département d’Occitanie, préfecture Nîmes, sous-préfectures Alès et Le Vigan. Le département, étendu sur 5 853 km2, a sa façade orientale sur le Rhône et sa façade méridionale sur une courte fraction du littoral méditerranéen, et pour voisins les départements de l’Hérault, de l’Aveyron, de la Lozère, de l’Ardèche, du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône. Il est divisé en 46 cantons et 353 communes, lesquelles sont associées en 2 communautés d’agglomération et 30 communautés de communes. Sa population ést de 742 000 hab., soit une densité de 127 hab./km2, supérieure à la moyenne nationale, qu’il égalait en 199 avec 623 100 hab. Le sommet précédent avait été atteint en 1866 avec 429 700 hab. mais la dépopulation consécutive avait été modérée (395 000 hab. entre 1933 et 1953). La croissance est très appuyée depuis 1954: la population a été de 494 600 hab. en 1975, 585 000 en 1990. Sous bien des aspects statistiques, le Gard est dans une position assez moyenne parmi les départements français. Il est le moins désindustrialisé d’une région peu industrielle: en ce sens il est bien plus rhodanien que languedocien, et d’ailleurs son industrie a souvent été lancée et soutenue par des capitaux et des entrepreneurs lyonnais et dauphinois. Les bords du Rhône à Marcoule-L’Ardoise et Aramon, le bassin d’Alès et l’agglomération de Nimes, Vergèze conservent un potentiel industriel de poids. Son territoire se partage entre 236 000 ha de bois et 192 000 ha utilisés par l’agriculture, dont 68 000 en vignes et 14 000 en vergers. Les vignes produisent 4,2 Mhl par an et restent en majorité en vins ordinaires, mais la qualité progresse; on compte 27% de grenache, 16 de carignan, 14 de syrah, puis 8 à 9% pour le merlot, autant pour le cinsault ou le cabernet-sauvignon. Le Gard est le premier producteur de fruits de l’Occitanie. L’espace gardois est très différencié, et bénéficie d’ailleurs de cette variété. Il se divise en cinq parties principales. Au nord-ouest le terrain est très accidenté dans les Cévennes, le département débordant aussi un peu sur les Grands Causses; la montagne est rude, dépeuplée, mais attire beaucoup par ses paysages et ses sites historiques. La ligne de piémont a fixé une série de villes, au milieu desquelles trône Alès, environnée d’un bassin industriel en crise, jadis charbonnier, dont la conversion a été partiellement accomplie; ces villes sont d’actifs centres de service et des lieux de résidence assez recherchés, mais dans un environnement très exposé aux violents orages méditerranéens et aux crues torrentielles. En avant s’étalent les Garrigues, divisées habituellement en Garrigues nîmoises à l’ouest et au sud, Uzège autour du Gardon et d’Uzès, plateaux des Gras et spécialement de Lussan à l’est; petites plaines viticoles et morceaux de causses à garrigue y alternent selon des rythmes compliqués par la tectonique. Un troisième domaine, au centre-sud du département, est formé par la plaine de la Vistrenque et le bas plateau des Costières, à la fois grand couloir de circulation et espace agricole de poids grâce au vignoble et à l’irrigation qui a permis d’y développer vergers et maraîchages; de gros bourgs soutiennent des densités de population assez élevées. Vers le sud et le sud-ouest s’étalent les basses plaines inondables des pays du Vidourle et de la Camargue, qui s’achèvent au sud par les salines et l’ensemble touristique littoral d’Aigues-Mortes, Le Grau-du-Roi et Port-Camargue. Enfin vers l’est le couloir du Rhône, de Pont-Saint-Esprit au sud de Beaucaire, tient une place à part où il additionne une forte urbanisation ancrée par Bagnols-sur-Cèze et Beaucaire, des complexes industriels nucléaires et portuaires (Marcoule-l’Ardoise et Aramon), des cultures intensives (vignobles de Lirac et Tavel, maraîchages de Bellegarde et environs) et des blocs de garrigues sur les reliefs calcaires. L’activité se concentre sur les deux axes de la vallée du Rhône et de la Languedocienne (Nîmes-Montpellier), qui d’ailleurs se croisent sans effet visible, Avignon étant extérieur et restant à l’écart du second axe. Deux liaisons secondaires s’y ajoutent: l’une en progrès de Nîmes à Arles, où déjà passait le train Bordeaux-Riviera mais qui s’affirme encore mieux comme une fraction de la grande rocade de la façade méditerranéenne entre Espagne et Italie depuis son équipement autoroutier (A54-E80); l’autre qui demeure discrète de Nîmes à Alès, d’où l’on ne va que difficilement et modérément en Auvergne. |