contrée historique des Côtes-d’Armor (Bro Dreger en breton) aux contours imprécis, mais désignant habituellement la large avancée de terres entre la baie de Saint-Brieuc à l’est et celle de Lannion à l’ouest, voire jusqu’à la ria de Morlaix. Le nom a eu la forme ancienne Tricori, importée du Trigger de la Cornouaille britannique au 6e s. par les immigrants bretons. Le paysage est celui d’un plateau, incisé par les profondes vallées du Trieux, du Jaudy et du Léguer, incliné en pente douce depuis les reliefs qui lient le Mené aux monts d’Arrée, et où s’isole le Menez Bré (301 m) à l’ouest de Guingamp. L’extension du Trégor n’a pas été fixée par un évêché, ni par un dialecte particulier, mais le pays n’en a pas moins une forte personnalité. Il a rivalisé d’entregent et d’initiatives avec le Léon, mais dans un ton moins confessionnel, et a souvent voté plus à gauche. À l’est, le pays Goëlo (de tradition francophone) le sépare de la baie de Saint-Brieuc, et le Trégor a donc été en entier bretonnant, le pays ayant jadis reçu directement une forte immigration grand-bretonne. Devenu un haut lieu de la modernité industrielle dans les années 1960, le Trégor (on dit aussi Trégorrois) est frappé depuis quelques années par les crises de restructuration des technologies de l’électronique et de la communication. On distingue parfois un Bas-Trégor près de Morlaix (450 km2, 43 000 hab.), un Grand Trégor autour de Lannion et un Petit-Trégor au sud-est autour de Guingamp, les deux derniers ayant ensemble environ 1 800 km2 et 150 000 hab. |