(5 790 Châteaulinois, 2 081 ha) est une sous-préfecture du Finistère, 24 km au nord de Quimper sur l’Aulne; Kastellin en breton. Ville de fond d’estuaire, sur l’ancienne route de Brest à Quimper, elle est contournée vers l’est par la nouvelle route à 4 voies (N165-E60). Elle est apparue au 15e s., mais comme réunion de trois sites anciens: un étroit promontoire de la rive gauche (Gorré, le haut), où se trouvait le château comtal, dont quelques ruines subsistent dans l’hospice qui lui a été substitué; un Vieux Bourg au pied rive droite; un nouveau bourg un peu en aval avec le pont, les deux derniers forment la ville basse, ou Traon. La terminaison lin serait le nom de la butte originelle (Nin). Le reste de l’habitat se déploie des deux côtés de l’Aulne, en terrain accidenté. Le finage a une forme contournée, car il inclut à l’est un méandre d’amont, dont la N165 emprunte la crête. Au nord, la N165 a un grand échangeur avec la N164 (Pouillot), qui a fixé plusieurs zones d’activité sur le plateau, accompagnées de quelques gros élevages. Une autre queue, au sud-ouest, parvient jusqu’au Bois de Saint-Gildas, englobant trois des huit mâts du grand parc éolien partagé avec Cast et Plomodiern (20 MW, JMA Energies). La ville a vécu des toiles, du commerce, de la navigation et de la pêche au saumon dans l’Aulne, du moins avant l’ouverture du canal de Nantes à Brest, aménagé ici en 1822, et qui a peu servi. Outre les services d’une sous-préfecture même modeste, nantie d’établissements d’éducation (collèges et lycées publics et privés, lycée agricole public de l’Aulne) et de soins, elle a un centre Leclerc (130 sal.) et un Intermarché (25 sal.); TDF (25 sal.); clinique Clinea (80 sal.); centre de formation d’adultes sur le paysage et l’environnement. Châteaulin se signalait surtout comme siège des établissements Doux, très grosse entreprise de volailles (14 000 salariés dans le monde dont 7 000 en France, 1 500 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel et 2 500 000 volailles par jour…) créée à partir de Châteaulin en 1955 par Pierre Doux, héritier d’une petite affaire nantaise fondée en 1933, et qui disposait ici d’un ensemble de 620 salariés (viandes de volailles, 500 sal., accouvage 80 sal., siège 140 sal.). En difficulté financière, la firme a été liquidée en 2018, une partie des activités étant reprise par un consortium associant l’entreprise avivole de Loué, la coopérative Terrena et le saoudien Al Mounajem. La ville est aussi redevenue le centre breton de la pêche au saumon: au Moulin de la Marche, le groupe Intermarché fume ses saumons (250 sal. et des saisonniers); Marine Harvest (norvégien, 35 sal.) a repris les plats préparés de poisson Panfish. Trois zones industrielles accueillent des petites entreprises; informatique Kerhis (60 sal.), canalisations SPAC (35 sal.), négoce interentreprise Sodise (75 sal.); transports de fret Schenker (50 sal.), Cras (30 sal.), ALT (30 sal.), Georgelin (25 sal.) et transports par cars de l’Armoricaine (groupe Verney, 30 sal.), agence de voyages Salaün (40 sal.), La Poste (40 sal.), garages. La population communale était de 4 000 hab. (sdc) un peu après 1900, et encore en 1962; elle a un peu augmenté ensuite, mais pas depuis 1999. La communauté de communes de Pleyben-Châteaulin-Porzay, créée en 2017 par la fusion des communautés de la Région de Pleyben, du Pays de Châteaulin et du Porzay, a 17 communes, 23 100 hab., 42 700 ha, et siège à Châteaulin. L’arrondissement de Châteaulin a 82 900 hab., 58 communes et 180 400 ha. Il comprend quatre autres intercommunalités: Crozon, Monts d’Arrée, Poher, Haute-Cornouaille. Le bassin de Châteaulin, incisé par la vallée de l’Aulne, est une aire un peu basse, évidée dans les schistes du Houiller, entre le Menez Hom et les barres dures prolongeant les monts d’Arrée au nord, et les Montagnes Noires au sud; celles-ci se manifestent par les hauteurs modestes des forêts du Duc et de Nevet qui encadrent Locronan. |