ensemble de pays au nord du Limousin. Le nom traduit l’idée de confins à un moment de la formation du royaume de France, et comme un passage du domaine parisien aux régions méridionales. La Marche forma jadis un comté, relativement puissant et bien distinct des autorités ecclésiastiques et féodales de Limoges. Elle s’est divisée en une Haute-Marche, celle du chef-lieu Guéret, à l’est, et d’une Basse-Marche à l’ouest; il se trouve que cette distinction coïncide ici avec les différences d’altitude, et de mise en valeur: la Basse-Marche était plus labourée, la Haute plus forestière et herbagère. La Haute-Marche englobe en effet les hautes terres du plateau de Guéret; la sénéchaussée et élection de Guéret avait pour axe la vallée de la Creuse et occupait la plus grande partie du département actuel de la Creuse. La Basse-Marche, dont les principaux bourgs étaient Bellac et Le Dorat, couvre les bas plateaux au nord-ouest du Limousin; elle allait jadis jusqu’a Montmorillon, et a fait partie de la généralité et de l’élection de Limoges. Entre les deux, s’insinuaient autour de Bourganeuf et de La Souterraine de petites seigneuries qui ne relevaient pas de la Marche et contribuaient à séparer ses deux composantes, mais qui sont volontiers aujourd’hui considérées comme faisant partie d’un vaste ensemble «Marche» correspondant au tiers septentrional de la région du Limousin. La Marche de nos jours n’a pas davantage d’unité et n’a aucune existence réelle, à part le nom, repris pour un temps par des communautés de communes fusionnées depuis. L’idée de Marche est associée à des évocations de campagnes tranquilles, à élevage dominant mais diversifié, passant des charolais de l’est aux moutons des abords poitevins, et à une longue tradition de dépeuplement. |