(2 900 Bourganiauds, 2 254 ha dont 743 de bois) est un ancien chef-lieu de canton du département de la Creuse dans l’arrondissement de Guéret, 35 km au SSO de la préfecture à 413 m, membre de la communauté Creuse Sud-Ouest. Le Burguet Neuf est apparu au 12e siècle et s’est confirmé comme ville d’échanges au contact de la montagne et des bas plateaux; elle y a ajouté au 19e siècle quelque industrie, surtout dans les tapis, plus une fonction de sous-préfecture. En 1888, elle fut la première ville française à se servir couramment de l’électricité, grâce à l’initiative de l’ingénieur Marcel Deprez, du député «paysan» Martin Nadaud et à la proximité de la chute des Jarrauds sur la Maulde; l’usine existe toujours; un musée en retrace l’histoire (la Grande Eau). La ville sut même faire prospérer la première caisse de crédit mutualiste agricole. Puis la dépopulation des environs et la crise des industries traditionnelles la frappa durement à partir des années 1920. C’est seulement dans les années 1980 qu’elle reprit un peu de vigueur, avec la concentration des commerces et des services au niveau des bourgs, et l’organisation d’une gare des bois, rassemblant les productions forestières dans un rayon de 40 km; elle maintient pour le fret l’embranchement qui rejoint la voie ferrée principale à Vieilleville. Bourganeuf est devenue un point fort de l’industrie du bois, mais dans un milieu fluctuant. Un peu de fonction touristique s’y ajoute, grâce à la N141. Le bourg, sur un éperon de confluence, domine la vallée encaissée du Taurion; il a quelques restes de fortifications et deux grosses tours rondes restaurées du vieux château; un collège public et un lycée professionnel, un centre hospitalier de 52 lits; supermarché Carrefour (65 sal.), charpentes Cosylva (55 sal.), travaux forestiers Sahin Mehmet (40 sal.), La Poste (25 sal.). La population communale est restée autour de 3 600 hab. de 1870 à 1930, a un peu baissé ensuite puis repris entre 1950 (3 300 hab.) et 1968 (3 800) mais diminue depuis, perdant 600 hab. par rapport à 1999. Le nouveau canton de Bourganeuf a 6 400 hab., 17 communes. Martin Nadaud (1815-1898) était un fils de maçon petit paysan, parti à Paris lui-même comme maçon; autodidacte, militant républicain, il est député de la Creuse en 1849, puis emprisonné sous l’Empire et exilé. Il passe de nombreuses années en Angleterre et revient en 1870, où Gambetta le nomme préfet de la Creuse; il en est à nouveau député en 1871 puis 1876, jusqu’en 1889. Un lycée professionnel et une place portent son nom à Paris, un autre à Saint-Pierre-des-Corps près de Tours, un autre à Bellac, un collège à Guéret; assez curieusement, la station de métro Martin-Nadaud à Paris a été absorbée… par celle de Gambetta. C’est Nadaud qui énonça lors d’une séance de l’Assemblée nationale, en 1850, que «quand le bâtiment va, tout va», créant ainsi un nouveau proverbe. Il écrivit pendant sa retraite Les Mémoires de Léonard, ancien garçon maçon (1895). |