(3 440 Roscovites, 619 ha) est une commune du Finistère en Haut-Léon, 5 km au nord de Saint-Pol-de-Léon, à la sortie NO de la baie de Morlaix; Rosko en breton, une butte (ros) mais dont le second terme reste obscur, peut-être goff (forgeron). Roscoff a été longtemps un port de commerce, et éventuellement de contrebande, avec les Îles britanniques, ce qui a marqué le style de la ville, tant par les maisons de riches armateurs que par une ambiance un peu british. La ville est devenue dès 1828 l’un des pionniers de la culture de légumes, envoyant ses jeunes gens démarcher la vente d’oignons («rosé de Roscoff») dans les villes anglaises, ce qui les fit nommer johnnies; ce trafic a cessé dans les années 1950. La fin du 19e s. promut Roscoff comme station balnéaire, pratiquant la thalassothérapie dès 1889. La commune, qui profite d’un climat local particulièrement doux, et des cultures florales associées, ainsi que de la proximité de l’île de Batz, est un haut lieu du tourisme, renforcé par un intense trafic de voyageurs par la compagnie locale Brittany Ferries, qui dispose d’un nouveau port depuis 1972 à l’est de la presqu’île du Bloscon et emploie sur place 2 040 personnes. Le port voit passer 630 000 passagers par an (365 000 avec Plymouth et 85 000 avec l’Irlande), 156 000 véhicules et 400 000 t de fret. Roscoff propose un musée des Johnnies et de l’oignon rosé, un musée de la Guerre 1939-1945; maison Marie Stuart sur le port, église du 16e s.; le laboratoire d’océanologie et biologie (université Pierre et Marie Curie de Paris et CNRS) fait visiter l’aquarium Charles Pérez. La ville occupe une large péninsule, dotée d’un port moderne à son extrémité, desservi par la gare, prolongé par une longue estacade et fermé à l’est par la pointe de Bloscon, où sont des viviers et une table d’orientation. La côte orientale a plusieurs anses, avec plages ou grèves et le jardin exotique de Kerezoun; le nouveau port de plaisance de Roscoff y a été ouvert en 2012, avec 625 anneaux. Vers l’ouest; la péninsule est flanquée d’une large baie, protégée à l’ouest par une étroite presqu’île Perharidi où a pris place le Centre de rééducation fonctionnelle héliomarin. Au sud de la baie, hameau de Ruguel, jardin public Kerdilès avec parc animalier, centre de réadaptation de l’Aber, Roscoff a un casino du groupe Tranchant (45 sal.); un port de plaisance d’échouage pour 300 bateaux, en attendant la création, en cours mais un peu retardée, d’un nouveau port avec 620 anneaux; au sud de la ville, château de Kerestat (16e s., restauré au 19e). Roscoff, ville fleurie (3 fleurs) a aussi plusieurs établissements de cure et rééducation qui en font l’un des deux grands sites de cure finistériens avec Douarnenez: le centre héliomarin et de thalassothérapie Rockroum occupe 40 personnes, la clinique de Kerlena 110. Roscoff bénéficie d’un terminal ferroviaire et d’un port de pêche d’une soixantaine de bateaux et 350 emplois, avec une criée; négoce de poissons Beganton (45 sal.), Viviers de Roscoff (20 sal.), traitement des algues Algoplus (30 sal.); nettoyage ISS (140 sal.). Elle fait partie de la communauté de communes du Haut-Léon. La population communale oscille depuis les années 1960 autour de 3 500 hab. (sdc) mais elle avait dépassé 5 000 en 1906, et elle était encore restée au-delà de 4 000 après l’émancipation de Santec en 1920; elle a perdu 240 hab. depuis 1999. Roscoff a 860 résidences secondaires (29% des logements), un camping de 200 places, 14 hôtels (450 chambres) dont 4 trois étoiles. Roscoff et Brittany Ferries. Roscoff est le siège de Brittany Ferries, compagnie maritime qui a la curieuse originalité d’avoir été fondée par des agriculteurs et d’être encore en partie leur propriété. En 1973 en effet, profitant de l’ouverture du nouveau port de Bloscon à Roscoff par la Chambre de commerce de Morlaix, la Sica de Saint-Pol-de-Léon, qui avait du mal à exporter vers les Îles Britanniques, se décida sous l’impulsion d’Alexis Gourvennec à acheter un cargo, créant pour filiale la BAI (Bretagne Angleterre Irlande), dont sortit l’année suivante Brittany Ferries et qui existe toujours comme holding. De transporteur de légumes, la compagnie se fit ensuite entreprise de traversiers. Elle compte actuellement 2 770 salariés, transporte 2 700 000 passagers par an et 1 100 000 voitures et camions, dispose de dix navires et entretient 6 lignes régulières vers les Îles Britanniques: deux de Roscoff vers Cork (Irlande) et vers Plymouth; une de Saint-Malo vers Portsmouth; deux de Cherbourg vers Poole et Portsmouth; une de Caen (Ouistreham) vers Portsmouth, une du Havre vers Portsmouth. Depuis quelques années, la compagnie a ajouté l’Espagne à ses horizons, avec des liaisons directes entre Portsmouth et Bilbao (24 h, voitures comprises), Plymouth ou Portsmouth et Santander (20 et 24 h). Le chiffre d’affaires annuel est de l’ordre de 450 M€. L’organigramme financier s’est fort compliqué par des prises de participation de plusieurs collectivités locales bretonnes et normandes dans les filiales spécialisées, mais la Soparfi (de droit… luxembourgeois), qui représente les intérêts agricoles finistériens, reste largement majoritaire. La compagnie a été présidée par Alexis Gourvennec jusqu’en 2007; c’est un autre agriculteur, Jean-Marc Roué, qui lui a succédé. |