vaste étendue de maquis en Haute-Corse, principalement dans la commune de Santo-Pietro-di-Tenda, pratiquement inhabitée. Son nom couvre un paradoxe: Agriates évoque des labours. De fait, ce fut jadis un assez «bon pays» agricole, bien cultivé, passant pour un grenier à blé; il était travaillé en été par les paysans de Saint-Florent et du Cap Corse, fumé en hiver par les troupeaux de moutons des bergers. Puis il a été peu à peu abandonné, laissé au pacage puis au maquis, sur 16 000 à 17 000 ha de terrains à la surface d’un vieux massif cristallin passablement accidenté, dont les altitudes montent à plus de 400 m (Cima d’Ifana, 479 m) sur le plateau, et à plus de 1 000 sur les bordures méridionales. On y voit d’assez nombreux restes de bergeries de pierres sèches, les pagliaghj (paillers); mais il faut s’y aventurer à pied, car le Désert est dépourvu de routes, si ce n’est au sud par la route tortueuse qui passe au hameau de Casta. Sur la côte, quelques belles plages (Loto ou Lotu, Saleccia) ne sont accessibles qu’en bateau, depuis Saint-Florent. L’ensemble figure parmi les zones naturelles d’intérêt écologique (Znieff) depuis 1974 et bénéficie d’une opération de protection sous l’égide du Conseil général, depuis 1981. En outre, une réserve naturelle du Conservatoire du littoral porte sur 5 495 ha dans 4 communes. Au large, un parc naturel marin créé en 2016 sur 683 000 ha porte curieusement le nom de parc du Cap Corse et de l’Agriate. |