ensemble de basses terres humides d’un ancien méandre de la Seine, face à Tancarville; le nom vient des aulnes (vernes). Il forme un grand demi-cercle, d’environ 5 000 ha à l’origine, dominé au sud par un vigoureux coteau correspondant à l’ancien versant de rive concave; une file de maisons continue sur 12 km s’aligne au pied du coteau. Longtemps exploité pour ses prairies et sa tourbe, le marais était aussi un foyer de maladies; Henri IV a fait engager son drainage en 1607 à l’aide de spécialistes hollandais dirigés par O’Bradley et les travaux furent achevés rapidement. Il est resté côté est une Grande Mare, dont les produits de pêche revenaient au seigneur. La Révolution a transmis aux communes les propriétés seigneuriales, et le marais est devenu un bien commun. Il porte de belles prairies; sa partie orientale du côté de la Grande Mare, restée très humide, est maintenant en réserve naturelle, formant ce qui est considéré comme la plus grande tourbière alcaline de France. On cultive aussi une spécialité de pommes reinettes. Le pont de Tancarville débouche sur la rive à peu près au milieu de l’ancien méandre, entre les pointes de Quillebeuf-sur-Seine et de la Roque, ce qui a entraîné d’amples aménagements routiers. La surface actuelle du marais est passée à 7 800 ha, avec les atterrissements récents de la Seine au nord de la digue des Hollandais sur laquelle courent ces routes. Le marais est très surveillé dans le cadre du projet Natura 2000. Les communes se partagent entre les communautés de Pont-Audemer et du Roumois. |