département de la Nouvelle Aquitaine; il a pour préfecture Angoulême, et pour sous-préfectures Cognac et Confolens. Il a pour voisins la Charente-Maritime, les Deux-Sèvres, la Vienne, la Haute-Vienne et la Dordogne, mais ne va pas jusqu’à la Gironde. Il est divisé en 19 cantons et trois arrondissements et 381 communes, elles-mêmes associées en 7 communautés de communes et deux communautés d’agglomération. Il a 19 nouveaux cantons. Le département a 595 600 ha, et 353 300 habitants. Il en avait vait 339 600 hab. au recensement de 1999. La population avait atteint un maximum de 382 900 hab. en 1851, et connu un creux vers 310 000 entre 1925 et 1955. Le solde naturel de la population est très légèrement négatif; le solde migratoire est faible mais a un peu augmenté, atteignant +0,2% par an; aussi la croissance d’ensemble est-elle d’à peine 1% par an. Son activité est évidemment trsè marquée par le vignoble de Cognac, mais Angoulême et de moindres villes ont eu et maintiennent ou obtiennent des références de qualité dans bien d’autres domaines, comme la papeterie, les matériels électriques, et la bande dessinée. Le département de la Charente est drainé pour l’essentiel par le fleuve éponyme, sauf au nord-est où passe la Vienne à Confolens, et au sud qui verse vers le bassin de la Dordogne. Il mord à l’est et au nord-est sur les terrains anciens du Massif Central; tout le reste est dans des terrains secondaires à dominante calcaire, mais diversement accidentés. D’une façon générale, une moitié nord-ouest apparaît basse, largement ouverte et bien cultivée; la moitié est et sud est plus accidentée, nettement plus boisée et bocagère, et plutôt dépeuplée. Angoulême est au contact des deux, en position centrale à tous points de vue. Mais les différences locales sont multiples et assez fortes. Un premier principe de différenciation tient à la place de la vigne, considérable autour de Cognac et spécialement en Grande Champagne au sud du fleuve, et qui s’affaiblit en auréoles successives autour de ce noyau. Au nord du fleuve, les directions tectoniques majeures SE-NO font apparaître des bandes de terrains aux paysages relativement distincts; le petit plateau calcaire des Borderies viticoles et boisées au NO de Cognac; le «Pays Bas» plus marneux et humide sur les terrains du portlandien, couvert par les vignes des Fins Bois; les Plaines plus céréalières, sur calcaires jurassiques, un peu plus élevées et formant de bas plateaux, plantés également en vignes de Fins Bois mais en proportion diminuée, et çà et là interrompus par des forêts et même des «pays aux bois». Au sud du département, sur les reliefs des calcaires crétacés, s’opposent des pays encore très viticoles en Petite Champagne et jusqu’à Baignes-Sainte-Radegonde, des espaces de landes plus ou moins boisées sur les hauteurs recouvertes de dépôts siliceux, notamment sidérolithiques, venus du Massif Central (Petit Angoumois au sud de Barbezieux, ouest de Montmoreau) et des «champagnes» plus ouvertes et assez bien cultivées comme celles de Chalais et de la vallée de la Tude, ou même des environs de Villebois-Lavalette. Vers l’est s’accidentent les rudes reliefs de l’Horte, couverts de placages siliceux et de bois, et passant aux causses de Montbron et de La Rochefoucauld, dans un ensemble qui ne manque pas de pittoresque mais qui dessine comme une marche dépeuplée. Elle se prolonge au nord-est en Confolentais, dans un pays de bocage herbager annonçant le Limousin, et lui-même assez contrasté, divisé entre plateau de roches anciennes du Massif Central à l’est, et à l’ouest, autour de la haute Charente et à l’intérieur de sa grande boucle, en plateaux calcaires boisés couverts de placages sidérolithiques et boisés. Aussi la position centrale d’Angoulême ne doit-elle pas faire illusion: les deux moitiés sont très dissymétriques et l’organisation même du peuplement et des transports en accentue l’inégalité. Angoulême est en principe sur une radiale parisienne, celle qui mène à Bordeaux et que suivent la nationale 10 et la voie ferrée principale. Mais au sud elle doit traverser cette marche; en fait, elle a été rapidement concurrencée par le passage par Saintes, qui contourne le département et qu’emprunte l’autoroute, et qui bénéficie de l’expansion démographique de la Charente-Maritime. Néanmoins, la ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV) Paris-Bordeaux donnera un nouvel élan à l’Angoumois. L’autre axe majeur du département de la Charente, sensiblement est-ouest, n’est autre que le couloir du fleuve, qui relie Angoulême à Saintes (et Rochefort-La Rochelle) par Jarnac et Cognac, et porte tout le poids des affaires du Vignoble. Les autres voies sont très secondaires à tous points de vue: rien de substantiel vers Niort et vers Périgueux, une bonne liaison avec Limoges mais de fréquentation modérée. Or la région se structure de plus en plus nettement sur un axe Poitiers-Niort-La Rochelle, complété au sud-ouest par Rochefort et Saintes. Il en résulte qu’Angoulême, si elle apparaît très centrale à l’échelle de son département, ne se distingue pas à l’échelle régionale ou nationale comme un pôle-carrefour organisateur; mais plutôt comme une étape sur une radiale en partie délaissée, une extrémité de couloir de peuplement, et bien entendu aussi un foyer industriel encore très actif, renforcé par des choix heureux comme la spécialité «bande dessinée». Comme centre départemental, elle est entourée d’une demi-auréole de relais locaux: Confolens, Ruffec, Cognac, Barbezieux et même Chalais tout au sud; Montbron, à l’est, a du mal à tenir ce rôle. |