département à l’ouest de la région Occitanie; la préfecture est Auch, les sous-préfectures sont Condom et Mirande. Il occupe 6 257 km2 et il est divisé en 3 arrondissements (Auch, Condom, Mirande) et 461 communes, qui sont regroupées en 14 communautés de communes et une communauté d’agglomération (Auch). Le Gers est limitrophe de trois départements de Nouvelle-Aquitaine, les Pyrénées-Atlantiques, les Landes, le Lot-et-Garonne, et de trois départements d’Occitanie, le Tarn-et-Garonne, la Haute-Garonne et les Hautes-Pyrénées. Le gentilé est Gersois. La population départementale a connu son maximum à 312 900 hab. en 1836; elle a fortement diminué jusque dans les années 1920 (194 000 hab.) puis lentement, jusqu’à 172 300 en 1999. Le mouvement s’est retourné depuis quelques années: la population municipale atteint 190 70 hab. en 2019. Cela reste une bien faible densité toutefois (30,5 hab./km2) pour un département non montagnard; il est vrai qu’il est assez peu urbanisé et en tous cas dépourvu de «grande ville»; c’est Toulouse qui en assume le rôle. Les paysages ruraux dominent en effet très largement et l’industrie est squelettique, en dépit de quelques réussites individuelles relatives et d’un début de diffusion de l’aire de sous-traitance toulousaine à l’est du département. L’agriculture, longtemps hypothéquée par le poids du métayage et par la forte émigration, était assez peu productive avant les années 1960; elle a bénéficié ensuite des réformes des statuts fonciers, de l’arrivée de bons cultivateurs de l’Ouest et de rapatriés d’Afrique du Nord, de l’irrigation des Coteaux de Gascogne et d’un renouveau des petits élevages entraînés par la conserverie et la recherche de qualité. Dans l’ensemble, le Gers a une population âgée et des taux de natalité bas; il ne compte pas 70 000 emplois; le chômage y était relativement faible, mais s’est rapproché de la moyenne nationale. La part des emplois agricoles est inhabituellement élevée (12%), celle de l’industrie faible (11%). Le tourisme commence à apparaître comme un apport utile, notamment grâce à la réussite de quelques festivals; il fournirait 7 millions de nuitées par an. Reste que le produit brut annuel est le plus faible de la région par emploi avec celui du Lot, et peu élevé par habitant en dépit du petit nombre d’enfants. Les paysages sont très ouverts, et marqués par l’éventail des «vallées gasconnes» issues du plateau du Lannemezan et qui se dirigent principalement vers la moyenne Garonne, en faible partie vers l’Adour au sud-ouest. Ces vallées sont dissymétriques, opposant un versant raide qui fait face à l’ouest, un versant long qui regarde vers l’est, «devant» les maisons; les villages se tiennent sur les crêtes (pouges) ou au bas du versant long, au contact de la plaine alluviale qui s’élargit vers l’aval; la rivière coule plus ou moins au pied du versant raide. La circulation sud-nord est donc commode, en fond de vallée pour les routes principales, sur les crêtes pour les anciens chemins et les relations locales; en revanche, la circulation ouest-est est plus difficile, le long de routes sinueuses et toujours en pente. Il se trouve que le transport des grosses pièces d’Airbus 380 a nécessité un itinéraire à grand gabarit qui franchit ainsi une série de crêtes et de vallées dans sa traversée du Gers, par Eauze, le nord d’Auch et Gimont. Hormis ce tracé original, les grandes circulations contournent le département, par la vallée de la Garonne et le pied des Pyrénées. Certes, deux axes majeurs structurent le département, mais n’ont qu’une portée régionale; l’un va de Toulouse à Auch et se prolonge à l’ouest, mais sans grand trafic ni voie ferrée, en direction de Mont-de-Marsan et d’Aire-sur-l’Adour; l’autre relie Tarbes à Agen en passant par Mirande, Auch et Fleurance-Lectoure; c’est certes une radiale «parisienne», la N21, mais elle supporte surtout des trafics locaux; la voie ferrée ne l’accompagne qu’au nord d’Auch, et seulement pour un peu de fret. Le Gers a des paysages assez répétitifs, marqués par les grands champs, le rythme des vallées dissymétriques et la dispersion de l’habitat, «une ferme par colline, une colline par ferme», ainsi que par la fréquence des menus peuplements d’origine médiévale en sauvetés, castelnaus et bastides. Une nuance sensible est cependant apportée par la vigne, qui ne prend quelque ampleur qu’à l’ouest d’Auch, en Ténarèze et Bas-Armagnac, grâce au succès relatif de l’armagnac, dont le département produit près de 12 000 hl par an (en volume d’alcool), et vend plus d’un million de bouteilles. Le département est relativement fermé au nord-est par les hauteurs boisées et maigrement peuplées des anciennes hautes terrasses de la Garonne (Bouconne et Lomagne). Les reliefs s’accidentent aussi vers l’amont des vallées qui deviennent étroites en Astarac, la céréaliculture est moins exclusive que vers le nord, les bois et les petits élevages prennent plus de place. Les paysages sont nettement plus aérés et ouverts au sud-ouest, où le département inclut une partie de la large plaine de l’Adour et de ses affluents. |