l’un des départements de la région de Normandie. Il a pour préfecture Évreux, pour sous-préfectures Les Andelys et Bernay. Il est divisé en 596 communes, qui se regroupent en 3 communautés d’agglomération autour d’Évreux, Vernon et Louviers, et 10 communautés de communes. Il compte 23 nouveaux cantons, entre 21 000 et 32 000 hab. chacun. Étendu sur 6 040 km2, il a pour voisins le Calvados, l’Orne, l’Eure-et-Loir, les Yvelines, le Val-d’Oise, l’Oise et la Seine-Maritime, donc les régions du Centre-Val-de-Loire, d’Île-de-France et des Hauts de France. Les habitants se disent Eurois. La population officielle en 2019 est de 602 800 hab., contre 541 100 en 1999 (+11%), où elle était alors déjà en progression sensible sur 1990 (513 800 hab.) et sur 1975 (423 000 hab.). Le minimum de population des deux derniers siècles fut observé en 1936 (303 800 hab.); le maximum précédent s’était établi à 425 800 hab. en 1841. La progression se poursuit, tant sous l’effet d’un solde naturel positif que d’un excès d’entrées sur les sorties, lié à la fois à l’extension de aires périurbaines de Rouen et de Paris. Le département est fortement marqué par la proximité de Paris et de Rouen, ainsi que par la vallée et l’estuaire de la Seine, ce qui entraîne une forte dissymétrie du NE au SO: le premier plus peuplé, plus industriel et à fortes circulations, le second plus rural et souvent encore marqué par la déprise. L’assise des terroirs agricoles est principalement formée par les plateaux sédimentaires du Bassin Parisien, à soubassement calcaire et couverture de limons, entaillés par des vallées assez larges mais nettement encaissées: celle des grands méandres de la Seine, qui sépare le Vexin normand du reste du département; celles de l’Eure et l’Avre à l’est et au sud, celles de l’Iton, de la Risle et de son affluent la Charentonne au centre et à l’ouest. On distingue traditionnellement quelques contrées ou «pays»: le Vexin normand au nord de la Seine; les plaines de Saint-André et du Neubourg au centre, encadrant Évreux; l’Ouche au sud-ouest, confinant au Perche; le Lieuvin à l’ouest, avec une frange du pays d’Auge; le Roumois au nord-ouest, sur le plateau au sud de la Seine. Les paysages de campagne ouverte de la grande agriculture dominent largement des deux côtés de la Seine, seules les franges occidentale et nord-occidentale du département introduisant un peu plus de prés et quelques haies en Roumois et en Lieuvin, de moins en moins en Ouche. Deux grands domaines forestiers ornent la bordure septentrionale du département, en Roumois au centre-ouest, autour de Lyons au nord-est. Le foyer principal des activités est l’axe d’Évreux à Rouen, au centre-nord du département; il passe par Louviers, Le Vaudreuil et la ville «nouvelle» de Val-de-Reuil qui devait à la fois décompresser Paris et Rouen. En amont, la vallée de la Seine est active, Les Andelys, Gaillon et Vernon marquant les relais entre l’Île-de-France et Rouen et la rive gauche l’emportant nettement sur la droite par les circulations et les activités. C’est l’inverse en aval de Rouen, où le versant gauche de la Seine et de son estuaire sont agrestes. Trois axes de circulation traversent l’Eure d’est en ouest, correspondant à une même radiale parisienne vers la Basse-Normandie: le principal et le plus traditionnel (N13 et voie ferrée vers Caen et Cherbourg) passe par Évreux; un axe secondaire le double au sud par la vallée de l’Avre (N12 et voie ferrée vers Argentan et Granville); l’autoroute de Normandie (A13) passe dans la partie septentrionale du département et tend à y attirer des activités, tout en y étendant l’attraction de Rouen et, plus récemment, du Havre grâce aux ponts qui franchissent l’estuaire (ponts de Tancarville et de Normandie). Les éléments de structuration transversaux sont mineurs: l’axe Évreux-Rouen ne se prolonge guère vers le sud, bien qu’un renforcement de la liaison Rouen-Évreux-Dreux-Chartres-Orléans ait été engagé (N154); la moyenne vallée de l’Eure tout à l’est esquisse un couloir entre Vernon et Dreux, mais de faible niveau et d’ailleurs en partie hors du département. Tout l’est du département est fortement attiré par Paris et sert de débordement à l’Île-de-France. Toutefois, l’autoroute Rouen-Le Mans par Alençon (A28) introduit une circulation nord-sud et peut irriguer le pôle occidental Bernay-Brionne, où il recoupe le premier axe Paris-Évreux-Caen. L’Eure se distingue par un emploi assez élevé dans l’industrie, qui occupe un tiers des salariés, mais avec un niveau de qualification relativement bas. Le panorama industriel est très varié, comportant de nombreuses activités de montage et d’industries dites «de main-d’œuvre», avec quelques orientations marquées vers l’équipement des automobiles, le conditionnement et les cosmétiques. |