l’est de la ville d’Arles est irriguée par le canal de Craponne, et de nombreux hameaux et mas s’y dispersent au milieu des vergers et des cultures de légumes. On y voit le château de la Jansonne, les marais de Meyranne et des Chanoines vers le sud, l’étang de la Gravière au nord. Le faisceau formé par la voie ferrée, la N453 et l’ex-N113 réaménagée en autoroute A54 reste resserré dans la commune. L’ancienne abbaye bénédictine de Montmajour, fondée en 949, est à l’angle nord-est de la commune, proche des Alpilles. Elle fut une grande puissance et a été inscrite au patrimoine de l’Unesco; il subsiste des éléments des 11e-12e s., avec cloître, des défenses des 14e-15e s., et un monastère du 18e s. La commune d’Arles fait officiellement état de 11 villages dispersés sur cet immense territoire: Albaron (250 hab.) à 15 km du centre-ville, au SO au bord du Petit Rhône; Gageron, à 11 km au sud de la ville près de la tour d’Amphoux; Gimeaux, à 5 km au sud-ouest, où sont la principale usine de traitement du riz de Camargue et le syndicat et le centre d’information de la riziculture; Mas-Thibert (1 500 hab.), à 18 km au sud-est d’Arles, à l’est du Rhône; Moulès (1 400 hab.), à 11 km à l’est; Le Paty de la Trinité, à 20 km au SO au bord du Petit Rhône en aval d’Albaron; Raphèle les Arles (2 800 hab.), à 7 km ESE d’Arles sur la route de Salon; Saliers (250 hab.), 13 km à l’ouest près du Petit Rhône face à Saint-Gilles-du-Gard; Salin (de Giraud), 2 100 hab., à 40 km au SE sur la rive droite du Rhône; Sambuc (550 hab.) à 22 km au SE sur la rive gauche de Rhône en direction de Salin-de-Giraud; et Villeneuve, à 15 km au sud à l’angle nord-est de l’étang de Vaccarès. La commune d’Arles a néanmoins cédé en 1904 une partie du territoire de l’actuelle commune de Port-Saint-Louis-du-Rhône, et en 1925 le vaste finage de Saint-Martin-de-Crau. Arles avait environ 25 000 hab. au 19e s., puis est passée à 30 000 entre les deux guerres et à 50 000 en 1975; la population est restée à peu près stable ensuite, mais elle a officiellement augmenté de 8 160 hab. après 1999, soit presque 20%. La communauté d’agglomération Arles-Crau-Camargue-Montagnette réunit 6 communes et 83 700 hab., dont Tarascon. L’arrondissement a 171 200 hab., 29 communes. Le nouveau canton d’Arles a 3 communes, 61 000 hab.; les deux autres communes sont Port-Saint-Louis-du-Rhône et Saintes-Maries-de-la-Mer. |